Mr. Macron, si vous voulez des grosses PME-ETI innovantes à l'Allemande, "donnez-nous" leurs banques!

Mr. Macron, si vous voulez des grosses PME-ETI innovantes à l'Allemande, "donnez-nous" leurs banques!

Bonjour,

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Bonjour,

Lettre ouverte à Mr. Macron et les adeptes de la "nouvelle économie" débridée. Avec un peu "d'humour et de provocation nécessaire pour alerter", nous vous proposons: notre constat, nos 4 remarques et nos 6 propositions de bon sens en fin de Post. Sinon: si vous voulez des grosses PME/ETI innovantes de prestation de service à l'Allemande, demandez à Me Merkel de "nous donner" leurs banques!

A noter une initiative remarquable et remarquée qu'il ne fallait pas manquer de Medicen Paris région organisée le 29 septembre 2017: les premiers ateliers PME 2017 "Croissance organique, croissance externe : quels modèles pour les entreprises de Medicen Paris Region." avec en particulier une étude inédite de la Banque de France sur la filière santé et la découverte de nombreux services peu connus et une présence d'HSBC qui souhaite soutenir le développement de notre filère ainsi que des témoignages d'entrepreneurs.

Pour cette lettre de rentrée, nous avons décidé de lancer un pavé dans la mare du financement du développement business exclusivement des PME innovantes qui génèrent du Chiffre d'Affaire, et qui gagnent de l'argent, mais ne parviennent pas financer leur besoin en fonds de roulement principalement dus aux cycles de décisions longs et difficilement prévisibles, et les délais de paiement de leurs clients!!

En effet au sein de notre "Think Tank" Centrale-Santé, comme pour l'AFSSI (Association française ses Sociétés de Service et d'Innovation) qui regroupe des PME innovantes de prestations de services pures ou avec un "business model" hybride qui génèrent des revenus au travers de prestations rémunérées, et investissent dans leurs programmes de R&D pour générer de la Propriété intellectuelle qu'elles valorisent sous forme de licence, de spin-off ou de cessions d'actifs, nous avons les mêmes retours!

Parce que les PME innovantes de prestation du secteur des sciences de la vie sont généralement trop petites, elles n’intéressent pas les banquiers pour « grandes entreprises », et sont donc suivies par les banquiers pour les « professionnels » qui sont formatés pour les commerçants, les artisans ou les petites sociétés de services.

Essayez d'expliquer aux banquiers que vendre une prestation scientifique à des industriels Pharma n'a rien à voir avec le risque de développement d'une molécule!

« "Merci" à tous ceux qui durant des décennies ont fait peur à ces banquiers qui croient que le secteur des sciences de la vie se résume au 90% d'échec dans le développement couteux du médicament et ignorent encore que la majorité des sociétés comme celles d'un pôle de compétitivité comme Medicen sont des Medtech, IT et des sociétés de prestation scientifiques. »

Contrairement à ce qu'affirment les banques françaises, dans leurs publicités, elles ont une aversion maladive aux risques « perçus », mais non réels par ignorance ou bêtise et cherchent avant tout à prêter aux "riches" ou quand les PME n'en ont pas besoin!

Plus concrètement, pour le banquier, lors de la demande de prêts pour BFR ou de rachat de comptes-courants d'Associés, d'un modèle hybride, seule l'activité de prestation est considérée, et les titres de participations, les brevets, les licences ne sont pas pris en compte dans l'estimation de la capacité à rembourser dans les 3-5 années à venir. Ceci revient pour une société qui consacre 50% de ses ressources à la recherche propre de doubler le coût de son activité de prestation et donc de se voir refuser tout prêt pour rentabilité insuffisante! Ne parlons pas du CIR et du CICE qui est généralement inconnu et non considéré comme une ressource fiable!!!!

