Publication d’une étude sur la caractérisation et l’expression du génome des cancers du sein HER2+
Cette étude, visant à identifier les mutations somatiques présentes dans les cancers du sein avec amplification du gène HER2, a été publiée le 13 juillet dernier dans Nature Communications. Elle s’inscrit dans un projet lancé en 2008 dans le cadre de la participation française à l’International Cancer Genome Consortium (ICGC).
Environ 15 % des cancers du sein sont représentés par des tumeurs dont les cellules sont porteuses d’une quantité excessive de la protéine HER2 (Human Epidermal Growth Factor Receptor 2), dont l’activation est impliquée dans la prolifération cellulaire caractéristique de la maladie cancéreuse. Ce type de cancer était associé à un pronostic particulièrement sombre avant l’arrivée des thérapies ciblées anti-HER2 (telles que le trastuzumab ou le lapatinib) qui ont, dans les 15 dernières années, permis une amélioration importante de la survie.
Bien que les traitements anti-HER2 apparaissent globalement efficaces dans les tumeurs HER2+, la réponse à ces traitements est variable, avec des résistances d’emblée ou apparaissant au cours du traitement. Dans ce cadre, il est nécessaire d’identifier les causes de cette variabilité afin de mieux identifier les patientes qui vont répondre au traitement, et contribuer à la recherche de nouveaux traitements efficaces.
L’étude, publiée dans Nature Communications, a été menée chez des patientes atteintes de cancer du sein invasif avec une surexpression HER2 incluses dans les essais PHARE et SIGNAL promus par l’Institut National du Cancer. Les résultats ont permis de réaliser une classification fine de ces tumeurs et d’identifier 4 sous-groupes d’expression génétique distincts. Le séquençage complet du génome de 64 tumeurs a montré des profils d’altérations génomiques différents dans les 4 sous-groupes de tumeurs, confirmant ainsi que les tumeurs HER2+ constituent un ensemble de sous-types différents de cancers.
L’identification de ces sous-groupes différents de tumeurs contribue à améliorer la compréhension de la génèse de ces cancers, de leur mécanisme génétique et devrait aider à élaborer de futurs traitements spécifiques. Le suivi des patientes permettra d’étudier de quelle manière les différences identifiées dans cette étude sont associées à des différences de réponse clinique au traitement et de durabilité de réponse.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme ICGC. L’Institut national du cancer a assuré la coordination du programme en France et son financement depuis 2008 pour un montant de 8 millions d’euros.
Le projet cancer du sein de l’ICGC, fruit d’une collaboration internationale, a permis d’aboutir au séquençage du génome entier de 560 tumeurs du sein. Il a fait l’objet d’une première publication début mai dans la revue Nature ainsi que dans Nature communications.
La participation française s’est appuyée sur un réseau de génomique dans les cancers du sein, reposant sur 12 centres de soins. Près d’une centaine de chercheurs ont ainsi contribué à la réussite de ce programme, dirigé par le regretté Professeur Gilles Thomas et Alain Viari (Directeur scientifique du programme, Fondation Synergie Cancer).
Liste des établissements hospitaliers participants et autres partenaires
Institut Curie, Paris ; Centre Léon Bérard, Lyon ; Institut Bergonié, Bordeaux ; Centre Georges-François Leclerc, Dijon ; Institut Paoli-Calmettes, Marseille ; Gustave Roussy, Villejuif ; Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand ; ICM Institut Régional du Cancer, Montpellier ; Centre Alexis Vautrin, Nancy ; Centre Antoine Lacassagne, Nice ; Clinique Mutualiste de Bellevue, Saint-Étienne ; CHU de Besançon, Besançon ; Synergie Lyon Cancer, Lyon ; CEPH-Fondation Jean Dausset, Paris ; Institut National du Cancer, Boulogne-Billancourt.
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