Nous étions au #Deeptech Tour à Montpellier!
Être entrepreneuse avec un doctorat, voilà une histoire qui me parle.
Hier sur le Campus Arnaud de Villeneuve de l'Université de Médecine de Montpellier, @BPI France entamait son tour de France de la #Deeptech. Deeptech? Un nouveau mot pour un phénomène un peu plus ancien, mais qui méritait bien un coup de projecteur, tant les histoires des chercheurs-entrepreneurs sont fascinantes. Retour sur un événement à la lumière de notre expérience.
En introduction, réunissant @Pascale Ribon (BPI), @Philippe Augé (Université Montpellier), @Philippe Nérin (SATT AxLR) et @Chantal Marion (M3M), une table ronde a axé son propos sur le dense écosystème montpelliérain, permettant de faire de son #innovation issue de la Recherche un brique entrepreneuriale... voire une entreprise. Oui, notre territoire est un véritable catalyseur de forces vives au service d'un porteur de projet, chercheur ou non. Oui, l'écosystème est favorable.
#Connaixens est le fruit de cet écosystème. Issue d'un projet de recherche du laboratoire #CITERES de l'Université de Tours, et m'étant établie à Montpellier, j'ai pu bénéficier de cet accompagnement de premier plan. Incubés tour à tour à @Alter'incub LR, puis à #LRI ayant rejoint la @SATT AxLR, mon innovation a été soutenue par une bourse #French Tech Émergence de @BPI France.
Qu'en ai-je retiré? Une mutation véritable. Des relations humaines fantastiques. Des soutiens sans failles. Le fossé le plus grand fut certainement la marche de la commercialisation et du marketing, un langage qui m'était bien étranger. Aujourd'hui, nous sommes à mi-parcours, et pourtant que de chemins parcourus!
Pourquoi à mi-parcours? Car notre innovation peine à percer son marché - immaturité, changement de paradigme, absence de financement - et ce, malgré toute la bienveillance qu'elle recueille de nos prospects nombreux sur tout le territoire français. Et grâce au Deeptech tour et aux retours d'expériences précieux qu'ont formulés les entrepreneurs-témoins, je suis confortée dans l'explication que je donne à ce phénomène : nous avons produit une innovation de rupture. L'absence de finances publiques dédiées à ce type d'expérimentations chez nos clients nous pose questions. Celles-ci sont tournées vers les intrapreneurs publics, belle idée, mais belle concurrence également. Les difficultés rencontrées pour inspirer plus de transversalité ou une mutation des pratiques demandent encore du temps. La remise en question et la confrontation aux usages est permanente. Aussi, nous tendons à faire muter une part de notre activité vers l'accompagnement de cette innovation, pour faire la transition.
Alors oui, comme le soulignait Nicolas Jerez, président et fondateur de #Bulane, aborder le marché en douceur, le convaincre, être un prophète, voilà une méthode commerciale qui s'apprend. Je pense qu'elle doit être accompagner au plus près.
Les financements sont accessibles à qui s'en donnent les moyens. La confiance que m'a accordée BPI France reste un pas important dans notre processus d'émergence. Cependant, cet accès facilité peut parfois faire peur, ou mettre en difficulté financière l'entrepreneur, car aucune aide n'est gratuite. Il s'agit d'un investissement et d'un engagement de l'entrepreneur. Un prêt se rembourse, une subvention s'obtient sur conditions de fonds propres... Aussi faut-il être sûr de son sujet, de vouloir le poursuivre après la thèse, de ne pas s'en être lassé.
Et on peut être sûr de son projet, être sûr de ses associés et de ses partenaires, avoir un prospect en ligne de mire et à un moment, être bloqué par manque de trésorerie personnelle. Atteindre son premier client est une véritable aventure! Je pense ainsi que l'écosystème est perfectible sur ce point particulièrement entre l'aide et le client. Le système aidé est bénéfique dès lors qu'il fait effet levier pour une première vente, et constitue ainsi une référence. Faut-il conditionner l'aide à l'engagement du client, de l'early-adopter? Je ne pense pas, ce serait nier la rupture. Ou bien faut-il subventionner l'innovation sans engagement risqué de l'entrepreneur ? Quelle garantie alors pour l'investisseur? Ou encore doit-on prolonger la durée des aides pour les adapter à ces marchés longs à persuader? A mon sens, le sujet reste entier. D'aucuns me répondraient la levée de fonds? Je leur répondrai qu'il n'est pas évident pour un chercheur d'admettre une telle désappropriation de sa recherche, même si tout peut être "cadré". Partir d'un doctorat pour créer une entreprise, c'est à mon sens, créer son emploi, celui de ceux que vous formez à votre innovation et changer le monde (C'est mon côté ESS)!
Ajoutons que la Deeptech ne concerne pas que les sciences "dures". Celles-ci ne sont pas les seules porteuses d'innovations sociétales, loin sans faut. Absentes des exemples proposés hier - et je le regrette, les Sciences humaines et sociales doivent avoir leur place à l'occasion d'événement comme le Deeptech Tour. Jugez plutôt l'événement bisannuel Les Innovatives de l'#INSHS! Chaussant par ailleurs ma casquette de coach #Pépite, je croise de nombreux étudiants et jeunes chercheurs des SHS qui souhaitent innover. Nous devons les accompagner. Et pour eux la marche est plus grande encore.
En tant que Docteur, la question de la Propriété intellectuelle a également été un long sujet de débat pour un "transfert" de ma thèse à l'entreprise. En tant que 1ère start-up SHS de mon Université, j'ai essuyé quelques plâtres ;-). Si le brevet est la preuve de paternité/maternité indéniable des scientifiques, les SHS ne peuvent breveter un savoir-faire, une méthodologie... L'écosystème est parfois un peu démuni sur le sujet. Des réflexions pourraient être menées pour décliner le brevet vers l'innovation sociétale. Suggestion.
Je ne conclurais pas toutefois sur une note négative, tant l'événement d'hier a été porteur d'énergie pour moi, docteure-entrepreneuse! Je répéterai ici ce que j'ai confié en marge de l'événement à un doctorant en passe de sauter le pas : l'innovation est certes une aventure extraordinaire, dans la Recherche comme dans l'Entrepreneuriat, mais il ne faut pas oublier l'Innovateur. C'est elle/lui la force du projet. Votre projet tel que défini à un instant T ne doit pas vous limiter.
Vous êtes le Talent!
Votre idée peut muter 3, 4, 5 fois - nous entamons chez Connaixens notre 4e mutation -, il ne faut pas y voir un échec mais une capacité d'adaptation. Ne restez pas enfermer dans une idée, vivez les opportunités, surfez sur votre vision pour en extraire ce qui peut marcher à plus ou moins court terme, le temps que votre innovation voit le jour - ou non!
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