Pourquoi les managers doivent-ils se préserver des ravages de l'amertume?

Pourquoi les managers doivent-ils se préserver des ravages de l'amertume?

Scène de vie:

La scène s’est passée il y a quelques semaines. Je formais au management un groupe de chefs de projets.

Début de formation, tour de table, exercice classique pour se connaître et commencer à créer du lien. Une des questions que je pose à chaque participant lors du tour de table est : « pour toi, la formation sera réussie si… ». Je demande à chacun de terminer la phrase pour mieux connaître leurs attentes.

L’un des participants me répond « cette formation sera réussie si mon manager la suit »

Le poison de l’amertume :

En formation au management, penser à la manière dont on est managé plus qu’à la manière dont on manage est classique. Mais cette remarque arrivait particulièrement tôt dans la formation et surtout je ressentais de l’amertume dans ce qu’exprimait ce participant.

Dans mon métier, je rencontre régulièrement des managers amers. Ce sentiment ne doit pas être traité à la légère, car l’amertume est un poisson dangereux. Il commence par couler dans les veines à leur insu, puis se transforme en un poison mortel.

Les conséquences de ce sentiment sont multiples : désengagement, déresponsabilisation, cynisme, …Ce comportement peut être ravageur pour l’équipe.

Les origines de l’amertume :

Cette amertume est généralement le résultat d’une déception. Le « N+1 » du manager (son manager) n’a pas su répondre à ses attentes ou lui dire clairement que ce n’était pas possible.

La conséquence est que la personne s’attend à quelque chose qui ne vient pas, comme une promesse non tenue. Cela peut être, par exemple, un besoin de soutien une évolution de poste, des moyens supplémentaires…

Comment prévenir l’amertume :

Le « N+1 » dispose de trois leviers pour prévenir l’amertume chez ses collaborateurs.

  • Veiller à prendre seulement des engagements qu’il peut tenir. Il est périlleux de promettre une augmentation de salaire ou une évolution de poste si l’on ne maitrise pas tous les leviers pour que cela se réalise.
  • Respecter ses engagements. Si des événements font que les engagements ne peuvent être pas tenus, il est nécessaire d’en informer de manière très transparente son collaborateur et en expliquant la raison.


  • Etre capable de dire non, tout en donnant du sens à ce refus, s’il n’est pas possible de répondre positivement à la demande du collaborateur.

Comment en guérir :

Si l’on constate que son collaborateur ressent de l’amertume, il faut comprendre l’origine de ce sentiment par de l’écoute. Il est ensuite nécessaire de clarifier avec lui les attentes qui peuvent être satisfaites et celles qui ne le peuvent pas.

Il est difficile pour le « N+1 » d’en faire davantage. Son collaborateur doit également faire sa part du chemin pour accepter que l’entreprise ne peut répondre à toutes ses attentes. Plus le « N+1 » sera pédagogue en donnant du sens à ses réponses, et plus l’étape de l’acceptation sera franchie rapidement.

Là encore, sans être tout puissant car il ne maitrise pas tout, le rôle du manager est essentiel pour prévenir l’apparition de l’amertume chez ses collaborateurs. C'est encore plus vrai pour les managers de managers.

Si vous souhaitez lire d'autres articles comme celui-là: http://km30.fr/blog/

Je vous souhaite une très bonne fin de semaine.

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