Panpan cucul
L'une des dernières conférences de SXSW, comme chaque année, c'est celle de Bruce Sterling. Il se définit lui-même comme faisant partie des meubles du festival, mais il est aussi et surtout un écrivain de science-fiction, né à Austin, et faisant partie du mouvement Cyberpunk.
Après des sujets comme la VR, l'AR, l'intelligence artificielle, ou le machine learning, Sterling donne une conférence très rentre-dedans, comme si papi venait nous gronder pour avoir un peu trop rêvé ces derniers jours. Il aborde malgré tout une question essentielle: oui, avec toutes ces nouvelles technologies, avec l'intelligence artificielle et les robots apprenants, on s'oriente selon lui vers une raréfaction massive massive du travail. Et on va vite devoir se poser la question : qu'allons nous faire de nous-mêmes une fois que les robots feront tout ce que nous n'avons plus envie ou besoin de faire ? En anglais, dans le texte, et de manière un peu plus incisive : "we're so inventive with technology that in the end, we'll have no use of ourselves as humans". Oui, Bruce, tu as raison, une vraie question abyssale : à quoi on sert à la fin ?
Il propose une réponse pour le moins étonnante aux Etats Unis, et qui n'est pas sans nous rappeler, tenez vous bien, Benoît Hamon : Le Revenu de Base Universel. Ou UBI en anglais (Universal Business Income). Une notion qui gagne visiblement en popularité auprès des moguls de la tech (rappelez vous, Bill Gates trouve l'idée tout à fait valable).
Et l'auteur d'imaginer ce que nous pourrions faire avec ce UBI ? Transformer toutes nos villes en universités géantes, pour apprendre tout au long de notre vie ? Devenir prêtres ou bonnes soeurs à temps complet, être payé pour prier ? Ou revenir à un Etat beaucoup plus rural, même si l'option agricole n'a visiblement pas la préférence de Sterling !
Alors, est-ce de la science-fiction ? Est-ce totalement irraisonnable ? Ou est-ce que la nouvelle oligarchie tech commence à réfléchir aux conséquences de l'IA-isation du monde qu'elle promeut ?