Poème : Je suis comme le vieil arbre
Je suis comme le vieil arbre
dont plus personne ne veut
Il occupe l'espace!
Je suis comme le vieil arbre, bon pour le feu
Et encore ...!
coup après coup, tu lacères ma peau, coriacée par les années ...
coup après coup, tu détruit mon expérience, ma sagesse.
Mes bras, mes feuilles, ma tige,
ont vu passer
tes aïeux, tes ancêtres, tes parents.
J'ai vécu leurs guerres, J'ai vécu leurs offenses,
J'ai vécu leur souffrance
j'ai vécu leurs rires,
J'ai vécu leur amour
et coup après coup, tu anéantis
mes cent, deux cents ans d'existence.
Et tu me jetteras dans le feu
et tu me verras brûler sur les braises de la mort
et au final,
je ne serais plus que cendre !
Mais, je te le dit... de ces cendres
je renaîtrais, je revivrais!
Je serai comme Lazare, riant du Dieu Hadès
Je serai comme le Christ, revenu d'entre les morts
Je serai comme l'oiseau, qui renaît de ses cendres.
Et je vivrais !
Encore...
cent, deux cents ans !
Et je verrais tes enfants grandir
et je verrais les enfants de tes enfants, vivre !
Mais avant tout ...
Je te verrais vieillir !
et je verrais la mort venir à toi
frappant et frappant de sa faux !
Et je te verrais tomber
dans le profond sommeil de l'oubli.
Car ne l'oublie pas :
Chair tu es né, poussière tu seras !
ALEXIS CAMACHO (Genève 2014)
Traduction Piero Camacho Linder (Español-Français)