Ouvrir son cadre de référence, pour quoi faire ?

Qu’est ce que ce cadre de référence qui régit une grande partie de nos existences et agit tantôt comme un frein et tantôt comme un accélérateur dans notre parcours professionnel et personnel ?

Comment réagissez vous à la vue de cette formule mathématique ?

• Vous l’associez à des moments difficiles de votre scolarité car elle vous rappelle de mauvais souvenirs?
• Ou au contraire elle évoque des moments agréables de vos études, période d’insouciance et de plaisir ou encore elle pique votre curiosité?

La simple observation de cette équation, vous conduit donc instantanément à des associations très différentes, relatives à votre propre cadre de référence.

Marielle de Miribel, Docteur en sciences de l'information et de la communication partage dans son recueil "Accueillir les publics. Comprendre et agir", sa vision du cadre de référence. Celui-ci "permet de comprendre les différentes perceptions d’une même réalité. Ce concept favorise la compréhension des enjeux relationnels en lien avec notre bagage culturel, nos expériences passées et notre façon de percevoir le monde. Il agit comme un filtre que nous nous sommes fabriqués au fil de notre vie. Il se résume à nos connaissances (ce que nous savons), nos expériences (notre vécu), nos valeurs (ce qui est important pour nous) et nos perceptions (nos sens)"

Autre exemple : regardons comment nous observons le Monde à partir de notre lieu d’habitation. En effet, nous ne nous référons pas au même planisphère que nous soyons asiatiques, africains, américains ou européens, l’école nous enseignant la géographie en plaçant notre pays au centre de la carte.

La carte du Monde vue depuis la France

La carte du Monde vue depuis la Chine et le Japon

La carte du Monde vue depuis les Etats-Unis et le Canada

Et dans ce cas nous nous arrêtons simplement à la géographie. Lorsqu’on y ajoute l’éducation, la culture, la religion…nous percevons la multiplicité des cadres de référence.

Ce cadre que nous avons tous construit inconsciemment oriente notre compréhension du monde, nos choix, nos comportements ; il contribue à l’élaboration de nos croyances, de nos valeurs. Il est à la fois structurant et enfermant :

• Structurant parce qu’il participe à notre construction. Il est rassurant et nourrit notre besoin de structure (« soif de structure » dirait un transactionnaliste). Autrement dit, il vient asseoir la fondation, que dis-je, il est lui-même la fondation à laquelle nous nous référons, participant au renforcement de nos croyances.
• Mais le cadre peut être aussi enfermant, nous « empêchant » d’envisager d’autres perspectives, d’autres perceptions de la réalité. Comme si cette exploration allait nous mettre en danger. Remettre en question notre cadre de référence reviendrait à déconstruire nos certitudes et nos croyances.

Enfin notre cadre de référence nous fait souvent rejeter ce que nous ne comprenons pas, ce qui ne nous est pas audible ou acceptable dans le nôtre. Cela peut nous empêcher d’entrer dans une logique de confiance en l’autre car nous perdrions le contrôle, ou tout simplement nous risquerions d’être mal compris par notre interlocuteur.

Pourtant, et je l’expérimente régulièrement dans mon métier, amener autrui à prendre conscience que d’autres cadres de référence existent et l’inviter à ouvrir son propre cadre en le questionnant, est source de liberté, de créativité, d’autonomie, d’ouverture et de croissance.