OPMC – Concert d’ouverture avec Yamada et Berezovsky
L’ouverture de la nouvelle saison de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a été marquée par un concert exceptionnel donné dans la salle des Princes du Grimaldi Forum. C’est le maître Kazuki Yamada qui, au début de sa deuxième saison en tant que directeur artistique de la formation, a concocté un programme éclectique, qu’il a dirigé avec fougue et maîtrise.
En guise de mise en bouche, une courte œuvre impressionniste de Claude Debussy, ‘Gigues’, extraite des ‘Images pour orchestre’, donne à entendre une promenade ‘par les rues et par les chemins’, toute en légèreté et subtilité.
Le Concerto pour piano et orchestre n° 1 en mi bémol majeur, de Franz Liszt, qui suit, est une œuvre grandiose et impressionnante par son ampleur, par ses cadences et par l’enchaînement de ses quatre mouvements. L’œuvre était interprétée par le sublime virtuose qu’est Boris Berezovsky, géant russe au style surprenant et émouvant, lauréat du Prix Tchaïkovski, vedette demandée partout dans le monde et familier des plus grands chefs et des plus grands orchestres.
Son jeu est éblouissant de virtuosité et de dextérité, il peut marteler le clavier et produire des orages de sons, et en un instant, papillonner sur les touches avec une subtilité rare, tout à la fois écrasant de puissance et surprenant de légèreté.
Il a également interprété avec l’orchestre une ‘Totendanz’ de Liszt, danse macabre faite de variations sur le thème grégorien du ‘Dies Irae’ une alternance classique de mouvements lents et vifs dans laquelle reviennent les lourds accords au piano, jusqu‘au chaos sonore du finale. Ce morceau, l’un des plus difficiles du répertoire pianistique, a littéralement subjugué les auditeurs.
En deuxième partie, l’orchestre en formation élargie (une centaine de musiciens) a interprété, avec le chœur de l’Orchestre de Paris (soixante chanteurs et chanteuses sous la direction de leur chef Lionel Sow), le poème symphonique ‘Daphnis et Chloé’, de Maurice Ravel, composé au début du 20ème siècle pour une commande des Ballets Russes.
Inspiré d’un roman grec de Longus, qui conte les péripéties des amours d’un berger et de sa bergère, compliquées par un enlèvement par des pirates, puis sauvées par l’intervention du dieu Pan, il fait la part belle à d’amples développements musicaux, des douceurs pastorales de la campagne aux nombreux rebondissements qui se traduisent par des explosions de sons.
Le chef Yamada a littéralement dansé l’œuvre tout en y entraînant les interprètes, qu’il il a ensuite tenu à faire applaudir individuellement : du grand art.
© Photos Juri Bogomaz – JC Vinaj
Ecrit par Manal - Vers l'article sur Channel Riviera
Voilà qui augure bien de la saison qui commence !