Pensez système ...
À bien y regarder nos habitudes dans l’usage d’Internet n’ont que 20 ans. Quant à l’usage de la mobilité, elle est encore bien plus récente.
Il a fallu plusieurs dizaines d’années pour que les précédents moyens de communication et médias trouvent une maturité stable, l’imprimerie de Gutenberg date de 1450, le premier journal verra le jour près d’un siècle plus tard; Le cinéma débuta en silence et avec un seul angle de vue …
On est donc en droit de penser que nous ne sommes qu’au début des usages et du potentiel que nous offrent Internet et la mobilité. D’autant que le développement des technologies ne cessent d’accélérer …
Observez à quel point le cycle s’amplifie.
Dans les années 60 nous parlions de mainframe, 70 les ordinateurs de plus petites tailles se diffusaient dans de très nombreuses entreprises, 80 le PC révolutionnait les ménages, Internet soufflait un vent nouveau dans les années 90, la décennie suivante portait internet et usages dans le monde de la mobilité.
Aujourd’hui, mobilité renforcée, IoT et wearable technologies (incluant les révolutions dans le médical…) nous font changer de paradigme : nous n’irons plus sur Internet nous serons dans Internet, imprégnés et connectés …
La transformation digitale repose donc sur 3 vecteurs qui l’activent et la dynamisent.
. La mobilité, facteur inéluctable des nouveaux usages personnels et professionnels. Mobile only ou Mobile first aucun secteur ne peut plus ignorer ce que la mobilité engendre comme changements.
. Data oriented car où que nous regardions nous produisons de plus en plus d’information. Or cette dernière ne peut être ignorée au risque de perdre en lucidité d’actions ou de fournir à d’autres des opportunités concurrentielles.
. Enfin l’UX, l’expérience utilisateur qui fait couler tant d’encre reste une réalité concrète qui engendre, entre autre, un bouleversement majeur dans l’industrie du logiciel.
Alors que pouvons nous penser de ceci ?!
On imagine sans peine que nos applications, toujours plus nombreuses…, vont elles aussi continuer à évoluer … Ainsi, l’industrie du logiciel connaît quatre grandes ruptures :
. Le modèle économique qui a glissé vers le 'pay per use'.
. La construction de l’offre qui intègre obligatoirement du SaaS donc un basculement du Logiciel vers du Service.
. Technologique, sur la base d’éléments dissociables et ouverts aux interactions, voici l’apogée des API. Ces dernières ouvrent les fonctionnalités à son écosystème et permettent un maillage aujourd’hui clé dans la réussite d’un logiciel.
. Enfin, les méthodes de développement et l’avènement du SCRUM qui change l’échelle des roadmaps pour fixer l’utilisateur volage et avide de nouvelles fonctionnalités.
Quatre grands changements qui ont fragmentés l’offre en une multitude d’acteurs. Continuons si vous le voulez bien notre voyage.
Quand tout est connecté, nous devons concevoir un système bien plus qu’un produit ou une application.
Prenons l’exemple de Facebook, il ne s’agit pas simplement d’un site web blanc et bleu, mais d’un système connectant des éléments existants indépendamment les uns des autres, mais lisibles et accessibles au travers d’une seule interface.
Quelle conclusion ?
Nous devons concevoir des systèmes et non des destinations !
Il s’agit d’une démarche cruciale et profondément différente de celle que nous pouvons connaitre aujourd’hui. Un système est composé d’un ensemble de pièces individuelles mais connectées. Ces dernières ont des relations entre elles et sont interchangeables, elles peuvent donc être dissociées et être assemblées à nouveau mais différemment.
Poursuivons l’exemple de Facebook, si je poste une photo, elle apparait sur le feed de mes amis mais aussi dans ma Timeline. Si je like une marque, cela sera vu sur leur page mais cela créera également de nouvelles connections entre moi, mes amis, etc. Un post sur Facebook apparaitra en différents endroits alors qu’il s’agira du même post. Twitter, Instagram, Pinterest et consorts fonctionnent de la même manière …
Ainsi, le producteur d’un contenu se verra diffuser, utiliser et consommer par une multitude de vecteurs. Appliquons cette idée à la presse, l’émergence d’Internet à conduit à dupliquer les articles papier sur la toile, puis à produire un contenu spécifique sur le site web du journal. Aujourd'hui, faut-il amener l’internautes jusqu’à son site web ou participer à différents systèmes afin de permettre à l’utilisateur (mobile et social …) de lire ce même article ?
Une fois de plus, pensons systèmes et non destinations. Le contenu devient un élément atomique intégré dans différent système où l’utilisateur est déjà présent ...
Si je vous ai convaincu de la nécessité de penser système lorsque l’on est acteur de contenu ou de e-commerce, j’ai l’intime conviction qu’il en est de même pour l’industrie du logiciel.
La construction modulaire des applications d’aujourd’hui (API, etc.), l’explosion de l’offre SaaS, et d'Apps mobiles, mais le constat paradoxal que nous n’utilisons finalement qu’un nombre limité d’interfaces (Facebook, linkedin, etc.) nous conduira à constituer nos interfaces logicielles pro ou perso en agglomérant des fonctionnalités unitaires.
À l’instar de zappier et d’autres, l’automatisation des tâches et surtout l’amélioration de l’expérience utilisateur par l’agrégation des fonctions logicielles, est une réalité de demain …