Pourquoi les startups se plantent ? Episode - 2
Pourquoi les startups se plantent ? Episode – 2
10 conseils pour bien s’associer.
Si je vous dis « l’équipe de tir à la corde dans Squid Game », ça vous parle ? Faire équipe, c'est important.
Une des raisons de l’échec d’une startup, c’est l’explosion en vol des équipes de fondateurs. Et ça arrive plus souvent qu’on le pense.
On ne le dira jamais assez : monter une entreprise avec des potes, c’est super sympa et c’est souvent un truc « à la vie à la mort » parce qu’on est super copain ! La réalité, c’est qu’on ne monte pas un business comme on monte une équipe de foot à la récré !
Ca ne vous empêche pas de monter des boites avec des potes, mais il faut simplement penser à quelques petites choses avant de partir à l’aventure. Voici une liste de 10 points importants, non exhaustive.
1- Compétences complémentaires : c’est important de monter un business avec une équipe complémentaire, pluridisciplinaire et diverse. S’il est possible de monter une boite avec 3 profils d’ingénieurs, ou avec 2 profils business, il risque d’y avoir rapidement un trou dans la raquette. Il est donc souvent judicieux de s’associer avec quelqu’un qui porte une compétence que l’on n’a pas. Je pense notamment à ces profils business qui se lancent en tech sans CTO : ça ne fonctionne pas, et c’est presque non finançable !
2- Nombre restreint d’associés. Les fonds d’investissement sont un bon baromètre pour ça : en dessous de 2 ils fuient, au-dessus de 4, ils fuient. En quelques sorte, 3 est un chiffre rassurant tant en matière de gouvernance que de cap-table. C’est simple : on veut avoir une vision claire de qui fait quoi et ne pas polluer non plus la capitalisation de départ. Trop d’associés de départ, c’est une bombe à retardement ! Voir le point 7 !
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3- Alignement des objectifs : évidemment, si l’on s’associe avec quelqu’un pour une aventure entrepreneuriale dont la durée (quand le succès est au rendez-vous) dépassera sans doute les 7 ans, on a intérêt à être sur la même longueur d’ondes notamment en termes d’objectifs pour l’entreprise, mais aussi d’une manière plus générale, d’objectifs de vie, de communion de valeurs, etc, que l’on diffusera d’une manière ou d’une autre via la culture d’entreprise. Les divergences mènent à la séparation.
4- Importance de la lucidité lors de la répartition des parts : quand on monte une boite à 2, on a tendance à faire 50/50, à 3, à faire 33/33/33, et ainsi de suite. Et c’est une belle connerie. Il y a toujours une frustration qui nait, tôt ou tard de cet état de fait : « il travaille moins que moi », « j’ai mis de l’argent et pas lui », « c’était mon idée au départ », « il ne mérite plus ses % », etc… la lucidité n’est pas toujours de mise, donc pour « forcer un peu le destin » en la matière, je vous invite à faire un tour sur foundrs.com (il n’y a pas de « e ») et à remplir seul votre tableau en même temps que vos associés, et à confronter vos résultats après : excellent test pour voir si en matière de répartition de capital, vous êtes alignés et réalistes.
5- Envisager le meilleur et préparer le pire : le pacte d’actionnaires n’est pas une option. Il garantit le bon fonctionnement, le respect des règles et les conditions de sortie, et en ce sens, il est obligatoire. C’est comme un contrat de mariage : on doit le signer quand on s’aime d’amour fou, mais c’est pour préparer le cas où l’on ne se supporterait plus !
6- Les clauses de good & bad leaver : en l’occurrence, dans le cadre d’un pacte d’actionnaires, il est question de la sortie d’un associé et des conditions qui peuvent mener à sa sortie. Les questions de santé, d’accidents de la vie, constituent généralement les clauses de « good leaver » tandis que le manquement à des obligations, la rupture prématurée ou la mise en danger de l’entreprise constituent des clauses de « bad leaver » par exemple. Selon que l’on est dans un cas ou dans un autre, les actions détenues par l’associé ne valent évidemment pas la même chose. De même, si l’on intègre des nouveaux associés, un vesting peut être mis en place : une indexation de l’obtention d’actions sur une timeline d’objectifs chiffrés en général, ou sur une fidélité à l’entreprise.
7- Savoir se séparer d’un associé : il faut être prêt à se séparer d’un associé, soit face à la réalité des faits (il ne s’implique pas ou plus, il a d’autres activités qui lui prennent tout son temps, etc…), soit à la demande d’un financier entrant et faisant un constat accablant (à quoi sert cette personne dans l’organigramme ? il y a un doublon. Ou encore, c’était un gars sympa qui a mis quelques euros au départ, mais n’a jamais rien fait)… Il faut en ce cas, savoir se séparer : expliquer, tenir et le cas échéant négocier. L’important est de pouvoir faire tout ça dans la meilleure ambiance possible, ce qui n’est jamais simple, surtout si l’on y ajoute un lien d’amitié !
8- Etre prêt à “faire de la place” à un nouvel associé. Lorsque l’on monte une boite « bancale » comme nous l’avions fait il y a quelques temps (entendre par là que nous n’avions pas de CTO), il faut être prêt à faire entrer un « nouvel associé fondateur » et donc lui céder de l’equity à un niveau de fondateur. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre et pour ce faire, il faut un alignement parfait des associés originels : faire de la place, ça veut dire se diluer. Il faut y être prêt.
9- Ne pas oublier que l’on finance avant tout une équipe (en tous cas en pre-seed et seed). Un seul objectif : être finançable en pre-seed et seed, les périodes de vie d’une startup durant lesquelles on finance majoritairement la « capacité à exécuter ». En d’autres termes : l’équipe ! Si l’on doute sur l’équipe, on peut ne pas investir et passer à côté d’un beau business, mais la plupart du temps, si l’on doute sur l’équipe, c’est pour de bonnes raisons : les VC de fonds d’investissement sont avant tout d’excellents directeurs de casting, doublés de psychologues hors pairs. En un pitch, ils savent si l’équipe est solide ou pas.
10- Faire régulièrement des points entre associés, pour se retrouver, et renforcer la relation. Quand on a passé le cap des débuts et que l’association semble tenir, il est important de la solidifier et de la consolider au fil du temps. Je crois avoir lu récemment un post du patron de Comete à ce sujet. Victor Carreau et ses deux associés partent chaque année faire une grande randonnée de 3 jours pour faire le vide, faire le point et se projeter ! C’est exactement ce qu’il faut s’obliger à faire et je suis persuadé que ces moments sont des révélateurs de solidité de l’association entre fondateurs !
Il y a d’autres points, et même sur chacun de ces points, il y a sans doute des éléments à ajouter, mais si l’on veut ne pas se planter en s’associant, ces 10 points sont déjà un bon début pour se préparer et perdre un peu de notre naïveté : l’association, c’est important ! Et quand ça se passe bien, c’est merveilleux !
Expert RH L&D | Développement Talents Cadres et Org| Ouvert Innovation Technologie | Gestion Performance| Leader Changement | Agile | Culture d'entreprise | Interculturel | Bilingue | Auteur, Conférencier, Micro-Learning
3 ansAlors si j'ai bien compris, un personne seule qui a une idée, un plan n'intéressera jamais des investisseurs. N'est-ce pas?
CEO chez AALIA.TECH - Talent de la e-santé 2023 innovation numérique à l’hôpital
3 ansExcellent! Merci Nash
SAP Data Project Manager |🤖 AI Engineer | Marathoner 🏃♀️
3 ansDe très bon conseils ! Merci Nash.