MGCS : derrière l’armure, la poursuite d’un système de combat terrestre complet - Partie 2 (questions industrielles)
Série d’articles rédigé par Nathan Gain - FOB et Florent de Saint Victor - Mars Attaque. Après une première partie abordant le lancement du programme MGCS (entre vues des utilisateurs finaux, chronologie et concepts), la seconde partie aborde plus particulièrement les questions industrielles.
Un contenu des études réparti entre les 3 partenaires industriels
Selon le rapport du ministère fédéral allemand : "Il est essentiel que des technologies durables, les possibilités de processus non pilotés et (partiellement) automatisés et la compatibilité avec la numérisation en cours soient prises en compte dès le départ". Autant de défis que les études à mener actuellement doivent relever. Elles sont décomposées en 9 sous projets : "Chaque société [Nexter, KMW, et Rheinmetall] en pilotant 3, et participant à tout ou partie des autres", précise un industriel concerné.
Il y a quelques années, il avait été listé les technologies considérées comme clés pour mener le système par grande famille (architecture, motorisation, optronique, électronique, robotisation…). Pour chacune d’entre elles, il avait été décidé conjointement qui devait être leader dessus, et cela après quelques rudes négociations. En effet, un document servant de base des négociations au niveau politique entre Français et Allemands les listait, se remémore un responsable impliqué. La partie française n’a pas caché sa surprise en constatant que la copie issue de son homologue allemand indiquait que ce dernier souhaitait être leader sur tous les aspects, même sur les technologies où la France estimait avoir quelques précieux atouts à faire valoir (optronique, vétronique, télécommunications… dans le terrestre, comme dans le programme parallèle dans l’aéronautique SCAF/FCAS d’ailleurs)… Quelques négociations plus tard, un équilibre fût finalement trouvé. Avec, en plus dans ses négociations, la recherche d’une équivalence dans la valeur intrinsèque des composantes choisies par chacune des deux parties, le coût d’un char n’étant pas équitablement réparti, notamment, entre la tourelle, le châssis ou le système de combat.
En 2020, une centaine d'emplois français sont concernés par la première phase d’étude d’architecture (chez Nexter, une vingtaine, mais également dans la chaîne de partenaires comme Thales, Safran ou encore la DGA). Ce volume d'une vingtaine d'employés concernés étant globalement le même chez chacun des 2 autres partenaires allemands (Rheinmetall et KMW).
CEO / Président de COGES Events
4 ansBravo aux auteurs. La trilogie est juste et complète.
Defense Product Manager chez Aubert & Duval
4 ans"Le calibre de 140 mm étant un enjeu technologique fort sur lequel nous reviendrons..." Effectivement le calibre 140 mm est un atout indéniable qui montre l’excellence de la BITD française.
Créateur et animateur du blog blablachars et d'AFV Conseil
4 ansL'approche française est de privilégier l'homme et de le maintenir dans la boucle. Pour les blindés c'est pzr exemple la vision directe du terrain qui est privilégiée par rapport au tout écran.
Président de BELLICOM "Expertises & Technologies"
4 ansPassionnant, merci Florent! Une question, l'article évoque une tendance allemande à l'automatisation, tandis que nous défendrions la présence humaine au plus proche des contacts. Comment expliquez-vous cette différence d'approche? Simplement par la culture, ou y a-t-il des éléments de RETEX qui poussent à cela?