Nouvelles technologies: comment faut-il repenser l'offre et la demande?

A quelques mois de l’ouverture de notre nouvelle Licence E-Commerce et Marketing Numérique, je ressens le besoin d’évoquer le contexte et les facteurs d’évolution du marché, des entreprises et des métiers, et aussi le besoin d’ouvrir la voie à une réflexion collective sur ce sujet des nouvelles technologies et de leur impact sur notre réalité.

L’essor des nouvelles technologies et de l’Internet, le contexte économique depuis une dizaine d’années et les questions liées à l’environnement, sont autant d’aspects qui ont révolutionné tantôt progressivement, tantôt de manière fulgurante, les comportements d’achats des consommateurs et corollairement les pratiques des entreprises et des organisations.

Le numérique est devenu une culture dont il est désormais quasiment impossible de faire l’économie tant au niveau du particulier que de celui de l’entreprise.

L’imminence rendue possible par les nouvelles technologies est elle-même induite par l’urgence à consommer dans un espace-temps où se chevauchent désirs et possibles, et où convergent sphère physique, sphère digitale et sphère biologique.

Les rapports de force s’en trouvent sensiblement modifiés : de simples quidams s’autoproclament influenceurs, ils font et défont les « rois » et leurs prescriptions impactent le réel.

La majorité des particuliers que nous sommes est engagée plus ou moins consciemment dans une réciprocité qui puise sa force dans la traçabilité de ses pérégrinations virtuelles, offrant ainsi aux professionnels de l’offre l’opportunité de mieux comprendre les attentes pour mieux y répondre, de tout savoir pour mieux manipuler, et de s’adapter pour survivre à la « déloyale » concurrence du peuple qui ne se contente plus d’acheter .

Une veille constante s’engrène, des 2 côtés de la frontière mouvante et ténue qui réorganise constamment l’espace de l’offre et de la demande.

Prolongements physiques de nous-mêmes les objets technologiques font au mieux partie de nous, au pire nous traversent en nous offrant à vivre une expérience que nous pourrions qualifier de « digisyque », qui rend lisible notre invisible, qui rend possible l’effacement des limites : une cybernétique garante d’une immanence et d’une homogénéité inévitables mais presque incongrues…

Le client veut désormais vivre une expérience : le produit seul n’est plus suffisant, faute de combler cette part immatérielle et « trans-humaine » de nous-mêmes qui nous amène, plus que jamais maintenant, à rechercher un sens aux choses; et les professionnels qui l’ont compris ont tout compris…

Plus qu’un produit, ils proposent une solution, une réponse, un « meta-produit » dont le besoin se justifie : acheter pour se racheter ? Acheter, caution de moralité ?

Et pourtant, dans le même temps, la notion de bien de consommation s’érode au profit d’une circularité de la possession qui se voit progressivement démise de sa matérialité. On n’achète plus forcément pour posséder, on achète plutôt pour exister ou pour expérimenter, pour s’affirmer ou pour partager.

Quoiqu’il en soit, nous achetons, nous consommons, maintenus que nous sommes dans une sensation constante et provoquée d’indigence qui nous pousse à nous offrir le possible et l’impossible, le matériel et son pendant immatériel.

C’est à mon sens en abordant le contexte sous cet angle que les entreprises tireront leur épingle du jeu, en proposant des réponses évolutives aux besoins, qu’ils soient fondamentaux, accessoires, irrépressibles, inexplicables ou induits ; en proposant des produits et services magnifiés en expériences ; en assumant l’intégrité des mondes virtuel et physique où convergent consommateur local et monde global dans un mix expérientiel devenu incontournable.

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