Nègre, singe et soldat : des mots, rien que des mots

Nègre, singe et soldat : des mots, rien que des mots

Nicolas Sarkozy a créé la polémique en affirmant que l'on ne pouvait plus dire certains mots sans être taxé d'être insultant. Par ailleurs, il a fustigé le changement du titre « les dix petits nègres » rebaptisé «les dix petits soldats ». Évidemment, la gauche s’est saisie de cette sortie pour tirer à boulet rouge sur l’ancien président. Quoi de plus normal! Ce qui l’est moins, c’est que le noir de teint, encore une fois de trop, s’empare de cette insignifiante goutte d’eau malodorante dans le fleuve de ses défis et de ses devoirs titanesques de survie et de renaissance pour s’émouvoir, s’attendrir et faire pitié, les hypersensibilités à fleur de peau.

Ce que pense Nicolas Sarkozy, fut-il ancien monarque de la France, n’entame pas l’idée que l’africain doit avoir de lui. Comme si le destin de l’Afrique et des noirs en particulier était lié à l’appréciation qu’en ont les guignols et les guindés de l’eurocentrisme, la déclaration du nettoyeur autoproclamé des cités au Kärcher, finalement nettoyé lui-même, choque plus que de raison. Et pourtant! Elle ne devrait que faire rire, tout au plus, par son anachronisme et son pernicieux objectif de brasser la cage des émotivités. C’est, en désespoir de cause, le seul moyen de survie politique à disposition.

Se tourner vers l’avenir, c’est surtout ne pas accepter de se faire distraire, de se disperser dans des futilités spéculatives. L’Afrique pleurnicharde et émotionnelle n’a que trop alourdi la marche vers le progrès.

Birame Waltako Ndiaye 


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