Meetup « comment créer une startup en 48h »: contenu du programme.

Quand j'ai eu cette idée d'organiser un Meetup, je me suis d'abord posé la question de ce qui se passait chez nous (en Algérie) dans la création d'entreprise.

Ayant travaillé à l'ANSEJ à partir de 1998, consultant en création d'entreprise par la suite à partir de 2003, et créateur de 04 entreprises dont deux startup, jusqu'en 2015, j'avoue que j'ai eu une place de privilégié qui m'a permis de tout de suite voir ce qui se passait (même si cela m'a coûté 17 années d'observation). Et ce qui se passe depuis 1998, mérite qu'on s'y attarde.

1- Créer un emploi n'est pas du tout créer une entreprise

Cette idée n'est apparue qu'à partir de 2007. Avant, on encourageait réellement les jeunes à devenir les patrons de leur propre entreprise, en leur conseillant dés le départ que créer son entreprise n'était pas une solution pour tout le monde et qu'il fallait surtout commencer tout petit même si on avait les moyens. Le résultat est que quand même nous avions eu quelques belles réussites avec des entrepreneurs qui se sont aventurés dans l'export alors qu'ils n'avaient même pas cinq années d’existence.

A partir de 2007, les choses ont changé malheureusement en pire. Le maître-mot était désormais:

"Tu n'arrive pas à trouver un emploi? ... crée le!

Et c'est là l'hécatombe, car à l'origine, quelqu'un qui recherche un salaire, n'est pas du tout dans une logique de créer et gérer une affaire, des clients et des employés.

Au mois de Mars dernier, lors du Salon de l'emploi, 98% des entrepreneurs que j'ai rencontré n'avaient pas de plan de charge alors que leur entreprise était en activité.

Certain me dirait que c'est la loi du marché et de la concurrence déloyale de l'importation tout azimut.

La raison est tout autre, l'entrepreneur était occupé à fournir un dossier de création d'entreprise plutôt que de vérifier si son produit ou son service avait un marché. Il n'a rencontré de problème d'écoulement de sa marchandise ou de service que lorsqu'il a acquit ses machines, recruté son personnel et commencé à produire. Et c'est là le drame.

2- On ne crée pas une entreprise parce qu'on a une idée

Quand vous entrez dans une des agences (ANSEJ, CNAC, ANGEM, ANDI), la première des choses que l'on aborde, après les salam alek, c'est: Est-ce que vous avez une idée?

Dans le cas d'une réponse par l'affirmative, on vous demande de fournir un dossier gros comme ça (et tenez vous bien) en 03 exemplaires (un pour l'agence, un pour la banque et un pour vous ... on ne sait jamais... vous disent-ils).

Une quinzaine de jours, voire un mois après, l'agence vous délivre une "Attestation d’éligibilité" bien sûr après avoir prouvé que vous êtes en situation de chômage.

(Car vous ne pouvez bénéficier d'un quelconque dispositif si vous êtes salarié quelque part, auquel cas vous devez démissionner!!! pour "être éligible").

Donc après l'attestation d'éligibilité, vous vous dirigez vers une des 05 banques publiques, pour leur proposer votre dossier (et non votre projet).

Du haut de son piédestal, le "chargé d'affaire" va vous charger jusqu'à ce que vous abandonniez ou allez chercher une connaissance capable de vous faire valider le dossier.

Une fois que la banque vous valide le projet (minimum 06 mois après le jour du dépôt, 03 ans pour la plupart). Vous refaites vos factures proforma (les délais d'une proforma dépassent rarement les 06 mois de validité) ... On vous revoie votre structure de financement (généralement à la hausse) et on vous ouvre un compte après vous être inscris au Registre de commerce qui vous aura dégoté un code d'activité qui regroupe plusieurs activités toutes différentes les unes des autres.

Le compte alimenté, en premier par vos soins et par celui du dispositif par la suite, la banque ne verse sa part que lorsque vous aurez consommé la totalité de votre part et celle du dispositif qui vous a financé (alors que l'intérêt à démarré depuis le premier jour d'activation du compte).

