Ne pas trop compter sur ses "amis"
On avait salué Jérôme Cahuzac pour son applomb et la taille de la ficelle, on reconnaît à Nicolas Sarkozy un certain talent, on a oublié les ennuis de Jacques Chirac, mais il est probable que la « médiocrité » du comportement de François de Rugy ne fasse même pas sourire.
Rejeté par ses amis verts, l’ex. ministre négocie habilement le virage Macron. Les premiers faux pas des marcheurs lui ouvrent la porte de la présidence de l’Assemblée Nationale.
Celui qui se plaint aujourd’hui de la vie politique et des blessures qui s’étendent à sa famille a pourtant un parcours sur lequel bien peu auraient parié.
Personnage falot, il a bien du mal à tenir une Assemblée que la plupart des élus découvrent. Il est vrai qu’il y toise quelques grandes gueules qui entendent bien compenser le petit nombre par un réel talent oratoire.
Courtisan, donc débiteur, il remplace sans plaisir la star des verts, Nicolas Hulot, à une fonction qu’on lui croyait sur mesure. Ministre d’Etat, bien sûr !
Malgré ses hautes fonctions et l'importance des enjeux, François de Rugy ne parvient toujours pas à se faire un nom public.
Quand à se bâtir une réputation, qui l’aurait protégé en cas de coup dur, il ne peut que constater qu’il est plus facile d’inviter de faux-amis que de les mobiliser.
Personnage ennuyeux, il est rarement à la hauteur de la fonction dès qu’il s’agit de convaincre. Son apparente loyauté reste sa principale qualité. Un obligé, comme beaucoup de marcheurs.
Peu doué pour doper l’audimat, le discret personnage prend toutefois rapidement goût aux honneurs, aux ors et apparats des palais de la République.
Imprudent et maladroit, encouragé par une épouse peu inspirée, il creuse son propre piège, sous les sarcasmes des vieux politicards.
Cahuzac ou Fillon s’étaient plaints aussi de la cruauté des médias et de leurs collègues.
Affirmer qu’un homme politique n’est jamais battu ne correspond plus à la réalité de l’époque.
Le tribunal de l’Opinion est souvent moins indulgent que la Justice.
Pino