Où sont passées les présidentielles ?

Interview de Joël PONS – Président de Nouvelles Générations Européennes

30 janvier 2022 – 10 H 21

Joël PONS, au moment où Omicron semble se stabiliser à un peu plus de 300 000 contaminations jour dans notre pays, où la France préside le Conseil de l’U.E. depuis le 1er janvier dernier, où Poutine et Biden montrent les muscles, où le prix des matières premières flambent, où celui des carburants explose et où notre pays atteint les 7% de croissance et un taux de chômage au plus bas depuis 30 ans, il semble qu’Eric Zemmour prenne l’ascendant sur la campagne présidentielle française dans sa « reconquête » de l’union des droites. Faut-il s’en inquiéter ?

A 70 jours maintenant d’une élection majeure pour notre pays, on ne peut être que stupéfait du niveau dramatique de cette campagne. Et si l’enjeu n’était pas aussi important, on pourrait en rire, mais cela n’a franchement rien de réjouissant.

D’abord, si vous le voulez bien, un mot sur cette expression qui me fait bondir : « la droite de la droite ». Cela n’a aucun sens. En revanche ce qui en a un, c’est « l’extrême droite de l’extrême droite ». Celui que j’appelle « Zébulon » ou « Monsieur Z », tant il n’est qu’un polémiste totalement incapable de conduire aux destinées la France (et d’ailleurs il le sait lui-même), est entrain d’aspirer toutes les petites mains nostalgiques de la guerre d’Algérie ou anciens du FN et du GUD, d’une France raciste et homophobe, antieuropéenne et anti-paix, fidèle au « Père Le Pen », une France qui réhabilite Pétain comme un sauveur de juifs en trafiquant l’histoire dans le plus abjecte des négationnismes, refuse l’inclusion des handicapés dans notre école de la République et joue à souhait sur toutes les peurs et la faiblesse de celles et ceux qui souffrent, en agitant le chiffon rouge du « grand remplacement » et j’en passe. Je le dis haut et fort, c’est à gerber !

On a bien tort de faire des gorges chaudes et les premières pages des journaux avec ces transfuges de la haine, de l’enfermement et du renoncement. Ces aigris et ces revanchards de la politique et de la vie qui préparent déjà leurs petites places au chaud pour les législatives. Les Collard, Mégret, Pelletier, Bay, et maintenant Maréchal…Les voilà ! Et croyez-moi ce n’est pas terminé. Marine Le Pen, qui passe avec habileté du rire, aux larmes et au drame, en l’espace d’une journée, tente de reprendre la main quand elle dit haut et fort « que ceux qui veulent partir partent, mais qu’ils le fassent maintenant ! ». Mais sa campagne est pliée d’avance et il faut préparer l’après Marine. Tout ce joli petit monde le sait bien, à commencer par son père qui ne croit plus en elle depuis bien longtemps, depuis qu’elle à fait du RN un pseudo parti endetté de « l’extrême droite douce ». Cela fait plus de trente ans que la série « LE PEN » est sur les écrans, et les chaînes de l’extrême, comme C8, ont décidé de changer le programme.

Vous allez peut-être un peu vite en besogne, Marine Le Pen est toujours à 17 % dans les sondages à égalité avec Pécresse ?

Ce n’est clairement plus une question de sondage, c’est une question stratégique qui vise essentiellement à s’organiser pour les grandes manœuvres de l’après présidentielles, pour les élections législatives intermédiaires devenues une véritable question de survie et d’avenir pour les appareils politiques totalement en lambeau. Tout le monde commence déjà à enjamber avril. A tel point que l’on peut se poser la question de savoir « où sont passées les présidentielles ? »…Ne nous leurrons pas, l’enjeu est de taille, y compris pour Emmanuel MACRON, qui devra agir fort et clair pour éviter une cohabitation, si jamais il l’emportait au soir du 24 avril. 

Vous pensez qu’Emmanuel Macron a toutes les chances de l’emporter ?

Le Président ne s’est pas encore déclaré candidat certes, mais désormais ça ne saurait tarder. Il attend simplement le verdict du Conseil Scientifique pour être assuré qu’Omicron passe bien de la souche d’origine du virus à sa propre souche Omicron, le transformant du même coup en une simple grippette très contagieuse, mais totalement gérable à long terme. Nous sommes encore dans l’esprit de la prudence d’un plateau, mais les contaminations baissent légèrement en France et nos voisins européens, frappés avant nous, commencent à libérer leurs populations du joug des contraintes et des atteintes aux libertés individuelles.

Macron, qui a « des fourmis dans les jambes », prépare avec ses équipes une campagne très puissante, à un niveau qui dépassera tout le monde. Et comme l’a dit dernièrement l’ancien premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, il est le « plus jeune et le plus compétent ». Il sera bien difficile pour ses concurrentes et concurrents de lutter contre une croissance à 7%, un chômage en recul comme jamais, et malgré quelques couacs mémorables, contre une bonne gestion protectrice et efficace de la pandémie de la Covid-19 qui, grâce au « quoiqu’il en coûte » et au plan de relance de 100 MDS d’euros, a permis d’éviter une terrible catastrophe sociale et économique. Il y a bien des moments où « le travail doit payer plus », comme le dirait si bien Valérie Pécresse, dont la campagne commence à sérieusement patiner. Et ce n’est certainement pas la « Primaire Populaire » de Taubira et ses 467 000 inscrits, primaire faussée par les Mélenchonnistes, ni les progrès de Jadot dans ses propositions climatiques et sociales, qui pourront y changer quoique ce soit.

Et puis, soyons objectifs, regardons les choses en face. Dans cette période particulièrement inquiétante, où la diplomatie tente d’éviter le pire pour empêcher une invasion de l’Ukraine par Poutine, qui est le mieux placer pour gérer la crise ? Celui qui est le plus européen des européens et qui s’apprête avec le Chancelier Olaf Scholz à redonner du souffle au couple franco-allemand, véritable moteur de l’Europe, Emmanuel Macron. Il est bien l’homme de la situation et  le mieux placé pour agir.

Dans une époque très instable, les français joueront la stabilité, et dans une tentative d’enfermement définitif derrière les grilles des outrances des extrêmes droites, alors que nous avons été confinés ou empêchés depuis mars 2020, la France choisira un regain d’ouverture et d’Europe, donc, suivez mon regard…

 La suite au prochain épisode !