Notre engagement pour l'emploi des personnes handicapées

Notre engagement pour l'emploi des personnes handicapées

Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, a engagé une concertation sur la réforme de la politique de l'emploi des personnes handicapées. Le handicap est une question essentielle pour la société et donc pour tous les dirigeants d'entreprises. Nous faisons beaucoup, mais nous pouvons et voulons faire mieux. Nous avons constaté ce qu'apportent des talents différents, des personnes « autrement capables » à l'efficacité de nos entreprises et à la fierté de nos collaborateurs. Seule une personne handicapée sur trois bénéficie aujourd'hui d'un emploi, contre deux personnes valides sur trois. Un tiers des entreprises atteint le seuil légal des 6 % et près d'un quart n'emploie aucune personne handicapée alors que la loi a été votée il y a trente ans !

Pour paraphraser la devise des JO, alors que les Jeux paralympiques viennent de s'achever en Corée du Sud, nous appelons de nos vœux une politique de l'emploi des personnes en situation de handicap qui reprenne ces critères : plus vite, plus simple, plus efficace. En harmonie avec les intentions affichées par la ministre, nous souhaitons des mesures de simplification et d'amélioration des conditions d'accès des travailleurs handicapés au marché du travail. Certes, imposer des quotas est un moyen efficace et nécessaire pour favoriser l'embauche des personnes handicapées. Mais donner le sentiment de contraindre de façon punitive, voire coercitive les entreprises n'est pas une bonne pédagogie. Il faut replacer les employeurs comme des acteurs de cette politique et accorder une place élargie à leur engagement négocié dans le cadre du dialogue social au travers d'accords de branche, de groupe ou d'entreprise sur l'emploi des personnes handicapées. Nous nous engageons à participer à la concertation, et nous souhaitons que cette concertation soit la plus large, visible et lisible possible. Dans ce processus, aux côtés des entreprises, les personnes handicapées et leurs représentants ont la toute première place.

Deux priorités se dégagent à nos yeux. La première consiste à simplifier l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés en l'intégrant dans la déclaration sociale nominative. Grâce au numérique, quelques clics devraient pouvoir remplacer des heures consacrées à de la paperasserie. Ces heures seraient bien plus utiles à embaucher et à encadrer les salariés handicapés. « Renseigner » plus de 70 données administratives pour embaucher un travailleur handicapé n'est pas seulement inepte, c'est un formidable repoussoir, et cela prive de talents rares. Préférer payer plutôt que d'employer des travailleurs handicapés est la pire des options. La seconde priorité est de repenser l'offre de service à destination des personnes handicapées et des employeurs. L'accès à la formation ne doit faire aucune discrimination entre personnes valides et handicapées. C'est aussi à cette condition, en permettant la montée en gamme des compétences, que leurs profils seront davantage retenus par les entreprises. Par ailleurs, l'essor du travail à distance, en particulier dans les grands groupes, et la multiplication des outils numériques doivent permettent de faire coïncider l'offre d'emplois et la demande émise par les personnes handicapées. Les employeurs devraient pouvoir compter sur une plateforme simple et efficace qui, s'appuyant sur une base de données nationale à construire, repérerait les talents, ferait coïncider les besoins des personnes et ceux des entreprises.

Cette réforme ne peut faire l'impasse sur la gouvernance et le financement de la politique de l'emploi liée au handicap. Nous proposons de séparer collecte et redistribution des fonds, pour être au plus près du terrain et des besoins. Les problématiques auxquelles nos entreprises sont aujourd'hui confrontées sont trop complexes pour que l'on continue à se passer de certains profils, de certaines compétences et expertises. Il est temps de s'en rendre compte. Tel est notre engagement.

Tribune parue dans Le Figaro.fr le 01/04/2018 et co-signée aux côtés de 44 personnalités et dirigeants de grandes entreprises : Philippe Arraou, Sébastien Bazin, Vincent Bolloré, Martin Bouygues, Philippe Brassac, Philippe Castagnac, Henri de Castries, Jean-Louis Chaussade, Jean-Pierre Clamadieu, Jean-Michel Darrois, Pierre-André de Chalendar, Dominique de la Garanderie, Dominique Desseigne, Antoine Frérot, Bernard Gainnier, Louis Gallois, Denis Kessler, Daniel Kurkdjian, Henri Lachmann, Robert Leblanc, Jean Lemierre, Thierry Martel, Didier Martin, André Martinez, Gérard Mestrallet, Alain Minc, Jean-Charles Naouri, François Pérol, Yves Perrier, Patrick Pouyanné, Pierre Pringuet, Sami Rahal, André Renaudin, Stéphane Richard, René Ricol, Augustin de Romanet, Philippe Salle, Jean-Dominique Senard, Jean-Pascal Tricoire, Philippe Varin, Bernard Vatier, Philippe Wahl, Rémy Weber et Serge Weinberg.

Brunhilde MANSENCAL

Adjointe au Chef du Service Départemental PMI-SANTE chez DEPARTEMENT DE VAUCLUSE

6 ans

Sans parler du versant employeur, les commentaires précédents s'en étant chargé, je souhaite ajouter que sur le versant personnes handicapées nous parler d'insertion professionnelle et de meilleures conditions de travail devrait également rimer avec reprise des textes de lois existants car moi-même travailleur handicapé dans la fonction publique et obligée par mon handicap à prendre un temps partiel de droit pour rester dans l'employabilité, je suis pénalisée au niveau de la cotisation retraite (perte de trimestres au prorata du temps partiel) et sauf à sur cotiser je suis victime d'une double peine financière par le temps partiel de droit avec baisse de salaire et pour la sur cotisation retraite ; alors qu'une personne décidant d'avoir trois enfants bénéficiera d'une prise en charge financière de sa sur cotisation retraite pour un temps partiel de droit. Mais il semble que les politiques de natalité sont bien mieux pensées que celles relative au handicap.

Georges- Marie CANLERS

Président d'Honneur chez Association Cadres Côte d'Opale: Membre du C.A. AMIE du Boulonnais et d'autres Assos au service du retour au trava

6 ans

Nous espérons une grande reprise qui ouvrirait à de nombreux emplois, quelque soit le type de personne 3/3

GERARD STEIDL

Technicien chez ENGIE Cofely France

6 ans

Bonjour Pourquoi ne pas penaliser les Grands groupe qui ne jouent pas le "jeu" et qui se cache derrière des lois inapproprié a ce jour en invoquant de "faux"problèmes GS

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