MON SAIN

MON SAIN

MON SAIN


Mon très cher sein, enfin, nous y voilà

Pour la dernière étape du combat

Après quelques semaines de mi-temps

L'heure est venue d'en découdre à présent


Tu vas retrouver une jolie forme

Qui sera davantage dans les normes

De nouveau tu vas laisser deviner

En quelques courbes ma féminité


Dans ce couloir tapissé par le froid

Où j'attends que l'on s'occupe de moi

Autour, le personnel sans fin s'agite

Alors que s'en suit l'instant du verdict


Dans cette salle à la lumière dense

Je murmure au revoir à ma conscience

Soudain, je sens mon esprit qui s'endort

Pour ne leur laisser de moi que mon corps


Les voix se diluent en quelques secondes

Se transforment en bribes vagabondes

Me voilà plongée dans l’obscurité

Dans l’ombre d’une absence minutée


D'un coup, le bruit tout autour me réveille

Le temps a filé et l'on me surveille

Peu à peu ma vision redevient nette

J’atterris doucement sur notre planète


J’oscille pendant de longues minutes

Entre des songes aux formes de volutes

Mes sens encore engourdis se réveillent

J’en ai fini de mon moelleux sommeil


Dès lors, mon sein, tu as repris ta place

Dans ma toute jeune vie, dans mon espace

De ce défi que tu m'as imposé

J'ai puisé une force insoupçonnée


La vie continue son ballet de danse

Reprenant le soyeux fil de son sens

Je navigue vers de nouveaux horizons

Guidée et portée par ma guérison


Résolument, le regard vers l'avant

Devenue seule maîtresse de mon temps

Des envies et des idées plein la tête

Je fonce, exaltée, telle une girouette !


Marion Cousinet et Laurent Ayçaguer, juillet 2019

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