Petite Enfance : Politique de l’offre ou politique de la demande ?
Épisode #6
Rappelons quelques notions de base, enseignées en 1° année de licence d’économie ou d’école de commerce.
Si on dynamise la demande, bien entendu, il faut que l’offre puisse suivre. L’histoire nous a montré, par exemple, que les mesures de forte augmentation des salaires stimulaient les importations qui venaient alors compenser une incapacité de la production nationale à satisfaire la demande.
Le Service Public de la Petite Enfance (SPPE) était un des engagements de campagne du Président de la République en 2022. Il vise à permettre à chaque parent qui le souhaite d’accéder à une solution d’accueil de qualité, financièrement accessible, partout en France.
La traduction, dans les faits, choisie par le gouvernement, est l’harmonisation des restes à charge entre accueil individuel et accueil collectif. Mme Borne a chiffré le gain de pouvoir d’achat de cette mesure à 200€/mois/famille. Considérable. La mesure devra entrer en vigueur en 2024.
Sachant, c’est maintenant établi, que les micro-crèches, accueil collectif, sont exclues de cet objectif d’harmonisation.
La baisse du reste à charge pour les nounous, va générer une augmentation de la demande, c’est le principe de la politique de la demande. Les assistantes maternelles seront plus sollicitées.
Normal, puisqu’elles coûteront moins cher.
Problème : il y a de moins en moins d’assistantes maternelles. Leur nombre, ainsi que le nombre de places offertes, va être divisé par 2 à horizon 2030 : 120 000 nounous, sur 250 000 prendront leur retraite (discours du 1° juin 2023 de Mme Borne).
Alors, pourquoi stimuler la demande quand on sait que l’offre ne peut pas suivre ? Je ne sais pas répondre.
Quelles sont, alors, les solutions pour les parents, sachant qu’ils ne pourront avoir de place, ni dans les grandes crèches, ni chez les assistantes maternelles ?
« l’absence de solution d’accueil, ce sont des dizaines de milliers de parents qui doivent renoncer à un emploi ou un plein-temps, et ce sont des inégalités sociales et territoriales qui se creusent »
C’est aussi priver des milliers d’enfants des bénéfices de sociabilisation offerts par les crèches.
- Ne plus faire d’enfants et accélérer la baisse de la natalité en France. Catastrophique !
Un cycle infernal est enclenché : la demande est stimulée, l’offre ne peut pas suivre, les mamans sont condamnées à rester à la maison…
Seule solution, mobiliser toutes les énergies, en particulier, les micro-crèches, pour apporter plus de solutions qu’il faut rendre « financièrement abordables ».
Pour cela, il suffit d’intégrer les micro-crèches dans le dispositif d’harmonisation des restes à charge à travers un CMG amélioré et continuer à stimuler la création de places en crèche.
En ce qui concerne les micro-crèches ce sera facile : il suffira de ne pas bloquer leur dynamique naturelle de création de places.
Gilbert Mellinger
Fondateur du Réseau Carrousel et Câlins
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Prochain épisode, le 31/08/2023 :
Les temps de formation pour les professionnels de la Petite Enfance
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200 000 places en plus ou 100 000 places en moins ?
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Créer 200 000 de places d’accueil
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Les meurtres de bébés
La dramatique conséquence de l’huis clos et
des écarts de qualité entre les modes d’accueil
Co-Fondateur Micro-crèche Fazill'Home
1 ansBonjour, concernant l'information de l'exclusion des micro crèches de l'harmonisation du CMG. Cela a été validé ? De source sûre ? C'est vraiment inquiétant pour notre avenir .... Ya t'il un collectif à rejoindre pour militer tous ensemble ?