Nous sommes des êtres incroyablement complexes
Impossible pour nous de dire qui l’on est en quelques mots. Impossible même d’appréhender totalement tous les recoins de notre personnalité. Nous avons notre histoire et nos histoires, nos zones d’ombre et de lumière. Il y a une partie en nous qui a accès à des informations et une autre partie qui a comme mission de maintenir le système en cohérence et qui peut décider de refouler des informations dans un endroit inaccessible à notre connaissance consciente.
Nous sommes un système complexe au milieu d’autres systèmes complexes. Les chercheurs en sciences humaines, les médecins, les thérapeutes tentent de connaitre de plus en plus finement.
Nous avons différents rôles à jouer dans différents systèmes :
les systèmes familiaux : la famille d’où l’on vient, celle que l’on a pu créer, celle que l’on a rejointe peut-être. Nous pouvons avoir un rôle dans la société selon notre place et notre âge. Enfant dans une crèche, élève dans le système scolaire, étudiant, professionnel, retraité. Nous avons des activités qui nous donnent aussi d’autres rôles à jouer dans des univers aussi variés que le monde de la création, le monde culturel, associatif, spirituel, politique, sportif …
Nous sommes constitués d’un corps avec tous ses systèmes internes étroitement liés à notre Adn, à notre propre génétique, à notre capacité plus ou moins grande à résilier les maladies, les traumatismes.
Nous sommes constitués d’une psyché avec tous ses systèmes internes étroitement liés à nos ancêtres, à notre histoire de vie et à notre capacité plus ou moins grande à résilier les blessures narcissiques et les traumatismes.
Et combien sont puissants en nous les liens corps / esprit : Quand le corps somatise les blessures de l’âme et quand l’esprit vient renforcer les défenses de guérison du corps par exemple.
Beaucoup de chercheurs se spécialisent pour connaitre de plus en plus finement l’un ou l’autre des systèmes et des sous-systèmes.
En psychologie, les parties de la personnalité ont été mises en lumières par Freud par sa théorie du moi, du ca et du surmoi complété par les types psychologiques de Jung , par Eric berne et l’analyse transactionnelle par sa théorie des états du moi, par la PNL et sa théorie des méta programmes, par l’hypnose est sa théorie sur le conscient et l’inconscient par tous les apports de la psychiatrie qui analysent les états psychotiques.
Chacun à sa manière tente de mettre des mots sur la complexité des parties de notre personnalité, les relations intra- psychiques que l’on peut avoir entre soi et soi et les stratégies de survie que l’on met en place pour que l’harmonie se maintienne au mieux de ce qui se passe.
Ainsi le refoulement, les manifestations polarisées, fusionnelles ou violentes pour soi ou pour les autres ne sont que des parties qui sont là pour maintenir le système en place et pour éviter que les émotions ne deviennent trop envahissantes , tandis que d’autres parties censures, tyrannisent, jugent et condamnent pour prendre les rênes du système.
Moi comme thérapeute et dans la lignée de bien des professeurs et des maitres que j’ai pu lire ou rencontrer ou être enseignée , j’ai la croyance que tout au fond de nous, dans un espace qui est appelé selon notre conception du monde , pleine conscience , ou inconscient , ou Dieu ou Self il y a un endroit qui sait , qui est rempli d’amour ,de confiance , de compassion et de curiosité et qui alors même que l’on y accède peut remettre tout le système en harmonie . Tout le travail thérapeutique est là. Mettre toutes les parties de la personnalité en sécurité pour que l’on puisse accéder à cette partie de nous qui sait. Cette partie que je crois vivante éternellement même après notre mort.
Nous les thérapeutes, nous avons aussi cette partie-là en nous. C’est à elle qu’il faut se connecter quand on est en écoute active de l’autre. Cette partie confiante, d’amour inconditionnel, de curiosité et d’ouverture , loin des théories et des protocoles standardisés.
Et comme nous aussi, nous avons nos propres stratégies, il peut y avoir des moments où en face d’un client/ patient, nous n’arrivons pas à accéder à cette partie de nous bienveillante et sans jugement, il est temps alors pour nous d’aller en supervision pour comprendre ce qui se re- joue en nous là-dessous.
La mienne ne sait qu’une seule chose : que ce n’est pas moi qui sait et que mon seul travail est de permettre à mon patient / client d’ouvrir son espace intime ou siège son amour inconditionnel, sa curiosité et sa capacité à fluidifier les liens entre toutes les parties de sa personnalité pour que les peurs, les colères et les tristesses soient reconnues et honorées. Cette partie si puissante et si écologique peut alors mettre en place, elle-même, un travail d’harmonie sensible pour le bien de la personne tout entière.
Décembre 2017