Mener une équipe, c'est comme un repas de Noël

La période des fêtes est un bonheur pour certains, un challenge pour d’autres. Ce n’est pas très différent de la réaction que peut provoquer la gestion d'équipe.

Alors, comme la période est propice, je me suis dit qu’il pourrait être amusant de surfer sur cette analogie en allant explorer ce qui se joue dans ces moments où des gens se réunissent avec plus ou moins d’enthousiasme et dont le résultat est directement lié à la capacité de l’organisateur à jongler avec le contexte et les protagonistes.

J’espère que vous ressortirez de votre lecture avec des clés, non seulement pour réduire vos appréhensions dans des moments parfois délicats, mais surtout pour que votre gestion d'équipe bénéficie à chacun.

Enjeu n°1 : gérer la diversité des profils

On ne choisit pas sa famille. Alors, quand le moment des fêtes arrive et que tout le monde se rassemble, il faut faire avec, non seulement la variété des générations, mais également les personnalités et les attentes de chacun.

Petit tour d’horizon des profils (toute ressemblance avec certains collaborateurs ne serait pas tout à fait fortuite) :

• Tonton Hubert : râleur, un peu réac, amateur des “c'était mieux avant”, retors aux changements et spécialiste des scenarios catastrophes, s'énervant pour pas grand chose et faisant preuve d’une incroyable mauvaise foi
• Tata Sylvie : toujours souriante et prête à rendre service. Son moteur, c’est de vous faire plaisir à tout prix, quitte à en faire trop et à se sacrifier pour le collectif.
• Cousine Sarah : elle a tout vu, tout fait et ramène tous les sujets à sa propre expérience. Ce qui l’importe, c’est qu’on l'écoute, qu’on la regarde et qu’on l’admire
• Papi Marcel : champion des blagues, même les plus salaces. Peu importe qu’on rit ou non, toutes ses prises de parole servent à caser jeux de mots ou contrepèteries pour mettre la bonne ambiance
• Mamie Gisèle : elle se plaint de tout et de tout le monde. Le moindre obstacle, aussi minime soit-il, devient une montagne ou source d’inquiétude. Toute solution proposée est balayée d’un “Oui, mais…” ou “c’est pas possible…”
• Cousin Germain : bonne pâte, il rit aux blagues de Papi Marcel, acquiesce aux râleries de tonton Hubert, s'émerveille des prouesses de cousine Sarah, mais ne semble jamais avoir son propre avis

Dans une équipe, même topo. Chacun arrive avec sa personnalité, son fonctionnement , ses expériences... et son opinion sur les autres. Il faut pourtant faire travailler tout le monde ensemble et dans la même direction, sans vous épuiser dans des postures autoritaristes.

Mon truc pour que ça fonctionne : plutôt que de focaliser sur ce qui vous éloigne, demandez-vous plutôt ce qui vous réunit. Quels sont les points communs entre vos invités ? Qu'ont-ils à gagner à passer ce moment ensemble ?

Enjeu n°2 : laisser chacun prendre sa responsabilité

Certains membres de votre famille ont certainement traîné des pieds pour venir. Poussés par les autres ou par le sens du devoir, ils font acte de présence sans grand enthousiasme.

• Tata Sylvie a convaincu Tonton Hubert - grognon à l'idée de participer à une fête qui n'a plus aucun sens - de faire un effort pour faire plaisir aux enfants.
• Papi Marcel s'est fichu de Mamie Gisèle quand elle a émis le risque de chute de neige avec l'impossibilité de rentrer à la maison ensuite (alors qu'il fait 11°C ce soir-là dans le Finistère) et lui a promis qu'ils allaient bien rigoler.
• Cousin Germain a suivi docilement cousine Sarah sans poser de questions et de toutes façons, il n'aurait pas pu en placer une...

Vous ne pourrez pas forcer l’enthousiasme de vos convives. Il y a même de grandes chances que, plus vous tenterez de convaincre ceux qui freinent des 4 fers, que vous allez passer une bonne soirée ensemble, plus ils s’enfonceront dans leur posture de résistance, histoire de ne pas se désavouer.

