Pour un renforcement des capacités en gestion des risques dans le secteur bancaire en Afrique

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Le potentiel de croissance du marché bancaire en Afrique, sur la chaine de valeur de l’inclusion financière à la banque de détails, est menacé par le manque de ressources qualifiées disponibles sur les territoires d’activité, et par conséquent la difficulté à recruter, former et conserver des ressources humaines performantes sur les différents métiers de la Banque, en particulier sur les sujets de gestion des risques (crédit, opération, marché).

Cette situation se conjugue à l’accroissement de la concurrence générée par la consolidation du marché et l’entrée de nouveaux acteurs (telco, fintech…), ayant pour double conséquence une prédominance de la pression commerciale dans les stratégies de développement des IMF, au détriment de la maîtrise des risques sur les portefeuilles et les opérations, et une prudence proche de l'immobilisme dans les réseaux de banques de détails.

Cette pression commerciale augmente plus rapidement que le pool de ressources humaines disponibles pour porter avec succès les ambitions de chacun. La maîtrise des fondamentaux de prévention des risques et d’analyse des dossiers est souvent insuffisante dans les institutions financières, augmentant par conséquent l’exposition aux risques, en particulier ceux de défaut de contrepartie et de fraude.

Les efforts des autorités de régulation et des leaders du marché pour conforter la confiance des populations dans le secteur bancaire sont sapés par les cas encore trop nombreux de faillites ou de fraudes impactant les clients, souvent les plus vulnérables. Cette situation est exacerbée par un développement rapide des technologies d'information et de communication, en particulier des réseaux sociaux qui fonctionnent comme une caisse de raisonnance populaire plutôt que comme un média d'information qualifiée.

Dans une optique de finance durable et réellement inclusive en Afrique, le renforcement progressif et continu des fondamentaux de la gestion des risques doit être mené à l’échelle de chaque institution, ainsi que pour l’ensemble du secteur afin d’harmoniser le savoir-faire, facilitant ainsi la mobilité salariale des individus sans handicaper le capital humain des institutions financières.

Lidwine OYENI-AMONI

Fonctionnaire ÉTAT GABONAIS, Membre du réseau MCCA,

5 ans

Bonjour Pierre, il est vrai que le capital humain joue un role important dans la maitrise des risques. Lorsqu on fait un tour rapide des maux des institutions financieres, nous constatons que la gestion des risques se fait à une echelle superieure. Mais qui est réellement le générateur des risques??? C est l'operationnel qui dans son quotidien, saisi, valide mais oublie de controler. Il y a un travail de sensibilsation au fil de l'eau à faire chez les unités operationnelles. Tout le monde doit jouer une partition afin que la melodie soit harmonieuse. Manque de ressources? Non. Il faut une implication de tous les acteurs pour une gestion des risques éfficace. Excellente journée mon frére.

Pierre Champsavoir

Expert certifié SCR | Consultant auprès des gouvernements, banques centrales, institutions financières et investisseurs | Gestion intégrée des risques, finance durable, investissement à impact

5 ans

Olivier Mbuku Lumenganeso, j'aimerai avoir ton opinion sur le sujet. L'enjeu de renforcement des capacité, sur les pans de gestion des risques, de l'éthique bancaire, et des nouveaux mécanismes de la finance durable sont des thématiques fondamentales qui influraient positivement l'évolution et l'impact du secteur financier.

Merci pour ce post Pierre Champsavoir, au-delà des problématiques de confiance et de fait de gestion des risques ; j’ajouterai que beaucoup d’établissements bancaires en Afrique subsaharienne de manière générale sont très souvent saturés et que la qualité de service s’en fait ressentir. Délai d’ouverture de compte de 4 semaines dans certains établissements de la place, des tonnes de formulaires à compléter avec les mêmes informations à répéter, facturation de frais non justifiés. Bien souvent services non fonctionnels et pourtant très chers, consultation de compte en ligne indisponible, gestionnaire de compte saturé, aucun retour suite à réclamation… Les banques doivent prendre conscience du parcours client, qui relève bien souvent du parcours du combattant ! Les nouveaux acteurs, type fintech, l’ont bien compris mais ne remplacent encore pas les banques traditionnelles. Chacun à sa place mais encore faut-il proposer un service de qualité !

Nicolas D. LORNE

Change catalyst / Climate and social justice / Transition towards a peaceful and sustainable planet / Trust, respect, dialogue, solidarity, resilience and sobriety /

5 ans

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