Municipales 2020 : et si on repensait notre urbanisme en matière de sport ?

Tout juste commencée, l’année 2020 connaît déjà des échéances électorales et particulièrement locales. En effet, à tout juste 2 mois des Municipales, se présente l’opportunité de repenser les politiques des villes en matière d’urbanisme, notamment en termes d’aménagement sportif. 

Croissance de la pratique en France : qu’en est-il côté équipements publics ?

Pour les collectivités territoriales, nous voilà à l’aube des Municipales… mais aussi, des Jeux Olympiques 2024, dont l’arrivée imminente favorise un climat dynamique autour de la pratique sportive et qui contribue à augmenter de 3 millions le nombre de pratiquants physiques et sportifs d’ici 2024 en installant durablement une culture sportive. Le réseau de 374 villes labellisées par le Conseil National des Villes Actives et Sportives traduit une forte volonté locale d’ancrer le sport dans la ville. Le label « récompense les collectivités de toutes tailles et qui à leur niveau affichent leurs ambitions pour le développement du sport sur leur territoire »

Aussi, comme nous le disions dans notre précédent article, le Conseil d’État a en ce sens formulé 21 propositions en vue d’élaborer une politique publique du sport plus volontaire. Une bonne nouvelle quand on sait que, d’après un sondage réalisé par Nexity Lab et Maddyness, si la pratique sportive ne cesse de grandir au sein du quotidien des Français, sous l’impulsion des JO elle devrait l’être encore plus d’ici 2024 avec une augmentation prévue de 10% ! Un nombre qui s’explique aussi par l’envie de plus d’un français sur quatre de placer le sport en tête de leur passe-temps favori. 

Le nombre d’équipements demeurerait toutefois insuffisant : le rapport équipements de proximité / pratiquants est aujourd’hui de 47 pour 10 000 habitants seulement, mais connaît malgré tout une large satisfaction sur leur état général. Face à une attente qui monte, il en va ainsi du rôle des communes d’agir pour pallier aux principaux obstacles qui freinent la pratique sportive, là où elles peuvent intervenir, comme le manque d’infrastructures.

L’espace public comme terrain de sport

La solution semble toute trouvée au sein de l’aménagement d’équipements plein air et accessible à tous afin de favoriser la mixité sociale et de créer des lieux de vie au sein de la commune. Une réponse à l’attente de 65% des Français qui ont exprimé le souhait d’avoir davantage d’équipements sportifs au sein de leur commune, dont plus d’aires de jeux et de loisirs en accès libre ou de terrains multisports de proximité.

Ainsi, en devenant le nouveau terrain de jeux de nombreux sportifs français, l’espace public se transforme : il prend vie. Le sport change de forme : c’est quand ils veulent et où ils veulent. Une opportunité aussi pour ceux dont le principal frein à la pratique sportive demeure le temps ! Avec des équipements plein air accessibles à tous, chacun peut en profiter, au moment qui lui convient le plus. 

L’urbanisme comme outil de démocratisation du sport

Vous l’aurez compris, à l’approche des JO 2024, il ne s’agit pas seulement de mettre le sport au premier plan le temps de l’événement, mais d’en faire un héritage vivant quotidiennement et durablement. Pour les villes, premières concernées par cette envie des Français de faire du sport, il s’agit donc de promouvoir un urbanisme favorable à l’activité physique et sportive où seuls des aménagements d’équipements sportifs en plein air et en accès libre pourront répondre à cette attente qui se généralise. Pour chaque territoire, les bénéfices sont d’autant plus garantis : ces équipements participent à la bonne santé de la population (le ministère de la Santé recommande au moins une activité sportive de 30 minutes par jour), luttent contre l’isolement et redonnent vie à l’espace public. Aussi, pour que cette ambition parvienne à la hauteur de tous ses enjeux, les villes ont tout intérêt à se rapprocher et à travailler conjointement avec les acteurs du secteur afin d’aménager des lieux sportifs qui s’intègrent à la fois à l’environnement géographique, qui s’adaptent à leurs moyens et qui correspondent également aux attentes des citoyens.

Eric Daligault