PDG d’Accor : “un tiers de nos collaborateurs refusent le changement en cours

PDG d’Accor : “un tiers de nos collaborateurs refusent le changement en cours

Le PDG d’Accor se montre réaliste face aux enjeux de gestion du changement de son groupe, leader mondial de l’hôtellerie.

Face au changement en cours, qui place le client au centre, et nous emmène dans l’industrie de la recommandation, un tiers de nos collaborateurs le comprennent, le partagent et sont capables d’y participer, un autre tiers le comprend, le partage mais a besoin d’être formé, et un autre tiers le refuse et ne le comprend pas, “résume-t-il. Il cite alors la phrase de Roosevelt, pour un leader, “l’enjeu est d’emmener les gens à un endroit où ils ne sont jamais allés.”

Il lui faut emmener les collaborateurs d’Accor d’un métier qu’ils font depuis quarante ans là où ils ne sont jamais allés. “Sinon, nous allons mourir doucement, assurément face à l’uberisation,” pointe-t-il.

Or, son objectif est de laisser le moins de gens derrière. “Je n’ai pas toutes les solutions,” reconnaît-il humblement. Accor emploie 180 000 personnes dans le monde. Sébastien Bazin s’est exprimé à l’occasion du forum changer d’ère, le 2 juin à la cité des sciences de la Villette.

Le monde passe d’une économie de l’information à une économie de la recommandation. “Nous étions employee centric avec une culture assez paternaliste et product centric avec nos différentes marques Ibis, Formule 1, Pullman, pendant quarante ans, les barons du groupe décidaient de tout, et c’était au client de s’adapter, or le client est roi,” tranche Sébastien Bazin.

Sébastien Bazin est revenu sur le comité exécutif des moins de 35 ans qu’il a créé et qui réunit 13 cadres de l’entreprise âgés de moins de 35 ans. “On se voit tous les deux mois, ils ont accès à tous les documents confidentiels du groupe,” rappelle-t-il. “Nous n’avons jamais reçu autant de candidatures de jeunes que depuis que nous avons lancé cette initiative. Cela a généré une fierté, une envie dans le groupe,” se félicite-t-il.

Seul regret, “j’ai commis une grosse erreur, parce que les plus de 35 ans, les 38 ans, les 42 ans, les 54 ans, me disent et moi je sers à quoi dans le groupe ?” reconnaît le PDG. “Les plus de 35 ans ont de la sagesse par rapport aux jeunes,” répond-il.

Autre point, la révolution numérique en cours et l’intelligence artificielle “vont détruire des emplois dans les grands groupes afin que ces groupes s’adaptent sur les 2 à 5 ans qui viennent,” estime Sébastien Bazin. “Mais les emplois créés par ailleurs dans le numérique ne compenseront pas les emplois détruits, il faut que les politiques préparent une réponse à cela dès maintenant,” conclut-il.

Cécile Paillard

Directrice de la Communication

8 ans

Voilà un dirigeant qui parle vrai... et reconnait ses erreurs - a souligner

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