A Paris, 40 métropoles se mobilisent contre la pollution
Selon un rapport publié dans The Lancet, le 19 octobre dernier, près de 6.5 millions de personnes décèdent chaque année de la pollution de l’air. Drame écologique autant que sanitaire, ce macabre bilan aura sans doute nourri les débats du C40 lors de sa dernière réunion à Paris, le 23 octobre dernier. Cette grande messe des métropoles internationales aura rassemblé les maires de Los Angeles, Londres, Barcelone, Quito, Vancouver, Mexico, Copenhague, Seattle, Le Cap, Auckland, Milan et Paris, ainsi que quantité d’ONG et d’entrepreneurs, pour lutter contre le dérèglement climatique.
Le constat est sans appel. Pour l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie l’ADEME, en 2014, la pollution de l’air a causé le décès prématuré de 520 400 personnes dans les quarante et un pays du continent européen. Le CO² comme principal facteur de pollution ? Oui et non. Se sont, en réalité, les particules fines qui font le plus de victimes, soit 428 000 sur la seule année 2014, toujours selon l’ADEME. Environ 7% de la population urbaine de l’UE serait ainsi exposée à des niveaux de PM2, cinq fois supérieurs à la limite européenne. Certains Etats, dont la France et l’Allemagne, sont ainsi poursuivis devant la cour de justice de l’UE.
Les sources de cette pollution sont diverses et seule une approche par métropole permet de mesurer l’étendue des chantiers à entreprendre pour l’avenir. A Tokyo, plus de 70% des émissions de CO² sont aujourd’hui liés à l’activité des bâtiments. La Pologne quant à elle est essentiellement confrontée au problème du chauffage individuel au charbon. A Auckland ce sont les transports qui sont la principale cause de pollution. A chaque ville son diagnostic.
Si les maires du C40 se sont positionnés de manière consensuelle en faveur d’une lutte contre les énergies fossiles en ville, la Maire de Paris, Madame Hidalgo, a, elle, annoncé de manière ferme et déterminée la fin du diesel pour 2024 et de l’essence pour 2030. Ces objectifs ambitieux doivent dorénavant être débattus au conseil de Paris de novembre. Pour rappel, depuis le premier juillet les véhicules affichant la vignette Crit’Air 5, soit 3% du parc automobile français, n’ont déjà plus le droit de circuler dans la capitale les jours de semaine entre 8 heures et 20 heures. Il en est de même pour Milan où les véhicules diesel ont disparu des ruelles, ou de Londres où les taxes vont croissantes.
Outre l’usage de ses jambes et du vélo, le développement des tramways, de bus écologiques, du métro, et l’apparition de zones à « émission zéro », constituent les réponses les plus mobilisées par les centres urbains du monde entier.