Puisqu'on reparle de Calais
...Et qu'on n'a pas fini d'en entendre parler. Cette ville, et les #migrants qui y passent par milliers depuis 20 ans, on y consacre un chapitre entier dans le livre La France qui gronde, que nous avons coécrit avec Antoine Dreyfus (éditions Flammarion). Le chapitre s'appelle "Toute la misère du monde...". Avec le choix de raconter la ville, de laisser parler ses habitants, ses commerçants, ses associatifs, ses policiers du commissariat aussi, sur la vie dans ce contexte particulier. Raconter aussi comment tout cela s'est construit, la colère des calaisiens contre les accords du Touquet de 2003 qui ont placés la frontière du côté Français de la Manche avec, notamment comme contrepartie, le financement du gouvernement anglais pour monter les murs de grillages, de barbelés, et de béton. Et ce sentiment que les autorités ne cessent d'être en permanence dans la réaction et jamais dans l'anticipation bien que cette crise ait été prévisible depuis des années. Et que rien ne changera tant que le monde n'ira pas mieux et, à plus court terme, tant que des discussions sérieuses n'auront pas été rouvertes avec le gouvernement britannique sur ce dossier, et que l'Europe n'aura pas adopté une véritable politique commune alliant solidarité et sécurité. En attendant tout recommence comme avant: on envoie les compagnies de CRS dans le Calaisis, avec pour mission de disperser, décourager, bloquer ce flux humain qui ne se tarira pas, et on se limite à ça. Et la tension remonte, avec le retour des barrages artisanaux, de nuit, et cette fois-ci pour conséquence un mort côté routier dans un accident sur l'autoroute à 15km de Calais. Un drame qui a réveillé tout le monde... Pour combien de temps?