Ne vous empêchez pas de rêvasser
La définition que donne le dictionnaire du terme « rêvasser » est quelque peu péjorative : « laisser la pensée, l'imagination se perdre en des rêveries vagues, changeantes et souvent chimériques ».
En réalité, en l’absence de stimuli externes (sonneries de téléphone, bruits de conversation), il est vrai que le cerveau glisse dans la rêverie, mais il est faux de prétendre que cette activité soit inutile, bien au contraire. Depuis des temps immémoriaux, la soi-disant inactivité cérébrale a mauvaise presse. On la confond avec la paresse qui, selon l’adage, est mère de tous les vices.
À Vancouver, au Canada, le laboratoire The Cognitive Neuroscience of Thought, spécialisé dans l’étude de la rêverie, lève un certain nombre d'idées reçues.
Repos de façade
Lorsque le cerveau, en apparence, cesse de focaliser son attention sur une activité, le réseau du « mode par défaut » entre en opération. Ce réseau joue un rôle fondamental dans le traitement des souvenirs personnels et de la construction de l’identité. Loin d'être au repos, le cerveau est donc actif.
S’adonner à la rêverie recoupe en réalité une palette étendue d’activités cognitives, des pensées fantasmatiques jusqu'à la planification ou la génération d’idées créatives. Mais, dans tous les cas, la rêverie produit un débit chaotique d’idées de toutes sortes qui franchit les seuils de la conscience de manière inopinée et incontrôlable.
La fondatrice du laboratoire, Kalina Christoff, compare l’esprit humain à un système musculaire basé sur l’activité de forces opposées. Lorsque vous contractez les muscles de votre bras, par exemple, un muscle se contracte en même temps qu’un autre se détend. Étirer le bras, et c’est le processus inverse qui s’enclenche.
Notre culture occidentale encourage la concentration, souligne le professeur Christoff, et décourage tous les autres modes de pensée que nous pratiquons lorsque nous sommes seuls et livrés à nous-mêmes.
Associations d'idées
La flânerie a ses vertus, dont l’une des principales, rajoute Kalina Christoff, est d'éliminer la censure. La flânerie permet d’établir des connexions que l’esprit ne serait pas en mesure de faire autrement.
Jean-Jacques Rousseau, dans Les Rêveries du promeneur solitaire, décrit la jouissance qu’il éprouve à rêvasser et indique un des rôles importants de la rêverie : la place qu’elle laisse à l’imagination.
Quelquefois mes rêveries finissent par la méditation, mais plus souvent mes méditations finissent par la rêverie, et durant ces égarements mon âme erre et plane dans l’univers sur les ailes de l’imagination, dans des extases qui dépassent toute autre jouissance.
En fait, rêvasser est essentiellement un processus créatif. Dans l’imagination du flâneur, de multiples possibilités s’offrent à lui, certaines originales, voire bizarres. La rêverie s’oppose à la pensée analytique qui occupe encore dans les corpus pédagogiques actuels toute la place.
Einstein lui-même avait parfaitement compris les pouvoirs que recelait la rêverie. Il pensait que cette capacité de l’esprit humain lui permettait de relier différents concepts, qu’il s’agissait d’une des seules voies possibles pour la production d’idées nouvelles.
Un équilibre à trouver
Existe-t-il des lieux propices à la rêverie ? Des moments dans la journée qui se prêtent plus que d’autres à cette pratique ? Pour certains, ce sera au lever du jour. Le lieu et le moment varieront selon chaque individu. Il est important de se rappeler que la rêverie est une pratique qui devrait être tolérée et reconnue pour ses bienfaits. Le cerveau a besoin de ces moments de pause et de réflexions chaotiques pour contrebalancer l’influx de données de toutes sortes qui nous bombardent quotidiennement.
En fait, où que nous soyons, notre esprit se prête tout naturellement à cette activité cognitive singulière (car il s’agit bien d’une activité), comme le souligne Rousseau :
« La rêverie peut se goûter partout où l’on peut être tranquille, et j’ai souvent pensé qu’à la Bastille, et même dans un cachot où nul objet n’eût frappé ma vue, j’aurais encore pu rêver agréablement. »
Commment pratiquer la rêverie de manière plus active (et sans culpabilité) ? C'est l’exercice de la semaine, _Rêveries et autres gourmandises !
C'est demain le grand jour, voici le lien pour ceux et celles parmi vous qui souhaitent participer à ma classe de maître, 5 étapes pour trouver sa zone de génie, à la fin, j'ouvre les inscriptions au programme Ma vie telle que je l'imagine jusqu'à jeudi seulement, ensuite il ne sera pas possible de rejoindre le programme avant plusieurs mois.
Pour moi, c'est le socle fondateur, tout ce que je construis depuis trois ans repose sur les analyses que j'ai faites en concevant ce programme. Cela m'a pris plus d'un an, j'ai fait tous les exercices moi-même et j'ai attendu de voir les résultats. Un travail en profondeur pour ceux qui souhaitent mieux se connaître et prendre de meilleures décisions. Si être accompagné pour un travail introspectif vous intéresse, cela est susceptible de vous intéresser.
Sylvie Gendreau est la fondatrice des Cahiers de l’imaginaire et de La Nouvelle École de créativité. Elle enseigne également la créativité aux doctorants de l'École Polytechnique de Montréal et de l'UQAT. Cet article est également publié sur son blog, Le laboratoire créatif, et sur le site The Conversation France.
Aide-soignant en EPHAD chez Croix-Rouge française
5 ansJamais !
Business Developer Manager chez Lyreco Group
5 ansLa rêverie permet déjà de se poser, se détendre, parfois réfléchir. . Lorsque mes enfants, petits, me disaient, je ne sais pas quoi faire, je disais, qu'elle chance, profitez en pour rêver, imaginer. Aujourd'hui grands, je crois que cela leur arrive de rêver sans de moindres interférences connectées.
DAF/CFO/Directeur Controlling - pilote la performance opérationnelle, conduit le changement et optimise les processus | Anglais-Allemand courants | Industries Verre-Pharma-Auto-Métallurgie
5 ansJe dois avouer que les 2 meilleurs moments pour moi de rêvasser, peut-être paradoxalement, c’est le footing plaisir et la chaise longue! En revanche, je ne saurais dire lequel entraine le plus de créativité! Chacun son truc, non?
J'aide vos publics ou je vous aide vous à couper, récupérer et vous projeter, avec la méthode Caycedo 🌱 🌿 🌳
5 ansPensez-vous Sylvie Gendreau que la rêverie associée à une activité, type vélo, marche, jardinage, soit aussi stimulante ?
Chargée de mission culturelle chez Mairie de Mulhouse
5 ansLa rêverie favorise l'inspiration et permet parfois de trouver la solution à une problématique...associée à une micro-sieste elle peut faire des merveilles ; c'est le cas pour moi qui suis neuro-droitière et paresseuse active !