Sans compter qu'à la moindre occasion, ils saisiront la perche qui justifiera leur irritation.

Dans une équipe, c’est la même chose. Tous les participants n'y évoluent pas avec enthousiasme. En traînant des pieds, ils annoncent la couleur : ils ne sont pas là pour vous faciliter la tâche. Soyez très au clair avec votre cadre et sachez confronter votre collaborateur à sa responsabilité individuelle.

Mon truc pour que ça fonctionne : pour ne pas passer la soirée à marcher sur des oeufs afin de ménager les susceptibilités, annoncez à la cantonade l’intention qui vous anime et soulignez l’importance de leur participation et pourquoi ils ont tout à y gagner. Laissez ceux qui rechignent libre de leur choix, tout en préservant ceux qui s'engagent de leur potentiel parasitage. Cette intention assumée devrait vous permettre de découvrir vos alliés, qui feront le nécessaire pour y répondre. Et comme l’union fait la force, les grincheux ne trouveront plus d'écho et finiront même souvent par se rallier au collectif, par souci d'appartenance.

Enjeu 3 : donner sa place à chacun

En tant qu’hôte, vous êtes garant du bien-être de vos invités. Pour cela, vous devez orchestrer la réunion de famille pour que chacun se sente accueilli et à l’aise. Plus vos invités contribueront à la soirée, plus ils seront engagés à sa réussite.

Quelles qualités caractérisent chacun de vos convives et quelle place pourriez-vous leur donner ?

Réfléchissez…

• Tonton Hubert va être sollicité pour caler la table ou faire du feu, parce qu’il a un bon sens pratique.
• Cousin Germain, toujours prêt à rendre service, sera réquisitionné pour faire la vaisselle et mettre le couvert
• La créativité de Tata Sylvie sera mise à profit pour décorer la table.
• Mamie Gisèle, cuisinière exigeante, sera sollicitée pour goûter les plats et ajuster l’assaisonnement, voire ajouter sa touche personnelle
• Cousine Sarah, qui excelle dans l’organisation, s’occupera de l’activité de fin de repas et de la playlist pour l’ambiance
• Enfin, le costume de père Noël sera confié à Papi Marcel, ravi d’amuser la galerie et d'émerveiller les enfants

Dans une équipe, c’est pareil. Chacun peut apporter son regard sur les projets ou ses compétences dans leur mise en oeuvre. Non seulement, vous élargissez les angles de vue, nourrissez l'intelligence collective, donnez de la valeur à chacun, mais vous participez également à embarquer vos collaborateurs dans votre sillage.

Mon truc pour que ça fonctionne : Ne voyez pas les remarques envers vos propositions comme une remise en cause de votre vision ou de votre compétence. Elles sont l'expression de l'utilité désirée de chacun. Acceptez-les comme des opportunités pour faire gagner votre projet en valeur ajoutée, tout en améliorent l’adhésion à votre proposition.

Noël approche, alors saisissez cette opportunité pour vous exercer. Je suis sûre que vous pourrez mettre cette expérience à profit dans le cadre professionnel.

N’oubliez pas : peu importe le contexte, ce qui compte, c’est le processus !

JOYEUX NOEL !

𝐽𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑆𝑜𝑖𝑧𝑖𝑐 𝐵𝑟𝑢𝑛𝑒𝑎𝑢, 𝑐𝑟𝑒́𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑆𝑝𝑒́𝑙𝑒́𝑜𝑙𝑜𝑔𝑖𝑒 𝐼𝑛𝑡𝑒́𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒. 🔦

𝐽'𝑎𝑐𝑐𝑜𝑚𝑝𝑎𝑔𝑛𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑑𝑟𝑒𝑠, 𝑑𝑖𝑟𝑖𝑔𝑒𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑒𝑡 𝑐ℎ𝑒𝑓𝑠 𝑑'𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑎̀ 𝑑𝑖𝑟𝑖𝑔𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑒́𝑞𝑢𝑖𝑝𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑜𝑟𝑔𝑎𝑛𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑚𝑜𝑡𝑖𝑣𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑝𝑙𝑎𝑖𝑠𝑖𝑟.✨

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