Pourquoi un service 2nd écran doit être une plateforme ?
Le concept de plateforme a commencé à montrer son intérêt dans la simplification de la relation client et la fluidification dans le service rendu. Exemples les plus visibles sont les market places comme Amazon, UBER, etc. Le modèle de plateforme peut être étendu au monde de la vidéo et du second écran. Pourquoi aujourd’hui avoir les apps de chaque chaine alors qu’une plateforme offrirait le même service sans effort ni friction pour le téléspectateur.
Qui achèterait une TV pour ne regarder que TF1 ou France TV ou M6 ?
C’est pourtant ce qu’impose certaines chaines aux téléspectateurs en ne fournissant qu’une app dédiée à une émission, une chaine ou groupe de chaines. Ces silos, ou segmentations de l’offre, créés des espaces concurrentiels qui répondent au comportement naturel du téléspectateur. Ces espaces sont bien évidemment progressivement occupés par des acteurs qui les ont identifiés tels que Molotov.tv, les apps des FAI comme B.TV de Bouygues etc. myCanal est encore plus intéressant car c’est à la fois un groupe de chaines et une plateforme. C’est le seul acteur jouant sur les deux tableaux.
Une étude de Mediasphere (ZOOM : LES APPLICATIONS MÉDIA SUR TABLETTE OU SMARTPHONE - SNPTV 2014 p42) montrait que 15 % des utilisateurs d’applications TV téléchargent toutes les app des chaines alors que 85% ne chargent que les app de leurs chaines préférées. Ce qui se comprend tout à fait, puisque comme nous le verrons plus loin, il y a une limite sur les smartphones des utilisateurs, et d’autre part la multiplication des apps nuit à l’expérience utilisateur.
Forte concurrence pour qu’une app existe sur les smartphones des utilisateurs
Les possesseurs de smartphone, ne font pas évoluer aussi rapidement leur système par rapport aux mises à jour (par peur de lenteur ou à l’obsolescence de leur smartphone). La musique, les vidéo et la taille mémoire de leur smartphone limite le nombre d’application à télécharger ce qui créé une concurrence à la survie sur le smartphone d’un utilisateur quelle que soit l’app.
Selon Jamila Yahia Messaoud, Directrice des Dpts Télécom, Cinéma, Comportement Média et Ad’hoc de Médiamétrie, un français en 2016 utilise 5 applications par mois en moyenne alors qu’il en a 28 d’installées sur son smartphone. Pour rappel les stores Apple ou Google ont dépassé le millions d’apps chacun. Il est donc bien difficile pour une app d’exister et surtout de vivre sur un smartphone !
Diversifier la manière de mettre à disposition les contenus et limiter la friction avec les téléspectateurs
Il y a en 2016, 6,4 écrans par foyer, et qui se repartissent de la manière suivante :
94,1% de foyers équipés de téléviseur
83,6% de foyers équipés d’ordinateur
71,1% des individus équipés d’un smartphone
44,7% de foyers équipés d’une tablette tactile
Source : Observatoire de l’équipement audiovisuel des foyers T1 2016 (Médiamétrie pour CSA/DGE/DGMIC/ANFR) / * Source : REM – base ensemble des foyers)
Du fait de ce qui précède, les utilisateurs consomment leur contenu via différents canaux, le web, les applications, les réseaux sociaux, etc. Il faut donc permettre au téléspectateur d’accéder au contenu là où lui se trouve et non pas là où le fournisseur de contenu veut qu’il soit. Quoi d’autre qu’une plateforme peut permettre cela.
La plateforme est donc la solution. Permet de passer d’une chaine à l’autre sans effort, de limiter le nombre d’app, de simplifier l’expérience utilisateur et enfin de présenter les contenus là où sont les utilisateurs. Simplification et ubiquité d’accès à la data et aux contenus sont les caractéristiques clefs pour être consommés dans notre monde digital saturé.
Références :
Tags : second screen, adtech, Mediametrie