Pourquoi les gens n’achètent pas de nouveaux produits ?
Acheter une nouveauté c’est déplacer son argent d’une solution connue vers une solution inconnue. Mais sera-t-elle aussi fiable et satisfaisante que l’actuelle ? Nous permettra-t-elle d’atteindre notre objectif ? Tour d’horizon des forces impliquées dans un changement de comportement d’achat.
Lorsque que l’on parle d’acheter une nouvelle solution, on évoque en fait un changement de comportement. Car malgré les insatisfactions que nous pouvons avoir vis-à-vis d’un produit, il nous est parfois très difficile d’en changer.
Lancer un nouveau produit ou service sur un marché demande donc de prendre en compte les leviers et les freins qui sont impliqués dans ce changement pour détourner des clients de leurs solutions actuelles.
Quatre grandes forces sont impliquées dans un nouveau comportement :
– 2 forces qui poussent à changer
– 2 forces qui poussent à rester
Les Forces qui poussent à changer
La force du problème actuel
Une des principales raisons qui poussent les gens à changer est le niveau d’insatisfaction vis à vis de leur solution actuelle. Il s’agit ici d’un écart trop grand entre les résultats attendus pour résoudre leur problème et l’efficacité perçue de la solution.
Il ne s’agit pas d’un simple mécontentement, mais d’une exaspération !
Cette exaspération se caractérise principalement par la recherche active d’une nouvelle solution. C’est l’indicateur le plus fort et celui que vous devez rechercher.
Les différentes forces d’un problème :
- Le problème invisible : le client ne sait pas qu’il a un problème avant que vous le lui fassiez remarquer.
- Le problème léger : le client sait qu’il a un problème mais peut vivre avec.
- Le problème urgent : le client est insatisfait de sa solution et cherche activement des alternatives.
- Le problème dépassé : le client a déjà créé sa propre alternative en combinant différentes solutions complémentaires.
L’attractivité de la nouveauté
La seconde raison qui pousse les gens à changer est leur appétence pour les choses nouvelles. La nouveauté est principalement attractive au regard des besoins sociaux et émotionnels.
En effet, un produit n’a pas uniquement un objectif fonctionnel, mais il fait appel à d’autres besoins importants pour un client :
- le besoin social : la manière dont il est perçu au sein d’un groupe et l’adhésion à une tribu de consommateurs.
- le besoin émotionnel : la manière dont on ressent du plaisir, de la satisfaction et dont il se remémore un souvenir plaisant.
Les Forces qui poussent à rester
L’anxiété face à la nouveauté
À ces forces pro-changement, s’oppose tout d’abord l’anxiété face à la nouveauté. Il s’agit principalement de besoins de ré-assurance au regard de la valeur que pourra apporter la nouvelle solution.
C’est pour ces raisons que les systèmes d’évaluations et de recommandations fleurissent de nos jours.
Le choix d’un nouveau produit se fera parce que d’autres consommateurs similaires auront validé que les principales attentes sont remplies et que changer apportera une valeur ajoutée.
Les outils pour combattre cette force :
- Systèmes d’évaluation : likes, étoiles
- Systèmes de recommandation : témoignages, influenceurs
L’allégeance à la situation actuelle
La dernière force n’est pas la plus simple à combattre.
Il s’agit de la dépendance à la situation actuelle, qu’elle soit provoquée par l’habitude (routine) ou par le système addictif inhérent à la solution (addiction à un produit, addiction à des notifications, addiction à un flux, etc.).
Ici il est question d’habitudes et d’ancrages de comportements.
L’excellent livre de Nir Eyal explique très bien ce concept.
Ces 4 forces nous apprennent donc qu’il est difficile de faire changer le comportement des gens.
Une nouvelle solution est souvent soutenue par la conviction de ses créateurs qu’elle apporte une valeur ajoutée aux alternatives existantes.
Pourtant, aussi forte que soit cette conviction, elle n’est pas suffisante pour provoquer un déplacement de valeur de la part du client.
Lancer un nouveau produit demande donc de s’appliquer autant à sa conception qu’à la façon dont il sera perçu dans l’environnement existant.
Pour évaluer ces forces et préparer votre plan d'action afin de les combattre, j'ai créé un outil que vous pouvez télécharger gratuitement sur mon blog ;)
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Chargée de méthodes et qualité, Facilitatrice graphique
4 ansLa peur du changement et les habitudes, voilà 2 forces contre lesquelles il est bien difficile de lutter d'autant plus dans le monde du travail. Cette quête du renouveau ne peut être une fin en soi. Comme vous le disiez il faut avant tout s'assurer de répondre à un besoin, si besoin il y a, avant de se lancer dans la construction (souvent fastidieuse) d'une solution "innovante". L’innovation, en voilà un mot intéressant. Comme l’explique Jérémie PAPPO dans son article sur le site HubOne, il vient du latin innovare qui signifie « revenir à », « renouveler ». Ces mots induisent l’idée d’un cycle. Certes une innovation conduit au changement mais ce dernier peut ne pas être signe de nouveauté. En effet il peut conduire à un retour aux sources, à l’essentiel, à des procédés anciens efficaces mais oubliés dans cette quête de nouveauté qui n’a pas toujours vocation à répondre à une réalité terrain. Merci pour votre article et le partage de votre outil. Il va m’être précieux. Belle journée à tou.te.s
Co-Fondatrice et Co-CEO de Luximpact
5 ansLimpide !
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5 ansQuentin Evan
Merci pour cette analyse et ce partage 👍