Pour s'imposer, l'innovation doit susciter le désir

Sur son blog, Philippe Silberzahn rappelle que dès le début du 19e siècle, Semmelweis avait compris que la surmortalité lors des accouchements était due à la mauvaise hygiène des obstétriciens. Rien qu'en se lavant les mains avant les accouchements, on divisait le taux de mortalité des mères par vingt ! Or, il eut beau le crier sur tous les toits, rien ne changea pendant des décennies : c’est dur de changer des siècles de mauvaises habitudes…

Dans mon livre "Storytelling - Réenchantez votre communication", j'ai raconté comment les paysans préféraient mourir de faim plutôt que de goûter les pommes de terre destinées à leurs cochons. L'agronome Parmentier fit planter des champs de patates près de Versailles, les faisant ostensiblement garder le jour par des soldats. La nuit, les paysans venaient voler ces légumes qui devaient être de luxe pour être ainsi surveillés... et se mirent bientôt à les cuisiner pour eux-mêmes !

Il ne sert à rien d'innover si on ne fait pas l'effort de rendre l'innovation accessible. Comme le dit Silberzahn : "Lorsque [on demande à des dirigeants] de faire un diagnostic sur ce qui bloque l’innovation dans leur organisation, toutes les réponses concernent les autres, jamais eux-mêmes : les gens sont résistants au changement, peur de l’échec, pas assez de budget, manque de méthode etc. [...] Le premier ennemi de l’innovation, c’est très souvent l’innovateur avec sa posture de conquérant. Une posture d’amour est beaucoup plus efficace".

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