Optimiser ses licences logicielles 2/4 :
Dans le précèdent volet de cette série d’articles consacrés à l’optimisation des licences, nous avions pu voir l’impact que peut avoir une mauvaise lecture de ses achats et contrats. Dans ce volet, un peu plus technique, nous essaierons d’analyser les méthodes permettant de réduire votre consommation en licence en jouant sur les subtilités de certaines règles applicables aux configurations de vos environnements.
Étape n°2 : Jouer sur les partitions
Lorsque vous disposez de licences dont la métrique est basée sur la configuration de vos systèmes (CPU, Cores, Processeur, Vcpu..), il semble évident que le coût en licences du périmètre dépendra uniquement de vos besoins en termes de performance, donc de la configuration de vos machines. La stratégie va donc être de déterminer le besoin fonctionnel, en déduire les configurations requises et d'acquérir les licences nécessaires.
Cette méthode serait-elle la plus efficace lorsque l'on cherche à optimiser ses dépenses ?
Voici quelques exemples d’étude d’infrastructure où, en fonction de la stratégie adoptée, vous obtiendrez un même résultat opérationnel pour un coût en licence bien moins élevé.
Cas n°1 (Oracle Database sur LPAR)
Dans cet exemple nous disposons de 2 machines physiques chacune étant dotée de processeurs Power 7. Chaque serveur dispose de 3 Lpar (Shared-SMT) hébergeant une base de données Oracle Enterprise Edition. Certaines utilisent des options et/ou Management Pack, d’autres non. Nous supposerons pour l’exemple que la fonctionnalité LPM (Live partition Mobility) n’est pas utilisée. Voici le paramétrage et le coût en licences associé :
Dans ce premier scenario non optimisé, nous avons donc un coût initial de prés de 1,4M$. Comme vous le savez peut-être, la technologie LPAR est reconnue comme Hard Partitioning par Oracle. Vous avez donc la possibilité de limiter physiquement la capacité d’une LPAR afin de ne pas avoir à licencier toute la machine. Vos coûts seront donc directement liés à votre paramétrage. La subtilité réside dans le fait qu’à un instant t, votre besoin en licence ne peut excéder la capacité maximale de la machine. C’est ici que réside la source de l’optimisation.
Nous allons donc déplacer certaines LPAR et reparamétrer la capacité processeur qu’elles ont à disposition (Active cpu In Pool). Nous allons également regrouper celles qui utilisent les options et les management pack afin de profiter de ce « cappage licensing ». Voici un exemple de scénario optimisé :
Vous voyez donc que par le biais de simples paramétrages qui prennent quelques minutes à effectuer, vous pouvez réaliser une économie relativement conséquente (ici 255K$), sans compter une économie additionnelle sur la maintenance annuelle de près de 50K$. Il est important de noter que des tests de performance doivent être réalisés en amont afin de s’assurer que ces changements de configuration n’impacteront pas les performances.
Bien d’autres optimisations restent possibles (cappage des partitions etc) mais l’essentiel à retenir ici est que si vous prenez le temps d’approfondir les règles de licence des éditeurs, en prenant en compte les besoins fonctionnels, vos capacités d’optimiser les dépenses en licences logicielles n'en seront que plus efficaces.
Cas N°2 (Microsoft)
Chez les clients disposant d’abonnements MSDN, il n’est pas rare de voir des environnements de production et de développement sur des machines virtuelles au sein d’un même cluster d'hôtes de virtualisation.
Lorsque vous licenciez vos environnements en licence Windows Server Datacenter, la vigilance quant à la recherche d’économies potentielles en licences aura tendance à diminuer puisque vous pourrez déployer autant de VM que voulu. Cependant, en prenant un peu de recul on constate parfois que des environnements non productifs pourraient être entièrement regroupés dans un cluster dédié et licenciés via les droits MSDN (non soumis à licence donc).
Si vos environnements non productifs sont uniquement accédés par des utilisateurs disposant d’abonnements MSDN et si les données ne basculent pas en production, vous pouvez faire l’économie d’un cluster à licencier. A titre d’exemple, un cluster 3 nœuds Bi-processeur de 8 cœurs, en prix liste (MPSA niveau A), vous pouvez réaliser une économie de près de 27 000 €. Sur SQL Server, les économies pourraient être bien plus importantes.
La seconde étape, lorsque l’on souhaite optimiser ses dépenses en licences consiste donc à bien investiguer les règles applicables au produit que vous acquérez et à adapter vos environnements en fonction. A l'inverse, si vos environnements ne sont pas modulables, tachez de sélectionner le bon produit avec la bonne métrique en fonction du licensing associé à celui-ci. Certaines subtilités, qui sont parfois difficiles à appréhender vont avoir un impact significatif sur votre budget.
· N’hésitez pas à envisager plusieurs scénarios et à étudier diverses technologies.
· Vos équipes ne sont peut-être pas au fait de toutes les règles et n'ont parfois pas conscience qu’un simple paramétrage, sans impact pour leur activité, pourra s’avérer être extrêmement bénéfique pour les finances de votre organisation. Challengez-les sur les possibilités de "faire autrement"
· Un simple changement de configuration ou de matériel (technologie, processeur..) peut parfois être lourd de conséquence sur votre budget licence. Assurez-vous d'avoir mis en place tous les processus de validation (ou à minima d'information) concernant les changements d'infrastructure.