Oser demander !

Chères lectrices, chers lecteurs,

Vous avez le droit de demander quelque chose pour vous !

Demander, voilà qui est parfois difficile. Nous avons de bonnes mauvaises raisons pour nous abstenir de demander. Elles sont toutes inappropriées. Nous avons peur de déranger, cela va nous présenter comme incapable, ignare ou idiot(e), nous allons perdre du prestige, nous irons plus vite en cherchant nous-même, etc.

En assertivité, le droit de demander s’impose, pour avoir l’information dont vous avez besoin, l’aide qu’il vous faut ou combler tout autre demande que vous pouvez avoir : du sel à table aux moyens pour atteindre votre objectif en entreprise.

5 bonnes raisons de demander

Je voudrais vous donner cinq bonnes raisons de demander, sans complexe, sans culpabilité et en étant clair :

1.      Nul ne sait tout et il est donc normal de demander à une personne qui peut savoir ;

2.      Demander peut aider à développer des liens relationnels ;

3.      Solliciter quelqu’un, c’est reconnaître sa valeur et ses compétences ;

4.      Demander valorise la personne sollicitée ;

5.      Lorsque l’on demande de façon assertive, la personne est libre de répondre oui ou non, de savoir ou non, d’accepter de répondre ou non ; nous lui laissons la liberté de réaction.

Comment demander assertivement

Une demande doit être claire, choisissez de l’exprimer le plus simplement possible, sans précaution oratoire et avec les mots justes. Ne minimisez pas votre demande par des expressions comme : « Mais si tu ne peux pas, ce n’est pas grave » ou « Laissez tomber ce n’est pas important », … Vous avez besoin de quelque chose, demandez-le !

Faites une vraie demande, ne « tournez autour du pot », soyez direct(e) et explicite. Évitez les expressions comme : « Bon, si tu as le temps, … » ou « Ce serait bien si … » qui amoindrissent la nécessité de votre demande.

Évitez les verbes au conditionnel et utilisez des formules actives. A la place des formules comme : « Ce serait bien si… » ou « Il faudrait… » utilisez plutôt : « Pouvez-vous faire… » ou « Comment pouvez-vous … ».

Dites clairement que vous attendez une réponse que celle-ci soit positive ou non. N’hésitez pas à demander : « Quand pourrez-vous me donner votre réponse » ; « Quand pensez-vous finir ? » ; « J’ai besoin de votre réponse pour demain. ».

Ne tentez pas de faire des allusions fines ou de l’humour, vous devez être compris(e) de tous. Dire « Il y en a qui… » ou « Allez on s’y met » n’encourage pas à l’action. Le « on » est à éviter. Il vaut toujours mieux personnaliser la demande. Par expérience, je peux vous dire que les messages induits ne fonctionnent pas bien. Soit la personne ne les entend pas et elle ne peut y répondre, soit elle les comprend mais fait comme si elle ne comprenait pas pour ne pas répondre à la demande… A une demande floue vous aurez généralement une réponse incertaine (je vais voir…).

Votre question doit être suivie d’un instant de silence pour que votre interlocuteur puisse faire son choix et puisse clairement verbaliser sa réponse.

Si la demande exige un effort de la part de l’autre, laissez toujours une possibilité de dire NON à votre demande. Un non est toujours possible. Il va ouvrir à une négociation… mais ça c’est une autre histoire…

C’est à la demande faite que la personne dit non, elle ne rejette pas le demandeur. Vous ne devez donc pas vous sentir rejeté en cas de refus. Nous allons partir du fait que si une personne donne une réponse…Celle-ci est motivée ! « Je ne peux pas, j’ai piscine » est une raison valable 😉.

Vous pouvez autoriser clairement la personne à dire non à votre demande. C’est très « payant », par exemple lors d’appels de prospection. Vous cherchez à parler à quelqu’un. Cette personne a ses appels filtrés par une assistante très efficace… après plusieurs appels rejetés (la personne est absente, en réunion, sortie, en RTT,  …) vous pouvez demander à celle-ci : « Dites-moi franchement : Ai-je une chance de parler à cette personne ? Vous savez, vous pouvez me dire que non, je ne le prendrai pas mal et ainsi j’éviterai de vous déranger une nouvelle fois. ». Il y a même des cas où l’assistante se sent obligée de vous trouver un rendez-vous téléphonique !

Enfin, ne pas demander ne peut qu’aboutir à ne pas avoir. Si nous demandons, que risquons-nous ? D’obtenir ce que nous demandons au mieux ou, au pire, de se voir refuser l’aide espérée…

Les personnes ont le droit de refuser… mais ça c’est un autre droit et nous y reviendrons.

Donc pour demander : Soyez clair dans votre demande, direct dans votre formulation et osez !

Pour vous entraîner, vous pouvez demander de l’aide dans la préparation d’une tâche au bureau (nous parlerons un jour de la délégation) ou pour le nettoyage de printemps ou demander l’heure à un passant même avec une montre ou demander à aller aux toilettes dans un magasin. Le résultat importe peu évidemment.

Bonne pratique de demandeuse et de demandeur :-) !

A bientôt.

Dominique Charmes