Pour exceller et non égaliser, vers un monde spirituel et plein de bon sens
L'égalité, si elle était obsessionnelle de la part de l'Etat républicain, viserait à supprimer les inégalités naturelles. Non seulement celles qui viennent du fait d'une naissance dans une famille riche, ou dans une région aisée, mais aussi celles qui viennent du fait de dispositions, de talents "innés" pour l'art, pour le sport, pour la science, pour la religion. C'est heureusement impossible. Mais en même temps, il est impossible d'honorer pleinement chaque talent. Certes on voit bien des "section foot" et des "section musique", ou encore des "section Europe". Mais très souvent et pour ne pas dire presque toujours, l'égalité impose son dictat. L'uniformité de la culture, en particulier, en est la preuve. Pourquoi faut-il écouter les mêmes musiques, lire les mêmes journaux, ne pas lire les mêmes livres utiles à la culture - la vraie -, s'habiller selon des codes ? Pourquoi faut-il dire "du coup", "à la base" au final" à chaque coin de rue et même dans les commerces ? Ce n'est pas pour manifester qu'on est libre. Non, c'est pour montrer qu'on est dans le même esprit. L'esprit de liberté. L'esprit d'égalité. Ainsi, on est fraternel, parce qu'on devient, ou l'on reste, comme chante Stromae : "Tous les mêmes / Et y en a marre". A l'instant où l'enfant sort du sein de sa mère, il n'est pas vraiment garçon ou fille - enfin si, mais plus tard, il choisira lui-même son orientation sexuelle. Pas d'être homme ou femme - on n'est pas fous ! - mais d'être hétéro ou gay (ou lesbi), ça oui. L'intelligence et la conscience, tout est soumis à l'opinion, donc à l'Etat, puisqu'en démocratie omnipotente, c'est l'opinion qui fait et défait l'Etat à son gré, tous les cinq ans, comme on met le couvert et la nappe toutes les cinq heures environ... Au menu du banquet philosophique ? Plus de mariage, plus de prêtres, plus de paternité, un animal que l'opinion de la majorité, l'opinion médiocratique, gouverne, ou plutôt manipule. "Tous les mêmes" ... et Fritz de s'énerver... il a bien raison : le jour où Athènes est sortie de sa torpeur, elle n'a pas trouvé mieux que de faire boire un bol de cigüe à son libérateur, qui usa de cette occasion pour affirmer contre le matérialisme ambiant rien moins que l'immortalité de l'âme. France, que fais-tu de ton âme, à présent immergée dans un matérialisme hédoniste qui ne comble pas ta soif de vérité, de bonheur, de grandeur !