Pourquoi les leaders cyniques n'ont plus aucun avenir ?
Connaissez-vous la Théorie U d'Otto Scharmer ? Cet enseignant-chercheur au MIT de Boston nous explique pourquoi, devant l'avenir, le cynisme ne marche pas et quelle posture les leaders doivent adopter pour saisir et façonner le meilleur futur possible.
Voici quelques semaines, un ami me présente une innovation américaine : une plateforme de thérapie en ligne. Instantanément mon esprit se ferme : je suis formé à la psychothérapie et je sais bien que que l'on ne peut pas faire un travail thérapeutique valable en "postant" sur un site...
L'exposé continue : cette start-up a levé plusieurs millions de dollars. J'affiche alors un sourire railleur : qu'est-ce qu'un business angel peut bien comprendre à la relation thérapeutique ? Ce ne serait pas la première fois qu'un projet chimérique séduit des financiers.
Ignorant mon scepticisme, mon interlocuteur poursuit : un algorithme analyse les demandent faites par mail ou sms et permet de proposer au client le meilleur thérapeute disponible. Mon inquiétude monte : et si demain un programme décidait si je suis le bon coach pour accompagner tel ou tel personne...
Depuis le début de la conversation mon attention est encombrée par les trois voix intérieures qui, selon Otto Scharmer, sont les plus destructrices de notre capacité à discerner les émergences du futur :
La voix du jugement qui écarte ce qui n'est pas conforme à mon savoir et mes croyances, la voix du cynisme qui me ferme à l'empathie et une écoute active et profonde, la voix de la peur qui me coupe de mes ressources et de mes élans et de la confiance en moi et en l'avenir.
Dans son livre Theory U – Leading from the Future as it emerges cet enseignant chercheur au MIT de Boston développe l'idée que le défi premier des leaders d'aujourd'hui est la qualité de leur posture devant l'avenir.
Lorsque je prends conscience après 10 minutes de conversation que mon esprit est en train de censurer tout ce qui contredit sa vision du futur, je me ressaisis et cette fois je m'ouvre avec bienveillance, en empathie avec mon interlocuteur :
Oui c'est vrai, j'ai fait l'expérience à plusieurs reprises d'échanges écrits riches et fructueux par mails et sms dans l'accompagnement de mes clients. La médiation de l'écrit nous obligeait alors l'un et l'autre à mûrir et préciser notre pensée, à nommer ce qui était encore confus, à prendre conscience et discerner...
Oui c'est exact, de nombreux forums d'échanges communautaires existent et fonctionnent déjà sur des thématiques de santé et de psychologie...
En effet, certaines personnes ne feront jamais la démarche de prendre rendez-vous avec un professionnel et pourraient engager un échange personnalisé en ligne par écrit et par entretiens vidéos... C'est une belle opportunité !
Cette fois j'accueille les propos avec une authentique qualité d'écoute et semble saisir la globalité des données : mille thérapeutes américains ont déjà été formés pour intervenir sur ce site, un article scientifique publié démontre l'efficacité de l'approche contre la dépression...
Des envies montent en moi, des idées émergent : et si je développais demain les interactions écrites dans mes processus de coaching...
Clairement, je ne suis plus le même qu'au départ : l'esprit et le cœur sont ouverts, je n'ai plus peur d'aller là où je ne suis jamais allé.
En découvrant il y a un an déjà la Théorie U d’Otto Scharmer, j’ai été émerveillé par la finesse et la richesse de son analyse du processus par lequel les leaders peuvent développer une nouvelle qualité de présence et d'attention. Et tout particulièrement une idée-clé sur laquelle l'auteur insiste à la fois dans ses livres et ses vidéos : la nécessité de de se connecter au meilleur de soi ou plus précisément à son plus haut futur possible.
Une indication qui vient confirmer l'importance d'une démarche de connaissance et déploiement de ses talents telle que nous la proposons au sein de l'Institut Aristote. En nous en donnant une représentation vivante, claire et détaillée du meilleur de nous-mêmes, en nous reliant à elle, nous développons une conscience de la valeur et de la spécificité de notre contribution, du rôle que nous voulons prendre.
Alors pour éviter les pièges du jugement, du cynisme et de la peur et mieux guider nos entreprises et nos équipes dans un monde en mutation, il nous reste à répondre à trois questions : qui suis-je ? Jusqu'où puis-je développer le meilleur de moi-même ? Et quel rôle puis-je prendre dans la construction du meilleur futur possible ?
Directrice IPT Genève
7 ansJe serais assez tentée d'éviter jugement, cynisme et peur avant même d'avoir répondu à "qui suis-je ?" !! ... sinon, je pourrais en louper des opportunités d'avenir :-) Ceci dit, merci pour cette lecture partagée, je ne connaissais pas.
Responsable affaires immobilières complexes
7 ansResponsabilité Ethique
Responsable affaires immobilières complexes
7 ansParce que les lettres RE ont été ajoutées au SONCAS
Je ne sais pas si le cynisme (tout niveau confondu ... pas que les leaders...) disparaîtra mais ça serait déjà beaucoup si chacun des nous comprenait que développer et cultiver l'esprit critique (tout d'abord vers soi-même ...) est le seul moyen pour apprendre, pour connaître (et pourquoi pas se soigner dans le corps et au-delà). Il ne s'agit pas de juger les réseaux sociaux et les nouveaux médias mais, plutôt , de comprendre comme éviter le piège des "bulle de filtrage" (alias filter bubbles) de la même façon qu'on doit fuir toute sorte d'attitude isolationniste.
Co-fondateur de CARE COACHING & TRANSFORMATION | Coach | Formateur en coaching d'organisation | Auteur | (pas de démarchage, pliz !🙏)
7 ansLe contenu du post n'a guère à voir avec le titre.