Mea culpa à soi-même
Pour ce long week-end de la fête du Travail, je pensais bien me reposer, mais j'ai décidé de me changer les idées. Un petit triathlon d'entraînement avant un gros, un souper d'amis qui se termine tard, un peu de travail pour arriver par arriver à livrer un plan d'entraînement à une future cliente, tout cela en prenant le temps de ne pas trop penser à mon travail quotidien.
C'est pendant une course que je me suis arrêté et que j'ai dit à moi-même et surtout à mon corps « Mea culpa body, je fais zéro attention à toi ces temps-ci». Pourtant je mange bien, je m'entraîne, j'ai des heures régulières de sommeil...
Mais ici il ne s'agit pas de mode de vie, il s'agit de la gestion de notre vie. Vous est-il arrivé de vous vous sentir épuisé, fatigué et de vous demander pourquoi? Est-ce que vous vous surprenez à vous dire que vous ne devriez pas être si amorphe ou si endormi? Est-ce que vous continuez à pousser la machine malgré que tous les signes vous démontrent que ce n'est pas 1 h de temps supplémentaire que vous devriez faire, mais bien 1 bonne grosse sieste?!
Prenez le temps de penser à ce que vous faites subir à votre corps et votre esprit au quotidien. Vous serez étonné de voir à quel point une vie «normale» peut-être exigeante. Pour ma part, y penser m'a donné le tourniquet.
Quelques exemples...
- La récupération de mon corps après chaque entraînement.
- La gestion de ma charge mentale et surtout la gestion pour ne pas craquer quand tout bouillonne.
- La pression pour être performante au travail, faire sa place et essayer de trouver les meilleures façons de faire avancer les choses.
- Être une bonne amie, conjointe, amante.
- Gérer mes émotions face à des situations pas évidentes et tenter de garder la tête froide.
- Pousser mon corps malgré la fatigue, la maladie, les horaires chargés.
- Faire subir à mon corps mes excès de bouffe et mes excès de privatisation.
- Etc. Parce que non, la liste n'est pas terminée!
Certains d'entre vous vont me dire que je suis exigeante avec moi-même et vous avez raison. Pour les autres, vous allez probablement vous reconnaître.
Fort heureusement, tout n'arrive pas en même temps. En faisant l'exercice de regarder clairement ce que notre «moi» subi, nous pouvons mettre les choses en perspective et ainsi être plus clément avec soi-même. Nous pouvons également commencer à trouver des outils pour éviter certaines situations.
Voici ceux qui me sont utiles au quotidien :
- Écouter les signes de son corps : en tant qu'athlète, j'entends souvent dire que continuer la routine malgré un début de rhume ou une petite fatigue ce n'est pas si grave. FAUX. Pour moi, ces signes sont des avertissements et je me permets maintenant de faire des journées de repos pour mieux récupérer et éviter de prolonger ma fatigue/maladie.
- La gestion des autres : nous ne sommes pas en mesure de gérer les émotions et les sentiments des autres face à une situation. Apprenons plutôt à gérer nos propres émotions et surtout à les comprendre. Nous sommes responsables à 100% de ce que nous faisons, disons, pensons et ressentons. Toutefois, l'autre est également à 100% responsable de ce qu'il fait, dit, pense et ressent. Le but n'est pas de laisser de côté notre empathie, mais plutôt de nous permettre de faire la gestion de ce que nous pouvons contrôler.
Exemple: Je suis coresponsable de l'ambiance qui règne au bureau, mais pas de la mauvaise humeur de mon collègue.
- Accepter l'émotion : avec le temps, je constate que les émotions ont vraiment un impact sur nos sensations corporelles et mentales. Au lieu de les éviter ou de les brider, j'accepte l'émotion, c'est-à-dire que je tolère sa présence en moi. Par la suite, je tente de qualifier ce qui est en train de se passer pour mieux expliquer l'émotion et prendre action par la suite.
- L'art pas subtil de ne rien foutre! : Mark Manson a écrit «L'art subtil de s'en foutre», moi je parle de ne rien foutre et de ne pas se cacher pour le faire! Parce que oui, des fois nous avons besoin de temps pour soi à ne rien faire. Pas de sorties, pas d'activités, pas de cadran, rien. Nous sommes constamment sollicités : boulot, anniversaire de l'un et de l'autre, activités des enfants, sorties avec les amis, entraînements, commissions, ménage... et si l'espace d'une journée par semaine/mois nous n'avions rien au programme. Que du temps pour soi. Un 24 heures avec soi-même, c'est pour moi l'équivalent d'une semaine dans le sud.
Aujourd'hui c'est la fête du Travail. Aujourd'hui c'est notre fête. Prenons le temps de remercier notre corps et notre esprit de nous permettre jour après jour de passer les épreuves de la vie, de nous permettre de travailler pour subvenir aux besoins de notre famille. Mais n'oublions pas que nous avons aussi besoin de temps pour permettre à notre esprit et notre corps de faire le plein d'énergie afin de nous aider à continuer sans trop de soucis.
Bon congé et n'oubliez pas de prendre soin de vous! :)
Marie-Hélène D. Maher