Objectif 2024

La ligue régionale Provence Alpes Côtes d'Azur de la FFSE (Fédération française du sport en entreprise) a été créée fin 2017 sans faire de bruit pour mieux se fondre dans le paysage associatif sportif régional, fer de lance espéré d'une dynamique structurante en prévision des JO Paris Marseille 2024. Héritière de l'union nationale du sport corporatif lancée en 1952, elle devient la Fédération française du sport en entreprise cinquante années plus tard. Si 18 ligues régionales ont depuis vu le jour, le taux de notoriété de cette fédération sportive est très faible et pour cause, elle met en évidence comme aucune autre fédération sportive en France, son lien de dépendance avec le monde économique. Bien qu'usant de la même sémantique, le business du sport et le sport en entreprise sont deux univers très distincts: l'un monétise la pratique sportive quand l'autre valorise un objectif d'entreprise. En première lecture, promouvoir le sport en entreprise n'est pas un enjeu pour les chefs d'entreprises, résistants à prendre en main une (petite) partie de la santé de leurs collaborateurs et jugeant que les gains économiques marginaux sont a extraire ailleurs que sur les aires de pratiques sportives. En seconde lecture cependant et avec un peu plus de hauteur et de profondeur, les entreprises qui promeuvent le sport et le bien être, sont dans l'ensemble récompensées en matière d'adhésion, de développement personnel, de reconnaissance, de notoriété et in fine de performance économique. Alors faut il encore convaincre les décideurs économiques de l'importance de ce débat ? Malheureusement oui ! Car les progrès en France pour rapprocher ces deux mondes restent immenses. Tandis que le paysage sportif français est en pleine effervescence avec la dissolution de ses atomes publics, il se crée de nouvelles molécules agrégeant de nouveaux acteurs, bousculant les normes et les codes de bonne conduite. Ces nouveaux venus sont des entrepreneurs, des sportifs, des spécialistes du sommeil, des nutritionnistes, des psychologues, des neuro-scientifiques, des professeurs, des chercheurs, des développeurs économiques, chacun revêtant à sa façon, son habit d'influenceur d'écosystème. Dés lors, l'articulation en bon ordre des participants à cette chaine de valeur est délicate et souvent vouée à l'échec. Attendre d'une fédération ou d'une ligue qu'elle trace la route du sport en entreprise est inconfortable de par la dispersion et la dépendance des stations qui fournissent le carburant : Les entreprises ! La voie ne serait elle pas pour la fédération, d'inspirer un cadre règlementaire et fiscal attractif qui facilite les flux sur les réseaux autoroutiers, routes nationales et départementales, et pour les ligues de délivrer les permis de conduire qui vont bien ?

La région Sud dispose, dans ce contexte en mutation d'au moins deux leviers: un agenda évènementiel sportif exceptionnel et une forte demande des acteurs économiques. Parce qu'il ne faut plus tout attendre des décideurs publics, je crois en revanche à la bonne alchimie de proximité privée / publique au sein de chaque territoire ou bassin d'emplois; la promotion de la pratique sportive en entreprise n'a de sens que si elle est partagée idéalement par les grandes familles d'acteurs concernés: les collaborateurs, les dirigeants, le territoire, et l'état (contexte législatif et fiscal). Lorsqu'on nous avions fondé provence Sport & Lifestyle en 2015, autour de 8 entreprises emblématiques d'Aix/ Marseille (Sodexo, Decathlon, OM, Arema, Biotech Dental, Voyage Privé, Avenir Telecom, l'élan fut déclenché par les acteurs économiques et la planche d'impulsion le territoire ! Puisse la création de la ligue Sud Provence Alpes Côtes d'Azur, enclencher grâce aux JO 2024, un phénomène d'aspiration vertueux, susceptible d'accélérer le rattrapage de notre région vers les meilleures régions européennes, retroussons tous nos manches et jouons collectifs !