Prendre une décision : quel mode d'emploi ?

Prendre une décision : quel mode d'emploi ?

Dans le cadre professionnel comme privé, à notre initiative ou sous certaines contraintes, nous sommes amenés à prendre des décisions.

C’est un moment où nous sommes acteur d’un événement, entraînant notre environnement à évoluer vers une nouvelle situation, pouvant être bénéfique comme périlleuse.

Dans les moments précédant la prise de décision, nous vacillons entre la peur de l’échec et la volonté d’aller de l’avant, le doute et la certitude, la passivité et le besoin d’agir. Et des milliers de questions traversent notre esprit : Est-ce que ma décision est juste ? Quelles en seront les conséquences ? Aurais-je le courage d’affronter le changement ?

Plus ces questions envahissent notre mental, et plus les chances de passer à l’acte deviennent moindre. La procrastination prend alors le relais, et l’énergie que nous avions au départ pour porter le changement décroît, allant parfois jusqu'à l’abandon de la situation dans l’état dans lequel elle était.

S'entourer par des experts, schématiser notre situation ou analyser les différentes options sont des pratiques indispensables pour le mûrissement de notre réflexion, mais la plupart du temps, et au delà des aspects rationnels, nos freins pour franchir le cap sont internes.

Cerner le contexte

Maîtriser les conséquences d’une décision est fructueux dans les situations les plus simples. Mais dans les situations complexes où le hasard ou la composante humaine sont prédominants, nos capacités analytiques peuvent atteindre leurs limites et nous causer une activité mentale encombrante et toxique.

La prise de conscience du contexte peut nous guider dans la démarche à suivre pour appréhender la décision et ses conséquences.

Le framework Cynefin classe un contexte en 5 catégories et suggère des techniques différentes pour les aborder.

  • Si le contexte est simple, la démarche consiste à répliquer une solution existante.
  • Si le contexte est compliqué, l’avis des experts et les analyses de « pour et de contre » guident la réflexion. Les risques restent identifiables et maîtrisés.
  • Si le contexte est complexe, la démarche d'essai/erreur par petits pas est recommandée, elle permet de minimiser les risques et d'ajuster la décision itérativement.
  • Si le contexte est chaotique, la recherche de preuves tangibles pour appuyer la décision ou garantir un résultat est inutile, la décision repose sur l'intuition et le réflexe.

Accepter la nature du temps

A l'instant présent, nous avons accès aux événements du passé et n’avons pas accès aux événements du futur. Telle est la loi du temps.

Faire le bilan à posteriori et apprendre de ses erreurs est bénéfique, mais cela ne devrait pas se transformer en un exercice d'évaluation de soi, en regardant en arrière et se dévalorisant. Car il ne faut pas oublier qu'il n'est pas possible de connaître la fin d’une histoire avant de l’avoir vécue.

Les regrets sont donc à éviter, et le mieux qu'on puisse faire c'est d’être indulgent avec soi et d’accepter que nous avions fait de notre mieux, avec les informations que nous avions à date.

Être cohérent

Si les décisions que nous prenons sont en adéquation avec nos valeurs, et si par le biais de celles-ci nous souhaitons porter un changement dans lequel nous croyons, nos doutes diminuent et l'acceptation inconditionnelle du résultat devient naturelle.

Notre cohérence vis-à-vis de nous même et notre entourage rend la transition dans le changement plus facile à accepter. Gandhi a dit : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».

Dans le milieu professionnel, par le biais de notre rôle et l'étendue de notre périmètre, nous pouvons nous assurer que les décisions que nous prenons concernent des sujets qui nous tiennent à cœur et sur lesquels nous avons des leviers. Si ce n'est pas le cas, cela signifie que nous sommes condamnés à rester dans une situation frustrante, dans laquelle nous ne pouvons apporter aucun changement satisfaisant. Prendre des décisions devient donc une corvée.

Pour conclure

Que la décision soit bonne ou mauvaise, ce qui compte reste notre conviction dans le changement que nous souhaitons porter, notre capacité à nous ajuster aux conséquences et notre courage à appréhender notre environnement.

Être acteur d'un changement devient alors une source de renouvellement, apportant épanouissement et progrès.

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