Publication - Marie Claire (janvier 2020)

En octobre dernier, je me rendais en Birmanie, avec le photographe Vladimir Sokhin, au coeur de la mythique Vallée des rubis. J'avais découvert son existence (et rêvé de m'y arrêter un jour) par les mots de Joseph Kessel. Aujourd'hui, soixante ans après le passage de l'écrivain, la vallée s'est déployée massivement. 120 000 personnes vivent là, les pieds posés sur les trois quarts des rubis de la planète.

Pendant dix jours, nous avons suivi Ma Yy Chi Kyi, Daw Asami et Ma Cho Tu. L'une est propriétaire de mine, la seconde s'est reconvertie dans les pierres précieuses après une vie à la ferme, la dernière survit grâce aux poussières de rubis qu'elle ramasse à l'arrière de sa maison. Ce sont les femmes qui font vivre la vallée, malgré ce paradoxe : de vieilles croyances les croient porteuses de malchance et elles ne peuvent descendre dans les mines.

La course aux pierres précieuses, l'omniprésence chinoise dans la vallée, la mainmise (partielle) de la junte militaire sur les mines, les occupations successives de la vallée, l'épuisement des sols. Un reportage fascinant à réaliser, tant ses ingrédients sont complexes, dans un moment où la Birmanie se referme à nouveau, montrée du doigt par la communauté internationale, depuis qu'a débuté le nettoyage ethnique des Rohingyas, dans l'ouest du pays.

C'est à lire sur huit pages dans Marie Claire, numéro de janvier. Dans les kiosques.

Merci à Elsa Guiol et Maria Bojikian pour leur confiance.

Excellente année 2020