Mise en valeur du patrimoine : un rôle à jouer pour la lumière
Chaque année, en cette période de fêtes de fin d’année, je prends le temps de flâner, de me promener dans les rues passantes. A l’affut d’une idée de cadeau, je jette un regard aux vitrines devant lesquelles je passe, et je m’arrête devant une d’entre elles pour admirer un flacon de parfum à l’esthétique invitant à la découverte. « Non. Je lui ai déjà offert un parfum l’année dernière ». Je redémarre. Quelques dizaines de mètres plus loin, je m’arrête devant une bijouterie, à la vitrine étincelante de mille feux. Là, un bijou particulièrement bien travaillé attire mon regard. « C’est bon, j’ai trouvé ! »
Si ce cheminement vous est familier, c’est qu’aujourd’hui, nous sommes tous confrontés à cette réalité. De nombreuses marques tentent de nous vendre leurs produits et innovent souvent pour nous attirer vers leur boutique. Parmi les différentes cordes qu’elles ont à leur arc, la lumière est une arme de choix. En effet, celle-ci est utilisée pour attirer le client et capter son regard, mais aussi pour mettre en valeur des produits, créer des ambiances, etc., et ce quel que soit le secteur. En effet, on trouve des procédés de mise en valeur par la lumière dans des domaines aussi variés que la boucherie, la boulangerie, la bijouterie (voir Figure 1), la parfumerie, l’habillement, la pharmacie, voire la librairie [1].
Figure 1 : Vitrine d'un bijoutier, où la lumière met en valeur un collier.
Si ce principe de mise en valeur est bien ancré dans le secteur privé, il est tout aussi important dans le secteur public. En effet, quand on parle tourisme, des monuments et du patrimoine d’une ville, d’une région, d’une commune, sont autant de produits que la collectivité doit « vendre » pour attirer le touriste et les entreprises. Et dans cette compétition nationale, voire mondiale, elle dispose des mêmes armes que le secteur privé pour se démarquer de ses concurrents, dont l’éclairage. Ainsi, celui-ci passe d’une fonction sécuritaire [2], à une fonction esthétique [3].
Au Maroc, de nombreuses villes s’intéressent déjà à la mise en valeur de leur patrimoine grâce à l’utilisation de la lumière, notamment dans le cadre de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cela se traduit principalement par la mise en lumière de certains sites touristiques : mosquées, remparts des vieilles villes, portes, parcs, etc. Si cela est un pas important dans la bonne direction, on n’observe que peu d’innovation dans ce domaine, et l’on retrouve généralement les mêmes caractéristiques lumineuses dans différentes villes. Par exemple, les remparts sont souvent éclairés par des projecteurs à la lumière de couleur jaune, placés en contrebas (voir Figure 2), et cette configuration peut être retrouvée d’une ville à l’autre. Une prise de conscience doit donc être amorcée dans le Royaume pour pouvoir commencer à parler d’identité lumineuse d’une ville, pour que les différentes villes du Maroc puissent se différencier les unes des autres, et attirer toujours plus de touristes nationaux et étrangers. En effet, si l’on reprend l’analogie développée en début d’article : si toutes les vitrines se ressemblent, comment choisir d’entrer dans un magasin plutôt qu’un autre ?
Figure 2 : Remparts de la vieille ville de Marrakech, la nuit.
En outre, technologiquement parlant, de nombreuses villes emploient encore d’anciennes technologies pour la mise en valeur de leur patrimoine, et la transition énergétique y est encore hésitante. Ainsi, les lampes à sodium haute pression (SHP), et à iodures métalliques (IM) sont encore très répandues pour les illuminations. Si ces technologies avaient des avantages importants en termes de prix, ces dernières ne permettent plus aujourd’hui de concurrencer efficacement la LED, que ce soit sur les éclairages colorés dynamiques, ou en termes d’économies d’énergie [4].
Au-delà de la mise en valeur du patrimoine par la lumière, il est également intéressant d’envisager la lumière elle-même comme patrimoine. Que ce soit la fête indienne « Divali », ou la Fête des Lumières de Lyon (Figure 3), peu de villes considèrent leur identité lumineuse comme un patrimoine à part entière. Ainsi, pour Lyon, la Fête des Lumières est devenue une institution annuelle, qui rassemble les lyonnais, mais également des touristes français et venus du monde entier. Durant cette fête, qui dure 3 soirs et s’étend sur toute la superficie de la ville, de nombreuses animations autour de la Lumière sont organisées.
Figure 3 : Hôtel de Ville de Lyon illuminé lors de la Fête des Lumières.
Même si la Fête des Lumières de Lyon coûte environ 2,1 M€ chaque année, les retombées économiques de cet événement sont phénoménales. En effet, à titre d’exemple, l’édition 2018 a attiré 1,8 millions de spectateurs, dont 100 000 touristes internationaux [5]. Cela représente notamment 260 000 nuitées sur le territoire lyonnais, réparties dans une période de 4 jours/3 soirs. En outre, les différentes œuvres lumineuses exposées, généralement réalisées par des artistes locaux, s’exportent à l’étranger, en profitant de la renommée de la Fête des Lumières, ce qui rapporte des recettes additionnelles à la ville. S’il est difficile de chiffrer la totalité des recettes liées à cette fête, il est indéniable que celles-ci dépassent largement les coûts.
Si le Maroc est un pays disposant d’un immense patrimoine naturel et culturel, il reste encore de nombreuses opportunités pour exploiter son plein potentiel, notamment à travers sa mise en valeur par la lumière. Il peut même être envisageable de l’enrichir grâce à celle-ci. Il est alors intéressant de s’inspirer des succès de certaines villes étrangères dans ce domaine, pour les adapter à la culture et au patrimoine nationaux, voire locaux. Cela doit notamment être pris en compte lors de l’établissement des différents schémas directeurs de l’éclairage public des villes concernées. Enfin, si les investissements requis peuvent être élevés, cela permettra d’amorcer une transition dans le tourisme au Maroc, avec un fort retour sur investissement en perspective.
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Références :
[1] Syndicat de l’éclairage, ADEME, « Eclairage des commerces - bien éclairer pour mieux vendre », Rapport, 2003.
[2] P. Arvate, F. Ortiz Falsete, F. Garcia Ribeiro, A. Portela Souza, « Lighting and Homicides: Evaluating the Effect of an Electrification Policy in Rural Brazil on Violent Crime Reduction », Journal of Quantitative Criminology, Volume 34, Numéro 4, 2018.
[3] S. Challéat, R. Bénos, « De la mise en lumière du patrimoineà la patrimonialisation de la nuit », 2014.
[4] P. M. Pattison, M. Hansen, J. Y. Tsao, « LED lighting efficacy: Status and directions », Comptes Rendus Physique, Volume 19, Numéro 3, 2018.
[5] Fête des Lumières, « L'édition 2018 en chiffres... », en ligne, 2019, https://www.fetedeslumieres.lyon.fr/fr/actualite/ledition-2018-en-chiffres.