Quand la science fiction devient anticipation
Nous avons tous en mémoire ces films qui nous décrivaient pour la plupart un avenir cauchemardesque dans lequel l'Homme avait perdu la main et survivait dans un univers de saleté, pollution et violence. Il en arrivait à consommer des gélules à base de vieillards euthanasiés (Soleil Vert 1973) . L'insécurité devenait telle que la police était confiée à un groupe privé qui, au fil du temps , prenait le contrôle de la ville (Robocop 1987). Michel Berger, lui, chantait dans Starmania (1979) que nous aurions tous un numéro dans le dos et une étoile sur la peau à Naziland . Nous y sommes bientôt . L'endettement abyssal des états, des villes et des collectivités rend impossible le renouvellement du parc nucléaire. Le gouffre de l'EPR , celui du Grand PARIS préfigurent une état virtuel d'abandon ou de retard endémique de projets dont nous n'avons plus les moyens . Les politiques ont de plus en plus de mal à juguler le mécontentement des contribuables saignés à blanc et leur rôle s'apparente de plus en plus à de la figuration. L'heure des GAFA va bientôt sonner. Forts d'une capitalisation plus forte que de nombreux états, ils frapperont à la porte des mairies (ou plus exactement les édiles frapperont à leurs portes) et proposeront des services clefs en main : maintien de l'ordre , financement de grands travaux ,mise à disposition d'objets et de véhicules connectés à leurs réseaux, assurances en tous genres sur la base des données personnelles qu'ils auront exploitées , tout sera possible et réalisable et les citoyens, trop contents de confier leur quotidien à des trusts hyper compétents dont le fondateur a commencé au fond d'un petit garage , tourneront le dos à ces hommes politiques déconsidérés. Le pouvoir changera de main et plus nous serons connectés, plus nous serons dépendants de ces nouveaux maîtres. Le virage que nous prenons aujourd'hui nous y conduit tout droit. Il faudra bien régler d'une façon ou d'une autre le problème du chômage massif amené par la robotisation de pans entiers de l'économie, le populo lambda étant à des années lumières de l'expertise des rois du Data System . Il faudra des jeux de plus en plus violents pour les occuper et le vainqueur trouvera un emploi à vie et un logement (le Prix du Danger 1983).Viendront aussi le problème de l'alimentation d'une planète surpeuplée et le rejet de la consommation de viande pour des raisons environnementales et l'activisme des véganes. Les farines d'insecte à goût artificiel de rôti seront là pour suppléer . Si on y découvre des composants innommables par la suite, on continuera d'en consommer , les raclures d'os animal n'ayant pas ralenti l'appétit en lasagnes.On le voit , nous ne sommes pas loin de ce que nous prenions pour de la science fiction . Ne manquera plus que de brûler les livres , ce que faisaient les pompiers de Fahrenheit 451( 1966 d'après un roman de 1953) et que font aujourd'hui les iconoclastes de DAECH et leurs émules , dont la présence perdurera et sera nécessaire pour justifier ce monde sous surveillance .Je donne rendez-vous aux sceptiques dans quelques années . Pour les incrédules , qu'ils comptabilisent tout ce que nous avons accepté par fatalisme , lâcheté et passivité depuis 30 ans . Il n'y a aucune raison de s'arrêter en si bon chemin puisque je me sers pour vous en parler des outils d'asservissement mis à notre disposition...