Paysans de nous-mêmes nous sommes.
« De même que la faculté de penser elle-même ne s’enseigne ni ne se transmet, mais peut indéfiniment être cultivée et affinée dans son exercice, les capacités sensorielles et motrices, « naturelles » et « innées », sont également perfectibles, susceptibles d’être cultivées et affinées. (…) Une « culture » du corps peut largement profiter de la culture intellectuelle et théorique disponible, dans son déploiement, et peut en retour également influer sur celle-ci, dans une parfaite réciprocité. »
Basile Doganis, Pensées du corps, Ed. Les Belle Lettres ( 2005 ), p/ 107, 108.
La méconnaissance que nous avons de notre propre ressenti de l'effort, de notre capacité à réajuster certaines attitudes peut nous rendre vulnérable ou au mieux nous exposer à la merci des marchands du temple. Nous sommes captivés par les recettes ou les formules qui nous sont proposées et nous cherchons à adopter nos comportements à la mode (fitness, musculation, relaxation, danse ethnique, etc.). Les experts en tous genre nous orientent la plupart du temps vers l'imitation, le défoulement, l'évacuation d'un trop plein de frustrations, etc. Car nous prisons les solutions miracles, nous croyons volontiers aux promesses tapageuses parce que notre horizon est limité par notre propre manque d'expérimentation du mouvement juste.
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Avec l’entraînement dynamique, le travail sur soi prend la forme d’une expérience concrète dans la mesure où sa fonction première est de favoriser la fluidité du geste, le dosage des effets de mouvements et la valeur des contacts que ce soit avec une personne, une chose ou même un objet réel ou imaginaire. Nous visons ainsi la préservation de l'intégrité physique par la compréhension des forces qui agissent notre corps en fonction des émotions qui nous traversent, des réflexes qui nous font réagir ou plus simplement des intentions qui s'éveillent en nous.
Je pense en effet qu'il est capital d'apprendre à délimiter notre sphère corporelle pour être en mesure d’affiner la portée de nos comportements les plus anodins. C'est pourquoi je préfère considérer l'entraînement dynamique personnel comme une forme de culture physique plutôt que comme un sport. Une culture physique approfondie dont nous serions l'artisan assidu jusqu'à en percevoir les effets sur l’ensemble des composantes de notre façon d’être : notre façon de respirer, de tenir debout, de nous déplacer, de manger, de dormir, notre sens de l’écoute, notre joie de vivre, notre degré d’empathie, etc.