Performance dans le chaos...

Performance dans le chaos...

Comment tirer des enseignements de la crise du Covid-19 et reprendre la route de la performance ?

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Il y a encore peu de temps, la mission que je poursuivais était d'aider les entreprises à prendre la route d’une performance éthique et durable. La crise que nous traversons aura eu le mérite de me faire expérimenter l’impermanence et m’aura amenée à alléger ce vœu pieux de la durabilité…


Et si aider mes clients à prendre du recul, tirer les leçons et retrouver une performance avant tout éthique et profitable était déjà une belle mission ?

En tant que dirigeant-e, vous rêvez probablement d'une performance durable, de bonheur, d'une mécanique bien huilée, de collaborateurs performants, motivés et heureux ?

Dans un monde déjà en mutation : révolution numérique, big data, intelligence artificielle, nouveaux modes de consommation plus éco-responsables (bio, local, etc.), nouveaux modes de communication, nouvelles habitudes des consommateurs plus volatiles et exigeants, etc., ce rêve était déjà ambitieux et cette mouvance vous incitait à vous adapter.

Avec les problématiques qui résultent de la crise sanitaire du Covid-19 et, ainsi que nous l’escomptons, une accélération de la prise de conscience en faveur de modes de vie plus vertueux, remettre en question son idéal d’entreprise et s’adapter n’est plus une option mais une obligation.

Actuellement, certains d’entre vous, poussés par la volonté de préserver les emplois et de ne pas déposer le bilan tout simplement, sont accaparés par des démarches pour bénéficier d'aides institutionnelles, des négociations de délais de paiement ou encore l’organisation de futures démarches commerciales. D’autres, poussés par la volonté de répondre massivement à de nouveaux besoins du marché, sont en train d’organiser leur production et commercialisation.

Dans tous les cas, je vous imagine à l’écoute de vos nouvelles obligations sanitaires, de vos salariés et de leur état d’esprit, de vos clients qui ont probablement découvert de nouvelles façons de s’informer et de consommer mais également de vos fournisseurs qui peuvent devenir des éléments bloquants de votre propre production.

Dans ces périodes éprouvantes, il est également essentiel de rester positif sur l'issue finale, tout d'abord parce que les événements négatifs sont temporaires (associés à une situation), mais également parce que derrière toutes ces situations négatives peuvent se présenter des opportunités, des enseignements, etc.

À la suite d’un tel bouleversement et lorsque tous les éléments convergent vers une obligation de changement, même si la tentation de passer à l’action tête baissée ou de baisser les bras est forte, il est indispensable, au contraire, de prendre du recul et de tirer des leçons de la crise pour faire évoluer sa stratégie et ses principes managériaux.

En effet, le changement se planifie ; pour y parvenir, l’outil qui me parait le plus adapté est la formule de la performance.

Ni une formule scientifique, ni une formule économique, elle m'a toujours été utile pour dessiner mes plans d'actions opérationnels et encore dernièrement pour réviser la stratégie Happybisness. Il est toujours rassurant de constater que les outils éprouvés restent stables, même dans le chaos.

Je suis ravie de la partager à nouveau avec vous, j'espère qu'elle pourra vous aider à prendre le recul nécessaire.

La formule de la performance, c'est quoi ?
P = C² x C x M

Performance = Contexte externe x Contexte interne x Compétence x Motivation ©

La performance résulte d’un système de 4 éléments qui interagissent positivement ou négativement sur le résultat de votre entreprise : le contexte interne et externe, la compétence de l’ensemble de vos collaborateurs ainsi que leurs niveaux de motivation ou d'implication. Imaginez ces éléments comme des leviers que vous actionnez pour augmenter votre performance : sans action de votre part, la performance peut baisser.

Comment analyser et tirer parti de chaque levier ?

LE CONTEXTE EXTERNE

C’est l'ensemble des facteurs qui peuvent avoir une incidence directe ou indirecte, positive ou négative sur l'entreprise. Ces facteurs concernent :

  • L'environnement macro-économique : culturel (les tendances), politique, économique, social, technologique, environnemental et légal
  • L’environnement de l'entreprise (clients, fournisseurs, concurrents).

L’influence directe de l’entreprise sur le contexte externe est faible, à part pour les entreprises capables de faire du lobbying. Cependant, il est important de bien le comprendre pour identifier les opportunités, s’adapter aux menaces et faire les bons choix d’implantation. L’impact de la crise sanitaire, qu’il soit positif ou négatif pour votre entreprise, aura eu la vertu de bien faire comprendre la complexité de la maîtrise du contexte externe et son influence dans la prévision globale de la performance.

Exemples de bonnes questions à se poser en ce moment :

  • Comment s’adapter aux nouvelles mesures d’hygiène pour préserver la santé de mes collaborateurs et rester en contact avec mes clients ?
  • Quelles sont les opportunités de business face à la situation ?
  • Comment mon offre peut-elle répondre à un nouveau besoin du marché généré par la situation ?
  • Comment faire évoluer mon offre pour répondre aux nouveaux besoins (plus éco-responsable, plus éthique, plus bio, plus local, …) ?
  • Comment mieux suivre les fournisseurs de mon marché ?

LE CONTEXTE INTERNE

Vous avez, sur ce levier, une forte influence à travers les choix stratégiques et d’investissement que vous effectuez.