Nous vous proposons les 4 remarques de bon sens que vous devez intégrer pour prévenir toute déconvenue avec votre banquier français standard:

  1. Les banques françaises ne sont clairement pas actuellement vos partenaires pour grandir. Elles sont là pour prêter de l'argent sans "risque perçu" pour leurs algorithmes.
  2. Intégrez le fait que votre banquier peut vous lâcher, en fonction de sa politique et du contexte, quels que soient votre historique et vos bonnes relations lorsque vous en aurez besoin si vous n'êtes pas "too big to fail" ou vous n'avez pas de moyens de pression!
  3. Exigez d'être informé à l'avance de tout changement de votre conseiller financier ou de tous changements de règles d’attribution des prêts et des enveloppes disponibles.
  4. Ouvrez des comptes dans plusieurs banques et négociez pendant la "lune de miel" des lignes de crédit ou des autorisations de découverts. C'est basique mais pour simplifier la gestion on oublie cette règle de base.

Enfin, pour être constructif et collaborer avec les banques qui prennent conscience de ce gâchis voici nos 6 proposions, car c'est agissant que l'on fait bouger les choses. Il serait utile:

  1. de créer une catégorie bien identifiée dans les banques pour ces PME afin de les faire sortir du risque "biotech"
  2. d'apprendre à parler à vos banquiers en présentant vos comptes en des termes qui correspondent aux cases à remplir pour leur calcul de score.
  3. d'identifier et suivre les conseillers qui comprennent votre business et ne pas hésiter à les suivre de banque en banque. C'est plus simple que de convaincre un nouveau conseiller et demain un algorithme "Intelligent".
  4. de proposer par l'intermédiaire des Associations de PME et les pôles de compétitivité comme Medicen des programmes de découvertes des formations pour les banquiers et les conseillers pour créer une expertise de ce type de PME au sein des banques.
  5. d'organiser et préparer la nécessaire consolidation du secteur en facilitant le financement des rapprochements de ces sociétés complémentaires pour construire des solutions intégrées qu'attendent les clients.
  6. Favorisez les rencontres PME et banques pour sensibiliser les différents acteurs.


A bientôt Manuel GEA

 

Henri DEMONCEAUX

Ex-Président MEDEF Essonne 2019-2022 - Conseiller Technique Industrie CCIE - Conseiller Municipal Val-Saint-Germain - Juré au Concours Général Agricole

7 ans

Un message plein de vérités et de bon sens ! Comment faire pour que vous le lisiez Monsieur le Président ?

Jorge Vieira da Silva

Business Development and Project coordination chez -

7 ans

Bravo pour cette synthèse En tant qu conseil aux entreprises depuis 1985 j experimente ces difficultés pour mes clients. Je rajouterais seulement une "anecdote" de 1989 (le siècle passé ...) où jai du expliquer a une jeune énarque en charge de la filière microélectronique ce qu' est un BFR : l'éducation mentionnée doit aussi intégrer les administrations afin qu'elles ne suivent pas trop le sens du vent de l'ignorance du terrain

Dr. Jean-Michel Le Roux

Leadership expert in mutualized organization - Architect of ideas with down to earth helicopter view - Innovation

7 ans

Ce n'est pas le seul point de blocage mais c'en est un sérieux en effet...

Didier Patry

IP Assets Strategic Management, Valuation & Monetization

7 ans

Manuel, vous constatez de façon très pertinente l'absence des brevets et licences dans les calculs de valorisation, alors que ce sont souvent les seuls actifs de la société (intéressant pour des entités essentiellement basées sur la R&D et l'innovation !!). Pourquoi ne pas oeuvrer pour un changement des règles comptables et une révolution radicale des règles de valorisation? Pourquoi ne pas inciter les banques à utiliser les actifs immatériels comme garantie dans des opérations de prêts? Voulez vous en discuter ? Contactez moi sur cette messagerie.

Innovation Centrale-Santé

- Le plus grand Think Tank OUVERT qui propose une réponse associative originale aux défis de l’innovation en Santé.

7 ans

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