Vous commandez vos machines. Comptez un semestre pour la réception, alors que vous avez loué votre local, le jour ou vous avez eu votre accord bancaire.

En attendant, on vous file alors, une décision d'octroi des avantages au titre de la réalisation (la fameuse DOAR), pour que les services des Impôts n'actionnent pas le décompte d'exonération fiscale et parafiscale qui doit durer 03 années, voire 05 années si vous créez au Sud ou dans les hauts plateaux.

Et ce n'est que lorsque vous avec acquis vos machines, fais les premiers essais, terminé l'aménagement de votre local, et recruté, difficilement, des employés, que vous vous rendez compte du cataclysme: Est ce que mon produit/service va trouver réellement des clients.....????.... et la mésaventure commence.

ça c'est quand on a une idée de projet... et quand on en n'a pas? on fait comment?

Eh ben!!! dans les agences, on a prévu le coup: Un animateur (formé par le BIT à cet effet) va vous accompagner (vers la fosse aux tigres)....

Pourquoi? .... Parce que tout simplement les accompagnateurs que l'on vous mets sur votre chemin, n'ont, tout bonnement, jamais de leur vie, crée une entreprise et donc l’empathie qu'ils peuvent avoir pour vous ne sera jamais celle de ceux qui se sont essayés à ce jeu...

J'en veux pour preuve est la première question qu'ils vous posent est du genre:

Qu'est ce que vous avez fait comme études? ou alors, c'est à vous de voir, tenez... vous avez cette liste qui reprend toutes les activités qui ont été financées par le dispositif... Inspirez vous et revenez vers nous pour la suite.

Ah oui j'oubliais, pendant que vous attendez votre accord bancaire, le dispositif, vous oblige à suivre une formation sur ... la gestion d'entreprise (comment gérer les stocks, les déclarations d'imposition, ou comment remplir les déclarations de la CNAS et de la CASNOS....).

A ce sujet, certaines grandes firmes (Naftal, SEAAL, OPGI notamment) signent des conventions de partenariat avec les dispositifs (ANSEJ) pour offrir des plans de charge à des petites entreprises financées dans le domaine d'activité de ces grandes firmes... (une forme de partenariat d'externalisation de certaines tâches des grandes firmes) et 95% des petites entreprises qui ont accomplis des tâches pour celles-ci, n'ont pas été payées parce que les factures définitives, déposées par ces petites entreprises sou-traitantes, n'étaient pas conformes aux standards (autrement dit elles étaient incapables de remplir convenablement une facture de service fait)....

Cela ne veut pas dire que les formations ou l'accompagnement prodigués sont médiocres mais tout simplement que l'on n'a pas affaire à de véritables entrepreneurs mais à des sujets auxquels on a fait miroiter qu'il pouvait l'être, par le simple fait de bénéficier d'un prêt de financement.

Résultat des courses: on prends un chômeur qui était en recherche d'emploi salarié, on le convainc qu'il a toute les chances de créer le sien, en devenant un chef d'entreprise et on finit par le rendre un chômeur endetté.

Conclusion: A voir tout ce massacre, il était nécessaire pour moi de transmettre et de partager ce que j'ai appris et découvert, en organisant un Meetup qui aurait pu avoir comme titre

l'entrepreneuriat en Algérie.

Au programme du Meetup j'aborderai:

1. Pourquoi le changement de paradigme au niveau mondial, va faire que l'entrepreneuriat soit le futur de l'emploi
2. Quelle différence entre entrepreneur, chef d'entreprise, manager et homme d'affaires
3. Comment reconnait-on un entrepreneur, quel attitude adopter et comment peut-on le devenir
4. Quelle est la place de l'idée dans l'entrepreneuriat et comment trouver des idées entrepreneuriales viables
5. Quelle place réserver à l'innovation
6. Quelle est la différence entre créer une entreprise et une startup

et enfin,

7. Comment créer une startup en 48 heures.

Voilà donc inscrivez-vous si le Meetup vous intéresse, ici 

ou posez vos questions, ici (plus bas) ou sur ma page facebook: mouqawalati