Paris... Une bibliothèque sans porte ni gardien
Il y a quelques années, j’avais déjà partagé cette surprenante histoire.. A Paris, une amie, qui est mon guide culturel dans cette ville où chaque quartier recèle une histoire particulière, me parle d’une bibliothèque mystérieuse. Une bibliothèque sans personne qui achète les livres, ni ne les inventorie, ni surtout ne les vends. Et pourtant ces livres « vivent », ne sont jamais statiques, d’un jour à l’autre peuvent croître et se multiplier, mais également disparaître.
Oui, une bibliothèque mystérieuse. Mon imaginaire commence à travailler. Cette bibliothèque sans portes ni gardien, qui est tout sauf un « cimetière des livres oubliés » se trouvait à Montparnasse,et j'espère qu'elle existe encore, plus exactement au cœur du complexe de cinéma Les Sept Parnassiens. Elle est née à l’initiative d’un homme, Jean François Merle, le propriétaire du cinéma l’Elysée Lincoln. Bibliothèque modeste, par sa taille, deux pans de murs , mais ambitieuse et noble par son concept.
Une affiche en conte la genèse:
« Les Russes appellent les papiers qui disparaissent « des papiers à pattes ».
Selon eux ces papiers introuvables sont dotés d’une vie propre. On ne les égare pas, ils choisissent eux-mêmes leur destin.
S’inspirant de cette expression, les Sept Parnassiens ont décidé de mettre à la disposition des spectateurs et des gens du quartier des « livres à pattes ».
Le principe est simple : chacun peut choisir un livre dans la bibliothèque et l’emporter sous la seule condition de le remplacer par un autre. Ainsi les livres circuleront librement sans intermédiaire avec pour tout viatique l’attrait de leur titre et de leur auteur.
Livres classiques et livres inconnus s’échangeront au gré des lecteurs. Certains disparaîtront à jamais, d’autre réapparaîtront par intermittence ….
Derrière cette démarche naïve et audacieuse se cache une idée de partage et de relations entre passionnés de littérature et de cinéma. Pour l’appuyer encore, nous proposons un tableau où les lecteurs pourront afficher les livres qu’ils souhaitent trouver ou retrouver…
Que chacun joue le jeu et notre humble bibliothèque donnera vie aux livres aimés et permettra la découverte de nouveaux livres à aimer… »
Oui une idée ambitieuse et noble. Les livres que nous aimons sont faits pour voyager, pas pour prendre la poussière derrière des vitrines. Ils sont vecteurs de rencontres, d’échange, de vie, en somme.
S. Oling