PAS LE TEMPS, PAS L’ARGENT Par François Morency, B. Ph., MBA
Au temps de l’indécision, lorsque les excuses tombent comme les feuilles à l’automne, nous devons revoir nos priorités, sans excuses ni accusations. En disant que nous n’avons pas le temps ou l’argent, nous exprimons fermement notre manque d’intérêt pour la sollicitation qui nous est faite. Ne pas avoir le temps ou l’argent sont les excuses traditionnelles pour mettre fin à la conversation en évitant tout renchérissement. Que peut-on répondre à de telles excuses sans franchir la ligne de l’intimité et du jardin secret de notre interlocuteur. Ces excuses mettent une distance que seules certaines compagnies franchissent, sans vraiment demander la permission : les médias sociaux, les constructeurs automobiles, les épiceries...
La situation empire lorsque nous utilisons ces excuses contre nous-mêmes. Nous ne prenons pas le temps d’évaluer nos plaisirs essentiels et de les satisfaire. Facile de se souvenir les fois où nous avons triché avec nous-mêmes en n’achetant pas la bonne chose du premier coup. En essayant d’être pingres avec nous-mêmes, nous évitons la satisfaction jusqu’à la frustration. Plus celle-ci augmente, plus nous sommes tentés d’acheter le véritable objet de notre besoin afin d’atteindre le sommet de notre bonheur. En résumé, la patience est la clé de notre bonheur, ce qui nous évite beaucoup de gaspillage en tentant d’acheter un remplacement moins cher et insatisfaisant.
Un autre exemple de ce manque de temps, nous ne regardons pas notre situation financière et n’en discutons pas avec notre conjoint. Je me rappelle ce professionnel dont la situation financière était devenue précaire à cause d’une surconsommation d’abris fiscaux. Il ne savait pas comment le dire à son conjoint. Nous lui avons offert une rencontre avec son conjoint. Lors de la rencontre, nous avons mis les cartes sur table. Le conjoint était heureux de connaître enfin la véritable situation. Elle nous a confié qu’elle ignorait quelle était sa marge de manœuvre comme dépenses. Cela la rendait inquiète par moment.
Nous lui avons proposé de prendre le contrôle des dépenses de la famille avec un budget que nous pourrions élaborer ensemble. Après quelques mois, le virage s’est effectué en douceur. Les factures étaient payées à temps. Des surplus commençaient à s’accumuler. Chaque semaine, ils prenaient quelques minutes pour faire le tour de leur situation financière et échanger sur les priorités de la semaine à venir. La communication simplifie la situation et réconforte chacune des parties. L’argent constitue le cœur de la vie d’un couple puisqu’il concrétise les véritables valeurs de chacun des membres du couple. Pas d’argent parce que ce n’est pas dans nos valeurs. En même temps, nous devons respecter les valeurs de notre partenaire. La complicité financière passe par cette négociation d’expression de ses valeurs fondamentales.
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Chaque fois que vous vous dites « pas le temps, pas l’argent », prenez un moment pour examiner votre excuse et explorer ce moment de liberté que vous cherchez à éviter. Bon pour votre moral et bon pour votre famille !
« Brisez vos limites, faites sauter les barrières de vos contraintes, mobilisez votre volonté, exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être. Découvrez ce que vous aimeriez faire et faites tout votre possible pour y parvenir. »
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