Miroir mon beau miroir
Gérard était ce qu’on pourrait appeler un manager courageux et investi. Il travaillait comme chef de département dans la grande distribution. Il y avait passé plus de 20 ans, gravissant les différents échelons hiérarchiques un à un, avec beaucoup de fierté. Même si le métier avait évolué, il trouvait encore beaucoup de plaisir à ce qu’il faisait. Pas de monotonie, passant d’un domaine à l’autre : merchandising, management, discussions avec des clients ou avec la police venue faire sa tournée de contrôle.
Gérard avait eu des formations et des feed back réguliers de la part de ses différents directeurs, il pensait donc être “dans les clous” comme il disait.
Pourtant il voyait bien ce qu’on appelle “des signaux faibles” de la part de ses collaborateurs -faible participation lors des réunions
-peu de propositions en dehors des siennes
-entretiens sous la forme de longs monologues…
Il aurait bien aimé demander à ses collaborateurs ce qu’ils pensaient de lui et donc ce qu’il pourrait améliorer dans sa manière de faire. Il aurait bien aimé pouvoir se regarder au travers de leurs yeux pour pouvoir mieux se connaître un peu comme dans un miroir. Oui mais cela n’existait sans doute que dans les contes de fées et puis, lui diraient-ils la vérité ? Pas simple…
En quittant son bureau ce soir-là, Gérard compris qu’il lui faudrait trouver une solution s’il voulait emprunter à nouveau les chemins de réussites.