Oh no LIVE !!

'OLIVE, Oh désespoir ....n'ai- je donc tant vécu que pour cette infamie ... et pour voir flétrir' tant d'oliviers !!!, qu'avec respect pourtant toute l'Espagne admire'.

Ces quelques vers librement adaptés du Cid de Corneille résument assez bien mon incompréhension au retour d'un déplacement en Bretagne. Le long des routes on remarque de vastes pépinières qui reçoivent régulièrement et vendent des centaines de très vieux oliviers fraîchement transplantés (déportés ?), mais avec quel avenir?

En 1986, j'avais réalisé l'inventaire des arbres détruits par le Gel avec un minima de moins 12 degrés à Nantes, et dans la liste des disparus on y trouvait l'olivier! (https://seve.nantes.fr/N/Information/Meteo/Vegetaux/Constat-hiver-85.asp)

A noter cependant que les écotypes d'altitude en provenance de la Drôme ont beaucoup mieux résisté que leurs homologues des pays du sud, ils sont d'ailleurs toujours visibles au Parc du Grand Blottereau dans la partie dite méditerranéenne ou nous nous sommes efforcés de reproduire au mieux des conditions de sols bien drainantes dans un environnement rocailleux protégé.

Ailleurs beaucoup de ces arbres ne trouveront pas ces adaptations ni les conditions de développement optimales. Il devraient disparaître rapidement. Ils ne rencontreront pas sous nos climats les conditions de développement optimales, mais surtout leurs déplacements provoquent des réactions de plus en plus fortes dans leurs pays d'origine et en Espagne en particulier où les villageois interpellent les pouvoirs publics lorsqu'ils voient extraire de leurs campagnes les plus beaux spécimens plantés parfois depuis l'époque romaine...

Enfin en terme de paysage pour quelle étrange raison ces oliviers sont-ils transformés en 'arbres nuages' ou en 'porte- plateaux', bien loin de leurs formes naturelles initiales? Ils paraîtront le plus souvent incongrus ou mutilés au milieu d'un rond-point ou d'une verte prairie; une bien étrange et regrettable destinée pour ces respectables ancêtres, 'cruels souvenirs de gloire passée'(Acte I scène4) !