Portrait d’une industrie à revamper
Je me souviens de mes débuts comme nettoyeur dans l’équipe de one-shot d’une grosse entreprise dans la région de Québec. Dans ce temps-là, on LAVAIT les planchers à la MOPPE. On décapait CHAQUE ANNÉE les sols avec de vieilles récureuses et pour qu’elles travaillent mieux on mettait une grosse brique sur la tête du moteur. À l’occasion, l’on LAVAIT les tapis à l’aide d’une rotative pour faire un shampoing ou plus souvent on les LAVAIT avec une MOPPE. Enfin, on faisait un spray-buff pour faire briller le sol. Toutes ces tâches étaient des travaux d’entretien ménager. C’était en 1982.
Aujourd’hui sur nos mandats d’audit diagnostic de performance on voit LAVER des sols à la MOPPE par des équipes de nettoyage en régie interne ou par un entrepreneur. On voit décaper des sols CHAQUE ANNÉE avec une grosse brique sur le moteur de la récureuse. À l’occasion, on voit des nettoyeurs LAVER des tapis à la rotative et souvent à la MOPPE. Enfin, on voit des nettoyeurs buffer des sols pour les faire briller et on fait encore de l’entretien ménager. Nous sommes en 2019.
Je ne sais pas si j’ai la berlue. Le temps s’est-il arrêté en 1982? Est-ce que je vis un cauchemar d’où je ne me réveillerai jamais?
Avec ces constats, comment voulez-vous que l’industrie du nettoyage soit perçue à sa juste valeur et valorisée tels que sont les milieux scolaires ou des soins aux ainés. Aujourd’hui, nous utilisons encore des termes et méthodes d’il y a 37 ans pour désigner des actions supposément tirées des préceptes de l’entretien sanitaire. Des tâches d’entretien ménager sont encore couramment effectuées au détriment de bonnes pratiques en entretien sanitaire tels le nettoyage, l’assainissement, la désinfection et l’entretien préventif des sols. On laisse des préposés au nettoyage s’habiller comme ils le veulent pour travailler, des remises d’entretien sanitaires sont encrassées et le matériel des préposés fait peur à voir tellement il est vétuste ou encrassé.
Voici le portrait de notre industrie au moment où j’écris ces lignes. J’aime autant vous dire que je ne suis pas fier de cette réalité. Que nous soyons donneurs d’ouvrage, gestionnaires d’équipe d’entretien sanitaire ou préposés, nous n’avons pas le droit de laisser notre industrie réduit à cette réalité. Nous ne sommes plus en 1982. Nous voyons régulièrement des fournisseurs de produits d’entretien sanitaire nous présenter des produits ou équipements de haute technologie. De nouveaux logiciels, nouvelles méthodes ou accessoires sont disponibles en nombres effarants pour permettre de réduire l’effort physique afin d’accomplir avec efficacité de vraie prestation d’entretien sanitaire.
Dès maintenant, nous devons renverser la vapeur et repositionner nos actions afin de prendre notre place dans les sphères d’industries de prestige. Pour ce faire, nous avons tous un rôle important à jouer. Donneurs d’ouvrage, accepter que l’entretien sanitaire coute un peu plus cher et dites-vous ce qui est inacceptable chez vous ou chez votre concurrent ne l’est pas plus dans vos immeubles. Gestionnaires en régie interne, dites-vous que ce qui a l’air propre n’est pas nécessairement salubre et c’est à vous à en faire la preuve. Entrepreneurs, respectez vos engagements afin de maintenir des lieux sains chez vos clients en formant consciencieusement vos employés pour qu’il accomplisse de bonnes pratiques d’hygiène et salubrité. De cette manière vous respecterez aussi le nom de vos entreprises. Préposés, ne faites jamais des actions que vous ne feriez pas pour votre famille et soyez fier de votre métier en prenant soin de vos outils de travail et de vous-même comme il se doit.
Je crois sincèrement que nous pouvons rehausser l’image de notre industrie. Il suffit que chacun prenne conscience du portrait que je viens de dresser et prenne action en mettant d’avant des attitudes et pratiques dignes d’assurer la santé des gens dans les bâtiments.
AMBASSADEUR NANOPAD, TAMPON DIAMANTÉ REZZ ET REZZTO'R/CONSULTANT ECOLEADER RECONNU
5 ansJ'appuie Michel Landry! Ton article sonne comme de la musique à mon oreil Alain! Félicitations!