On ne naît pas femme du numérique, on le devient, et il faut que cela change !
Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de participer à une table ronde avec plusieurs consœurs au sujet de la place des femmes dans le monde du numérique.
A cette occasion, je recevais chez Willa, 1er accélérateur de la mixité dans la tech, des entrepreneuses et expertes inspirantes : Isabelle Mashola cofondatrice d’Isahit, Arbia Smiti, fondatrice et dirigeante de Rosaly.com, Merete Buljo, chief digital de BPCE Eurotitres et chef de file du Do Tank Digital Ladies & Allies, et Maud Funaro, directrice de la stratégie, du digital et de l'innovation d’E. Leclerc.
Toutes femmes, toutes ayant développé leur carrière dans le secteur du numérique, dont la mission est de transformer les entreprises mais aussi la société, et la place qu’y trouve le succès au féminin.
Pendant ce talk, nous avons partagé notre expérience positive d’un secteur qui n’attire pas suffisamment les talents féminins. Le numérique n’accueille aujourd’hui que 30% de femmes, majoritairement sur des fonctions dites « support » et seulement 10% des dirigeantes de start-up étaient des femmes en France en 2017* : il faut que cela change !
Quelle place pour quatre femmes uniques dans le secteur de la tech ?
On n’est pas femme du numérique (et même, pour paraphraser Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme » du numérique), on le devient. En évoluant dans ce secteur, j’ai pris conscience qu’il fallait y gagner sa place en tant que femme et cultiver l’esprit d’équipe pour accompagner l’évolution des autres femmes.
Comme l’a souligné Merete Buljo, la technologie n’est pas une fin en soi, et être chief digital and experience officer au féminin, c’est d’abord avoir une vision. La transformation numérique prend du temps, dans les systèmes et dans les mentalités. Merete s’est fixé la mission d’accroître le nombre et la visibilité des femmes dans la tech, dès le plus jeune âge, notamment à travers l’exemplarité des femmes du Do Tank Digital Ladies & Allies.
Favoriser l’inclusion dans les équipes est également une responsabilité managériale. C’est l’ambition de Maud Funaro qui a choisi de s’entourer de talents féminins chez E. Leclerc, une modalité qui détonne dans la tech et démontre que cela fonctionne.
Pour Arbia Smiti, les entrepreneuses qui réussissent pleinement doivent d’abord surmonter les biais liés au manque de mixité parmi les investisseurs qu’elles doivent convaincre, et en même temps penser à l'impact social ou environnemental de leur entreprise. Elles sont condamnées à oser, mais aussi à être exemplaires au bénéfice de la société tout entière.
Encourager le développement de rôles modèles comme leur diversité est critique pour Isabelle Mashola, qui a rappelé l’importance de la bienveillance pour faire avancer les choses. C’est la mission d’Isahit, la plateforme d’externalisation de micro-tâches digitales qu’elle a lancée en 2017 et qui permet notamment à des femmes issues de pays émergents et en voie de développement de travailler à temps partiel pour un complément de revenus garant de liberté professionnelle et sociale.
Le numérique, une opportunité d’indépendance pour les femmes ? Nous en sommes toutes cinq convaincues, qu’il s’agisse des nouvelles modalités managériales et entrepreneuriales qu’il encourage ou parce qu’il transforme l’entreprise et la société au profit d’une relation plus équilibrée entre hommes et femmes.
L’IA, marqueur d’une révolution numérique et sociétale
Le développement à grande échelle d’applications d’intelligence artificielle constitue le prochain enjeu majeur d’inclusion des femmes. Il existe aujourd’hui à la fois une tension sur les compétences, les profils formés et à former, mais aussi un enjeu éthique fort lié à l’inclusion des femmes.
Nous devons accompagner l’arrivée de ces technologies dans notre quotidien et celui des entreprises. Cela signifie qu’il faut comprendre, sensibiliser, former et préparer chacun à saisir les opportunités de métiers que nous ne connaissons pas tous encore.
La pénurie de talents, et donc de femmes, dans les métiers de l’IA n’est un secret pour personne : une étude récente menée par le magazine Wired et la start-up canadienne Element AI montre que seuls 12 % des leaders dans le domaine du machine learning sont des femmes !
L’enjeu de la tech inclusive réside également dans le développement d’une IA responsable et éthique, ce qui passe par la création d’algorithmes qui ne reproduisent pas de biais sexistes, évoquée par Arbia Smiti lors de notre talk. Favoriser une vision commune et éthique de l’IA relève de notre responsabilité citoyenne à toutes et tous.
Microsoft, entreprise inclusive
Notre échange passionnant m’a amenée à réfléchir sur mon parcours personnel. En effet, si rien ne me prédestinait à intégrer cet univers très masculin au départ, je n’ai pas rejoint Microsoft par hasard. En France, les femmes y sont plus présentes qu’ailleurs dans la tech. Elles représentent ainsi 32% des « Microsoftees » alors que 25% des collaborateurs en moyenne sont des femmes dans les entreprises de la tech. Notre comité de direction est paritaire, et au-delà du mouvement initié au sein de notre entreprise, c’est la contribution de Microsoft à son écosystème, y compris sur le sujet de la diversité, qui m’a séduite.
En effet, en 2018, Microsoft France a ouvert la voie en inaugurant, avec Simplon, la première école IA en France destinée aux personnes éloignées de l’emploi. Une formation intensive de sept mois au code et aux technologies de l’IA, suivie d’un contrat de professionnalisation d’un an au sein d’entreprises partenaires de Microsoft sur ce projet.
En moins de deux ans, treize Ecoles ont été lancées avec notre écosystème à travers toute la France et 250 apprenants incluant de nombreuses femmes ont déjà été formés. Nous avons notamment lancé une promotion « Ambition féminine » composée à 80% de femmes et nous nous sommes d’ailleurs engagés en décembre dernier à ce que l’Ecole IA Microsoft accueille 50% de femmes d’ici 2021.
Toutes ces actions ont pour objectif de faire émerger les fameux rôles modèles féminins de l’IA et de la tech de demain dont nous parlions l’autre soir. #Jamaissanselles, cela s’entend, ce n’est pas #Toujourssanseux, c’est la revendication d’agir vraiment #Toujoursensemble.
Pour poursuivre ce mouvement, je vous invite à me retrouver le 21 avril prochain pour l’édition 2020 du Digital Women’s Day.
*Performance économique et sociale des start-up en France EY – Baromètre 2017
Chief Digital & Customer Experience Officer
4 ansMerci Cathy Mauzaize pour d’organisé ce moment de partage. Les Digital Ladies & Allies sont sur la brèche pour agir en faveur d’un industrie numérique plus inclusif !
Global Women's Catalyst for the Future of our Planet
4 ansComme vous le dites toutes "Le numérique, est une opportunité d’indépendance pour les femmes " Cathy Mauzaize, simple, dans le numérique il n'y a pas de chômage ....
Global Women's Catalyst for the Future of our Planet
4 ansOn a absolument besoin d'étudiantes dans les filières STEM et pour cela il faut de plus en plus de role model dans le numérique. Et puis s'il faut se méfier des algorithmes programmés uniquement par des hommes, il faut donc que plus de femmes s'y lancent.
Directrice Commerciale @Alliancy | Construisons l'avenir du numérique ensemble | Women In Tech
4 ansExcellente initiative !
Chief Technical Officer DATA4 Group
4 ansN’oublions pas non plus tous les métiers techniques annexes au numérique: data centers, customers service manager, tous les métiers autours de l’environnement... des métiers passionnants avec encore trop peu de femmes