OUALATA
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2018/11/26/a-oualata-les-vestiges-du-temps-ou-l-armee-francaise-montait-19817.html
A Oualata, les vestiges du temps où l'armée française montait la garde en Mauritanie
La cité historique de Oualata se trouve dans l’est mauritanien, à plus de 1 200 kilomètres de Nouakchott, la capitale. Fondée au VIIe siècle (au Ve siècle selon d'autres sources), Oualata fut longtemps une importante étape sur les routes caravanières transsahariennes. Célèbre pour son intense activité culturelle, la cité, alors surnommée "rivage de l'éternité", a connu son apogée au XVe siècle. Son déclin progressif a marqué le début de la prospérité de Tombouctou, sa rivale du nord du Mali.
Oualata est dominé par un fort triangulaire construit par l'armée française en 1912. On l'aperçoit sur la colline qui domine la ville (à droite sur la photo ci-dessus). Il accueillait alors un groupement méhariste.
En 1977, le fort a été attaqué par des éléments du Polisario descendus très au sud de la zone mais qui ont butté sur les défenseurs. A la fin des années 1980 (après la tentative de coup d'état d'octobre 1987), le fort colonial a été transformé en prison pour prisonniers politiques.
Au pied de la colline se trouve un petit cimetière français dont la porte, qui n'ouvre pas (il faut sauter par dessus les murets pour accéder au carré), est peinte en bleu blanc rouge. On y trouve quelques tombes qui portent les noms de militaires français morts en 1913, 1914 et 1942. L'une d'elle porte l'inscription suivante "Gull... Auguste. Sgt infanterie de marine, 19.8.1913". Une autre tombe est celle d'Albert Bonnel de Mézières qui administra la région au début du XXe siècle et qui est mort en septembre 1942 à Oualata.
Le fort est actuellement occupé par une unité mauritanienne appartenant à la Garde nationale. Il s'agit du Groupement de maintien de l'ordre et de combat n°2 (GEMOC, comparable à un escadron de Gendarmerie mobile) dont les quelques 80 hommes sont aux ordres d'un capitaine.
L'UE envisage de financer la rénovation du fort (photo ci-dessus). Rénovation des toitures et des murs, rénovation des logements etc. Une première enveloppe de 100 000 euros devrait permettre le lancement de ce chantier, comme l'explique François-Xavier Pons, le chef de mission du Projet d'appui à la sécurité et au développement en Mauritanie (2015-2020). Ce solide projet doté d'une enveloppe initiale de 13 millions d'euros veut soutenir les autorités mauritaniennes dans leur lutte contre le terrorisme et la grande criminalité dans l'est et le sud-est du pays, le long de la frontière avec le Mali.
Une fois remis à neuf, le fort pourrait accueillir le PC du Groupement nomade de la Garde dont l'UE finance aussi la remontée en puissance.