Pourquoi je parle de "bonheur"​ au travail ?

Pourquoi je parle de "bonheur" au travail ?

Bonheur au travail, qualité de vite au travail, épanouissement au travail, bien-être au travail... une chose est sûre, le sujet est plus que d'actualité ! Et je constate souvent à quel point nous débattons de la bonne terminologie à utiliser, au lieu de se concentrer sur le vrai sujet de fond : Comment réduire le mal-être et la souffrance au travail ?

Toutefois, il me paraissait important d'écrire quelques lignes sur les raisons pour lesquelles, personnellement, j'aime employer le terme "bonheur au travail".

« Tout homme veut être heureux ; mais, pour parvenir à l’être, il faudrait commencer par savoir ce qu’est le bonheur » - Jean-Jacques Rousseau

Le sujet du bonheur est devenu tendance, je vous l'accorde. Cela montre toutefois une prise de conscience globale d'une société qui évolue positivement vers un modèle davantage tourné vers la recherche de sens dans sa vie et l’épanouissement de chacun.

Aujourd'hui de plus en plus de personnes veulent se réaliser dans leur vie professionnelle et personnelle, et c'est super ! On ne vit qu'une fois, autant de le faire en étant heureux, n'est ce pas !

«L’essence même de l’homme est le désir d’être heureux, de bien-vivre, de bien agir» - Baruch Spinoza

Mais alors être heureux, ça veut dire quoi?

Le bonheur est un concept très abstrait et subjectif. On pourrait dire que le bonheur est le degré selon lequel une personne évalue positivement la qualité de sa vie dans son ensemble. Il est variable selon les personnes, et on pourrait même dire qu'il y a autant de définitions du mot « bonheur » que d'individus sur terre.

Fait particulièrement intéressant, à partir des années 50, le bonheur va trouver une vraie assise scientifique, notamment avec les apports de la psychologie positive. La science du bonheur devient une discipline étudiée et enseignée. Et des personnes comme Tal Ben Shahar ou Martin Seligman contribuent à donner une vraie légitimité au concept de bonheur.

Les scientifiques en psychologie positive estiment qu’il y a 3 facettes au bonheur :

• Le bonheur émotionnel (conception hédonique du bonheur) : Centré sur les composantes affectives, ce concept est lié au bien-être ressenti. Est ce que je ressens plus d'émotions positives que négatives dans ma vie?

• Le bonheur cognitif est lié à la satisfaction par rapport à sa vie : Est ce que je suis satisfait aujourd'hui de ma vie ?

Le bonheur aspirationnel (conception eudémonique du bonheur) davantage centré sur le fonctionnement psychologique optimal de l'homme. Ce concept démontre que les gens se sentent heureux lorsqu'ils ont la sensation d'évoluer, de se réaliser, d'avoir des buts dans la vie et que la vie a du sens : Est-ce que je mène une vie qui a du sens ?

Cette approche peut être complétée avec celle de Martin Seligman qui définit le bonheur authentique comme comportant trois composantes : Le fait d'avoir une vie plaisante, en maximisant les expériences positives ; une vie significative, en contribuant à plus grand que soi ; une vie engagée, en s'adonnant à des activités qui nous apportent pleine satisfaction.

Enfin, dans un courant plus récent de la psychologie positive, la théorie de l'autodétermination mise en avant par les psychologues américains Edward Deci et Richard Ryan notamment, sous-tend que le bonheur est lié à la satisfaction de trois besoins psychologiques fondamentaux : l'autonomie, la compétence et l'appartenance sociale.

Je ne m'étends pas plus sur les apports scientifiques liés au bonheur, mais vous avez compris que les approches sont multiples.

Saviez-vous d'ailleurs que nous n'étions pas tous égaux face au bonheur?

La chercheuse en psychologie positive Sonja Lyubomirsky a effet identifié que 50% de notre prédisposition au bonheur est due à nos gênes, 10% aux circonstances extérieures, et les 40% restants dépendent de la façon dont on va agir au quotidien pour augmenter notre niveau de bien-être. Cela signifie qu'être heureux c'est aussi et avant tout un état d'esprit. Et ça se cultive !

«Le bonheur est intérieur, pas extérieur; pour autant, il ne dépend pas de ce que l’on a, mais de ce que l’on est » - HenryVanDyke

Être heureux est donc une aspiration prioritaire dans nos vies.

Et oui ! On peut parfaitement concilier sa quête du bonheur et d'épanouissement avec notre quotidien au travail.

Je crois que la vie est un tout. La sphère privée et professionnelle sont naturellement poreuses, il est compliqué de les cloisonner. L'une et l'autre sont liées. Si je ne me sens pas heureux dans ma vie privée cela aura des impacts dans ma vie professionnelle et vice-versa. Voilà pourquoi je parle de bonheur au travail.

Parler de bonheur au travail n'est pas qu'une démarche humaniste. L’objectif est aussi de rendre les équipes plus efficaces et apporter une qualité de vie au travail qui va attirer et retenir des talents. Les enjeux sont là.

Et puis au final, le vrai débat, comme je le disais en début d'article, n'est pas de s'accorder sur la bonne terminologie à utiliser. Qualité de vie, bien-être au travail, bonheur au travail... le sujet de fond est plutôt de se demander comment faire prendre conscience des vrais enjeux qui se cachent derrières ces notions, faire émerger les initiatives et accompagner la nécessaire transformation des organisations.

En revanche, si le bonheur au travail est un vrai sujet, il ne doit pas pour autant devenir une injonction. Il n'y a aucune obligation à être heureux dans son travail. Cela a de fortes chances même d'être contre productif.

Mais il est essentiel de faire prendre conscience à chacun des leviers disponibles pour tendre vers plus d'épanouissement dans son quotidien professionnel et permettre aux personnes de se réaliser dans ce qu'elles font.

Il est temps pour les organisations de se saisir de ce sujet dans l'intérêt de tous.

Alors, êtes-vous prêt à oser le bonheur au travail en 2019 ?

Pour vous en convaincre. J'ai écrit les "5 raisons d'oser le bonheur au travail en 2019". Vous pouvez le télécharger directement depuis mon site www.julieartis.com

J'espère sincèrement qu'il vous donnera envie de semer à votre tour des graines de bonheur au travail autour de vous.

« Le plus difficile est de se décider à agir, le reste n’est que de la ténacité» - A. Earhar



Emilie LESUEUR

Responsable communication Réseaux et Territoires I Association AXA Prévention I née 340,9 PPM I Développement durable I Eco-Responsable I Innovation I RSE

5 ans

Merci 🍀 Julie Artis pour cet article et les podcasts qui permettent d’avoir les clés pour une meilleure vie pro/perso.

Rémy Roger

Chef de Projet Agile & Professionnel de la relation d'aide et de l'accompagnement

5 ans

Dans cette note pleine d'élan je ne peux que citer Antoine de Saint-Exupéry : "L'avenir, tu n'as point à le prévoir mais à le permettre.". Merci 🍀 Julie Artis pour ton article riche de bon sens.

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