Le contexte interne s’appuie sur 4 piliers :

  1. La stratégie : la définir, c’est être en mesure de dire quels sont les buts que voulez atteindre et ensuite d’identifier les leviers pour y parvenir. Il s’agit de décrire votre futur idéal : sans but, difficile de prendre la route de la performance. Que souhaitez-vous pour votre entreprise ? Cette stratégie porteuse de sens et de motivation est à partager avec vos salariés afin qu'ils se sentent investis dans un projet d'entreprise. À la suite d’une telle crise, il est important de redessiner sa vision et d’énoncer clairement l’entreprise que vous voulez être demain.
  2. Les processus : sa manière de fonctionner, sa capacité à commercialiser son offre sur le marché, sa qualité de production, de livraison et les services associés. Les optimiser c'est avoir codifié l'organisation du travail (qui fait quoi et comment) pour la rendre la plus fluide possible. A minima, il est important d'interroger régulièrement ses processus, l'idéal étant de les formaliser pour former rapidement, déléguer efficacement, mettre en place des mesures correctives dès que nécessaire comme celles imposées par les nouvelles mesures sanitaires.
  3. Les ressources : humaines, technologiques, matérielles et financières. Aligner ses ressources et investissements avec sa stratégie d'entreprise en tenant compte de ses besoins et moyens. Plus que jamais, il est nécessaire de comprendre l’ensemble des dispositifs d’aides et de subventions au soutien des entreprises.
  4. La culture d'entreprise : cela définit son fonctionnement, son identité, son esprit unique par rapport à ses concurrents. Elle repose sur plusieurs composantes souvent informelles partagées par l’ensemble des salariés. Il s’agit des valeurs communes, des rites, des codes, de la structure organisationnelle, du mode de communication en interne et externe, du style de management, etc. Elle est source de différenciation pour les clients, voire un critère de choix ; elle est également source de cohésion et de motivation pour les salariés.

Exemples de bonnes questions à se poser en ce moment :

  • Dois-je adapter ma vision et ma stratégie ?
  • Qu’aurions-nous pu faire différemment dans la période de confinement ? (Introspection honnête sans pour autant se flageller) ?
  • Quelles ont été les attitudes de l’équipe managériale pendant le confinement et l’état d’esprit des équipes ?
  • Que pouvons-nous faire pour nous adapter à une nouvelle crise sanitaire plus rapidement ?
  • Qu’est-ce que la situation a fait ressortir de positif ? Quels angles morts ont été identifiés ?
  • Quel plan d’actions devons-nous mettre en place pour réussir la suite ?

LES COMPÉTENCES

Au-delà de la capacité de vos collaborateurs à exercer une tâche ou une activité, c'est, pour votre entreprise, sa capacité à mettre en œuvre le savoir-être, le savoir-faire et les ressources (hommes/matériel) nécessaires pour réaliser ses objectifs.

De la technicité dans la production à l'habilité dans la gestion en passant par la capacité à promouvoir et commercialiser son offre, l'impact des compétences sur la performance est fort. Par exemple, un collaborateur compétent dans la Relation Client sera en capacité de créer une émotion positive chez le client et, à produit identique, faire la différence avec la concurrence. Même dans un contexte économique difficile, l’entreprise avec des commerciaux très compétents peut obtenir une bonne performance.

Pour tisser de bonnes relations avec les clients, apprendre à collaborer dans l'entreprise, gérer les conflits, savoir maîtriser ses émotions, etc. les compétences comportementales et sociales peuvent être, à ce titre, plus importantes que les compétences techniques.

Exemples de bonnes questions à se poser en ce moment :

  • Quelle est la capacité de mes collaborateurs à gérer le stress ?
  • Quelle est la capacité des managers à accompagner le changement ?
  • Comment améliorer la communication ?
  • Comment piloter et suivre les performances individuelles dans le contexte ?
  • Si nouvelle stratégie, quelles nouvelles compétences mes collaborateurs vont-ils devoir acquérir ?

LA MOTIVATION

C’est le bonheur qui génère la performance et non l’inverse !

Je pense que la période de confinement a fait émerger des envies de travailler différemment (explosion du télétravail, remise en question des open spaces, etc.) et/ou des remises en question personnelles résultant de ce temps d'introspection imposé. Il y aura assurément un impact fort sur la motivation. Face à ces conséquences, ajoutées aux difficultés de recrutement, au turn-over des salariés et aux nouvelles exigences des millénaires, investir sur le bien-être au travail, au-delà de la protection sanitaire, n’est plus une option.

La motivation, c’est l’ensemble des facteurs déterminant l’action et le comportement d’un individu pour atteindre un objectif ou réaliser une activité. C’est la combinaison de l’ensemble des raisons conscientes ou non, collectives et individuelles, qui incitent l’individu à agir au sein d’une équipe. C’est bien l’un des enjeux principaux de la fonction managériale. La motivation, en lien avec l'envie de faire, est, à mon avis, le levier le plus important : même dans un contexte favorable, avec des collaborateurs performants, si personne n'a envie de faire, la performance serait amoindrie. Dans un contexte de chaos, elle devient alors essentielle.

Exemples de bonnes questions à se poser en ce moment :

  • Quel est le niveau de motivation de mes collaborateurs ?
  • Comment optimiser le cadre de travail, les locaux ou encore les règles de vie avec les nouvelles contraintes ?
  • Comment reconnaître l’investissement de certains ?
  • Comment challenger mes équipes pour un meilleur redémarrage ?

En conclusion, consciente qu’il est difficile d’activer tous les leviers en même temps, il est intéressant de faire des choix stratégiques et non de subir, agir avec un plan d’action plutôt que de réagir. Vous avez sûrement pris conscience qu’il est chronophage, désagréable et peu efficient d’être dans la réaction face au changement plutôt que dans l'action décidée.

J’espère que ces premières questions vous ont aidé-e à démarrer la prise de recul et à amorcer votre réflexion sur une nouvelle stratégie.

Si vous avez besoin d’aide et souhaitez entrer en action, Happybisness est votre partenaire, notamment à travers un Diagnostic Performance© opérationnel.

Sylvie ESPOSITO, Happybisness.

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